Accueil | mise à jour le 6 juin, 2008 | Corps, reliques et sanctuaires de saint Jacques | survol du site | Page précédente |
Comme tous les autres corps saints, celui
de saint Jacques possède
un don d’ubiquité. Bien que la cathédrale de Compostelle prétende à l’exclusivité,
plusieurs autres sanctuaires détiennent corps entier, tête, membres, côtes,
mâchoires, dents, des fragments d'os, voire un poil de barbe, un morceau de
chair imputréfiée ou une goutte de sang …
Comme il en a toujours été, loin de l'aura de Compostelle, saint Jacques est
fêté chaque année, dans les églises dont il est le patron même
si elles n'ont pas - ou plus - de reliques. Certaines de ces fêtes sont discrètes,
mais quelques paroisses ont à coeur de faire vivre ou revivre les fastes anciens,
en particulier les processions.
25 juillet, 1er mai, 19 novembre, qu'importe : il n'y a au Moyen Age qu'un
seul saint Jacques aux yeux des fidèles. A cette époque, relativement peu
de pèlerins allaient à Compostelle, mais les témoignages
d’une intense dévotion à saint Jacques abondent, tant dans
la littérature que dans l’iconographie, la statuaire ou l’architecture.
Puisqu’il n’était pas possible à tous de se rendre
en Galice, on multipliait les lieux de pèlerinage à saint Jacques.
Ainsi s’expliquent les nombreuses chapelles Saint-Jacques, souvent avec
une petite relique du saint, les églises plus importantes avec une relique
insigne (pied, bras ou tête), voire même les tombeaux avec le corps
tout entier (Toulouse, Angers, la Chapelle d’Angillon et Echirolles près
de Grenoble).
Curieusement, cette multiplicité des sanctuaires à saint Jacques
est attestée dès le XIIe siècle, dans une lettre attribuée
au pape Calixte II qui figure notamment dans le prologue du Codex Calixtinus :
« Alors que j'étais étudiant, parcourant les terres et les
provinces barbares pendant l'espace de quatorze ans, j'ai trouvé les
choses qui étaient écrites sur saint Jacques, je les ai écrites
sur un petit nombre de parchemins grossiers et rugueux, afin de pouvoir les
rassembler en un volume ».
Ce qui n'empêche pas les rédacteurs du Codex Calixtinus de
s’indigner
dans la dernière partie :
“Qu’ils rougissent de honte les rivaux d’outre-monts, qui
prétendent posséder quelque chose de saint Jacques ou quelques-unes
de ses reliques ! Le corps de l’apôtre est là, tout entier”
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