P
Pas d'Armes : tournois organisés par les chevaliers sur la route
de Compostelle, le plus célèbre est celui de Suero de Quiñones au pont
d'Orbigo en 1434.
Patenôtre : chapelet = pater noster
Patrimoine : Les nombreux cultes à saint Jacques ont légué un
important patrimoine. Contrairement a une idée
répandue, ce patrimoine
n'est pas forcément lié à Compostelle et n'en balise pas nécessairement
les chemins. Contrairement à une
autre idée répandue, tout ce patrimoine mérite d'être
identifié,
sauvegardé le cas échéant et mis en valeur même
s'il n'est pas situé sur l'un ou l'autre des chemins d'aujourd'hui.
L'attention portée au patrimoine immobilier a souvent occulté d'autres
éléments matériels et immatériels du patrimoine. Ainsi la mémoire des fêtes
anciennes ...
Pédi-bus : Désignation
commerciale pour des pèlerinages
comportant un transport en autocar et chaque jour une portion d'itinéraire
parcourue à pied. Cette formule née en Bourgogne semble avoir
de plus en plus la faveur de services diocésains de pèlerinages. Elle
favorise un accompagnement spirituel des pèlerins mais change la nature
de l'expérience originale et individuelle que procurait le "chemin de
Compostelle". Elle
va permettre à de nouvelles générations de pèlerins de s'identifier
à peu de frais aux mythiques pèlerins médiévaux.
Pèlerinage (à pied, à cheval, avec un âne, en vélo, à VTT …) :
Le pèlerinage est un phénomène de migration temporaire
pratiqué depuis la nuit des temps sous toutes les latitudes et
par toutes les religions. Appétit de sacré ? Goût
d'absolu ? Quête d'une puissance spirituelle ? Ultime trace de nomadisme
? Souvenir des temps où les groupes se retrouvaient autour de leurs
nécropoles ? Sans doute un peu de chacun de ces éléments,
auxquels se mêle le besoin fondamental de changer parfois d'horizon.
Le besoin de pèlerinage est ancré au cœur de l’homme,
depuis toujours et dans toutes les civilisations.
Pèleriner : Pèleriner n’est-ce pas d’abord
répondre à un appel, quitter son lieu de vie habituel pour
partir vers un inconnu à découvrir ? N’est-ce pas
aussi faire mémoire périodiquement comme le montrent les
innombrables cultes des morts qui marquent l’humanité. Ces
besoins fondamentaux, les religions les ont pris en compte et codifiés,
elles ont organisé les traditions qui témoignaient de ce
désir universel.
Pèlerins (vrais, faux, pieux, pauvres …) : la tentation est grande,
surtout chez les anciens pèlerins, de catégoriser ceux
qui prennent le chemin ... à chacun sa démarche et son expérience.
Pendu-dépendu : miracle célèbre attibué à
saint Jacques qui a sauvé de la pendaison un jeune pèlerin
injustement accusé de vol.
Pera : besace du nom de l’habit de peaux de chèvre porté par les moines d'Egypte
devenu le nom de la matière dont on fait des sacs de voyage en bandoulière
puis aux sacs eux-mêmes
Pichon (Charles) : journaliste, organisateur en 1938 du premier
grand pèlerinage à Compostelle, 7 autocars, président
du Comité France-Espagne dont l'objectif était le développement
des pèlerinages.
Pieds : ils sont traditionnellement l'objet de soins attentifs
des fantassins, les pèlerins ne prennent jamais trop de précaution
vis-à-vis d'eux.
Plougastel-Daoulas (Finistère, ar. Brest, c. Daoulas)
A Plougastel, tout passant atteint du syndrome de Compostelle ne peut
manquer de s’arrêter net devant la fontaine monumentale qui
orne le centre de la ville : un personnage de bronze, doté de tous
les attributs du pèlerin, domine une immense vasque en forme de
coquille Saint-Jacques. Une fontaine* Saint-Jacques, bien sûr !
Et pourtant il n’en est rien. C’est l’histoire exemplaire
d’un symbolisme voulu au départ par la municipalité,
interprété par les artistes et compris ensuite différemment
selon les sensibilités. En 1990, les sculpteurs Jacques et Juliette
Damville ont obtenu la commande de cette fontaine, intégrée
dans l’aménagement d’une nouvelle place en centre ville.
La vasque est en granit breton, en hommage aux pêcheurs de coquilles.
Le personnage en surplomb désigne ce bel ensemble en tendant une
clef qui évoque saint Pierre, patron de la ville. Synthèse
de tous les itinérants, conteurs et imageurs bretons qui ont diffusé les
légendes et construit les calvaires ou les retables, il porte dans
sa besace un ensemble hétéroclite suggérant la fantaisie
des contes. De sa bouche s’échappe la parole. Les coquilles
sur la statue sont en hommage au saint patron du sculpteur. Saint Jacques
a remercié le couple d’artistes par plusieurs miracles :
il l’a aidé à gagner le concours et à garder
confiance lors des difficultés, il lui a fait rencontrer l’entreprise
Nédélec qui l’a assisté dans la recherche du
bloc de granit, l’a mis en contact avec le sculpteur galicien
José David
et a mis son matériel à sa disposition, il a enfin permis
que le bloc soit sculpté en trois semaines. Pour couronner le tout,
il a suggéré au couple l’idée d’aller à pied à Compostelle
remercier José David … et lui-même, ce qui fut fait
en 1999. Après tout, la fontaine ne mériterait-elle pas
de s’appeler fontaine Saint-Jacques ?
Porche de la Gloire
Protévangile (de Jacques) : évangile apocryphe (non retenu par
l'Eglise pour figurer dans le Nouveau Testament). Ce document est à l'origine
de plusieurs fêtes liturgiques mariales et a inspiré de nombreuses oeuvres
d'art dans les premiers siècles
de l'Eglise. Il est le seul à développer l'enfance de Marie. On peut
lui rattacher les nombreux liens que l'on retrouve entre saint Jacques
et la Vierge. Il est aujourd'hui vraisemblable que l'auteur n'en est
pas Jacques le Majeur, mais la distinction entre les différents Jacques
n'existait pas pour le chrétien médiéval.
Pseudo-Turpin : faux document historique rédigé au
XIIe siècle par trois co-auteurs : l’évêque
de Compostelle, le pape Calixte II et l’abbé de Saint-Denis
en France. Les deux premiers agissent pour le jeune Alphonse VII,
le troisième
pour le roi de France Louis VI. Cette chronique raconte, sous
la plume d’un évêque
Turpin, la manière dont Charlemagne et ses preux chevaliers sont
venus délivrer le tombeau de saint Jacques des mains des Infidèles.
Elle a été considérée comme véridique jusqu'au XVIIIe siècleoù il a
été montré qu'elle n'était que légende et fut dénommée
depuis Pseudo-Turpin.
Elle fut connu de toute la noblesse européenne.
Q
Quiñones (Suero) : voir Pas d'Armes.
Quiroga : (Cardinal Fernando Quiroga y Palacios, archevêque de Compostelle)
Il
contribua
au
renforcement des relations avec Le Puy en assistant par exemple aux cérémonies
du millénaire
du sanctuaire de Saint-Michel l'Aiguilhe en 1962.
R Rassemblement : on attibue généralement au Guide
du pèlerin la définition de quatre points de rassemblement
de pèlerins en partance pour Compostelle. Cette notion est en fait
absente de ce document où il est simplement écrit "quatre
chemins vont à Saint-Jacques", suivi de liste de noms de sanctuaires
importants. La notion de rassemblement de pèlerins est née
postérieurement, sans doute à partir de quelques témoignages
de groupes de pèlerins ou des troupes qui accompagnaient les nobles
personnages. Le Puy, Tours, Saint-Gilles, Vézelay étaient
des lieux de grands rassemblements de pèlerins venus vénérer
Notre-Dame, saint Martin, saint Gilles ou sainte Marie-Madeleine mais
tous n'allaient pas ensuite à Compostelle, sinon dans l'imagination
des pèlerins modernes sans doute influencés par l'imagerie
médiévale née au XIXe siècle.
Récits : Sans compter les "sites perso", les dix dernières années du XXe siècle ont vu la production de plus de récits de pèlerins que les dix siècles précédents. Cette abondante littérature moderne, parfois illustrée a contribué à véhiculer les hypohèses des chercheurs des années 1950-1980, les transformant progressivement en certitudes. les journalistes y puisent abondamment croyant y trouver des informations sérieuses, au-delà des impressions personnelles. Parmi les récits anciens, nous en avons sélectioné trois.
Reconquista : période de l’histoire espagnole pendant laquelle
les chrétiens ont reconquis la péninsule ibérique envahie par les Musulmans.
Elle débute en 722 par la victoire de Covadonga et s’achève en 1492 par
la prise de Grenade
Reliques
Règlementation des pèlerinages : mesures prises aux XVIIe et XVIIIe siècle pour éviter que trop de personnes ne fuient la France sous prétexte de pèlerinage.
Rencontres : tous les pèlerins de Compostelle le disent,
le "Chemin" vaut par la qualité des rencontres, elles
ne sont souvent qu'avec d'autres pèlerins, mais les marcheurs
autour du Mont Blanc ou sur les sentiers de Corse ne partagent pas
la même
expérience ... c'est la magie de Compostelle !
Rêver : pour beaucoup rêve et pèlerinage sont indissolubles
... on rêve avant de partir en même temps qu'on appréhende
... on rêve au retour tant les souvenirs sont forts ... malheur
à qui casse ces rêves ! nous vous proposons ici des images
pour rêver ...
Roch (saint)
Roi, Roy, Leroy, Rey : origine des patronymes. Contrairement
à une idée répandue, tous les patronymes Roi, Roy, Leroy ou Rey
ne rappellent pas le pèlerinage à Compostelle d’un ancêtre de la famille.
Cette idée se trouve entre autres dans le livre Priez pour nous
à Compostelle de Barret et Gurgand. En faire une exclusivité
du pèlerinage à Compostelle est oublier ce que ces auteurs
disaient eux-mêmes : « Le premier en haut sera dit, selon une tradition
indatable, roi du pèlerinage et pourra ainsi se faire appeler Roi ou Leroy,
lui et ses descendants, comme les autres Roy ou Leroy, héritiers des rois
d’un jour des grandes fêtes du Moyen Age ». A l’appui de leur thèse, le
témoignage de Guillaume Manier, pèlerin du XVIIIe siècle (bien après que
ne soient fixés les noms patronymiques) « A San Marcos, j’ai pris l’avance
d’une lieue, seul, pour voir le premier le clocher, ce que j’ai vu… L’ayant
aperçu, j’ai jeté mon chapeau en l’air, faisant savoir à mes camarades,
qui étaient derrière, que je voyais le clocher. Tous, en arrivant à moi,
ont avoué que j’étais le roi ». Mais Guillaume Manier ne fait rien d’autre
que de se conformer à une coutume générale, qui fait, à l’arrivée de tous
les sanctuaires, nommer roi des pèlerins celui qui le premier aperçoit
le but du pèlerinage. En général, cette première approche se faisait du
haut d’une « montjoie » (avant Compostelle : le monte del Gozo). Quelques
exemples :
- Saint-Michel de Montjoie près de Saint-Pois, à une trentaine de km.
du Mont-Saint-Michel d'où les pèlerins venant de l'Est apercevaient par
beau temps, la silhouette de l'abbatiale.
- N.D. de Montjoie, chapelle à Désertines (Mayenne) autrefois but d'un
pèlerinage local
- Montjoie à Doué-la-Fontaine, en Anjou, d’où l’on découvre Le Puy-Notre-Dame.
Mais ces surnoms touchent les chefs de bien d’autres groupes car un Roi
peut être :
1. le chef d’une communauté, généralement pour une année :
- confréries, dont des confréries Saint-Jacques. Ainsi, en 1686, la confrérie
Saint-Jacques de Mamers est dirigée par un roi et une reine, dont les
charges étaient mises aux enchères, au plus offrant. Le roi emportait
chez lui le bâton de la confrérie.
- communauté de métiers : roi des merciers (1467)
- communautés festives : le roi de la basoche est celui d’entre les clercs
du palais qui organisait les fêtes de Carnaval à l’occasion desquelles
sont nommés de nombreux rois du Carnaval
- groupements de marginaux : roi des ribauds (1278), roi de Thune (XVe
siècle)
- groupe des hérauts d’armes dont le chef est le Roi d’armes
2. le gagnant d’une épreuve - Roi de l’oiseau : celui des archers ou arbalétriers
qui abat l’oiseau lors des fêtes de l’oiseau. A Dammartin (Seine-et-Marne)
en 1748, les archers s’assemblent « pour tirer l’oiseau et faire un roy
»
3. le gagnant d’un tirage au sort ou le bénéficiaire d’un hasard
- Roi du festin : celui qui est tiré au sort pour présider le banquet
- Roi de la fève : celui qui a trouvé la fève dans le gâteau (1549). Chacun
d’eux bénéficiait d’honneurs pendant son année de charge. Par exemple,
le roi de l’oiseau était le seul a pouvoir parcourir l’allée centrale
du jardin d’arc, nommée d’ailleurs «allée du roi». Quelques uns seulement
de ces rois éphémères, et seulement au Moyen Age, au moment où se fixent
les patronymes, ont transmis ce surnom à leurs familles, soit parce qu’ils
ont marqué leur groupe de leur personnalité, soit au contraire par ironie.
Bibliographie et sources :
Littré, Dictionnaire de la langue française, Paris, 1881
Dauzat, Dictionnaire des noms propres, Paris, 1975
Dictionnaire historique de la Langue française, Paris, Robert,
1992
Fleury, Gabriel, « De Mamers à Saint-Jacques-de-Compostelle », La Province
du Maine, t. V, 1897, p. 50
Roland : personnage mythique, neveu de Charlemagne qui apparaît
dans Turpin et dont l’épopée continue dans la Chanson de Roland.
Ronflements : permettent aux pèlerins mâles de retrouver
l'ambiance des chambrées militaires de leur jeunesse, souvent moins
appréciés des consoeurs pèlerines ...
Rosmital (Léon de) : seigneur tchèque, pèlerin
de Compostelle de nov. 1465 à fev. 1467
Routes historiques : contrairement à
une idée répandue, il n'y a pas de routes historiques
de pèlerinages. Les itinéraires empruntés par les
pèlerins étaient à chaque époque les itinéraires
de tous les voyageurs (commerçants, gens d'armes, ecclésiastiques
...). voir aussi : chemins et la réponse à une question
d'un visiteur sur ce sujet : routes
SSac à dos : une des grâces du pèlerinage à pied est d'apprendre
comment le décharger de tout le superflu. De nos jours beaucoup s'en privent
en le faisant porter par des prestataires de service.
Santo Domingo de la Calzada : ermite espagnol qui consacra sa vie
à l'accueil des voyageurs et à l'amélioration des routes. La localité
qui porte son nom a aussi été rendue célèbre
par le miracle du Pendu-dépendu.
Sanctuaires locaux : Au Moyen Age le culte de saint Jacques était
très vivant, en particulier parce qu'il était considéré
comme l'auteur de l'Epître de Jacques. Il était vénéré
dans de très nombreux sanctuaires dont beaucoup subsistent encore.
Compostelle était le plus célèbre mais est loin d'avoir
draîné autant de pèlerins que l'ont cru les premiers
chercheurs.
Santiago : saint Jacques en espagnol (sant Iago)
Sexe : On oublie souvent que le
pèlerinage a parfois été l’ultime recours d’une femme stérile certains objets
retrouvés parmi les insignes de pèlerinage peuvent être vus comme des syboles de fertilité. Quant aux amours
sur les routes, elles ont longtemps été la grande crainte de l’Eglise, partagée entre le désir
de voir les pèlerins fréquenter les sanctuaires et la peur de les y voir perdre
leur âme ! Aujourd'hui encore elles ne sont peut-être pas qu'anecdotiques.
Société (des amis de saint Jacques) : première
association jacquaire fondée en France en 1950 par un groupe
d’érudits
intéressés par l'étude du pèlerinage à
Compostelle et des vestiges qu'il avait laissés. Ils se sont progressivement
intéressés à la promotion du pèlerinage.
Statistiques : Les statistiques de pèlerins sont très difficiles
à établir. Une estimation ponctuelle a mis en évidence qu'un dixième
environ des pèlerins partant du Puy arrivent à Compostelle l'année
de leur départ. Le bureau des pèlerins de Saint-Jean-Pied-de-Port dénombre
chaque année les passages de pèlerins. Quant aux statistiques de la cathédrale,
elles ne dénombrent que les Compostela délivrées. Voir
Compostelle
TTalmont : ville de la côte Nord de l'estuaire de la Gironde qui entre 1934 et 1985 a pu grâce au concours de quelques intellectuels et curés enthousiastes se créer un passé médiéval lié au passage des pèlerins de Compostelle.
Téléphone (portable) : heureux ceux qui peuvent
s'en priver pendant le temps de leur pèlerinage.
Templiers : ordre religieux-militaire dont il
est souvent dit à
tort qu'il accueillait les pèlerins de Compostelle.
Tendinite : une des plaies qui risquent de frapper le pèlerin
qui ne boit pas suffisamment ou fait des efforts démesurés
par rapport à sa condition physique.
Tente : utile si vous êtes allergique à la promiscuité
et aux ronflements, il y en a aux alentours de 2 kg ... mais le camping
sauvage n'est pas admis partout !
Testament : les testaments rédigés par des pèlerins
avant leur départ sont de précieuses sources de renseignements
pour les chercheurs.
Théodomir
Tombeau (de saint Jacques) : Contrairement
à une idée répandue, aucun pèlerin
ne fut admis à descendre dans la crypte de la cathédrale
de Compostelle avant 1891, date de l’ouverture au public consécutive
à l’aménagement réalisé après
la publication de la bulle Deus omnipotens de 1884. Elle est
située
sous le maître-autel. Sur un autel est placé le reliquaire
d’argent contenant les ossements autehentifiés en 1884. Il fut
réalisé
par les orfèvres compostellans Rey et Martinez en 1886. Le dessin
est dû à J. Losada qui s’inspira d’un retable
du XIIe siècle et de motifs romans de la cathédrale.
La croix de cristal de roche qui surmonte l’autel avait été
offerte en 1569 par l’archevêque Gaspar Zuniga y Avellaneda.
Le devant d’autel est une grande plaque du IXe siècle représentant
deux colombes buvant à la Fontaine de Vie. Les sépulcres
vides des deux disciples Athanase et Théodore sont placés
de chaque côté du couloir d’entrée. Face à
l’urne, une plaque de marbres où sont gravés les
mots prononcés par le pape Jean-Paul II : “retrouve tes
racines, sois toi-même”.
Tour Saint-Jacques : à Paris, ancien clocher de l'église
Saint-Jacques de la Boucherie, sanctuaire où le roi Charles VI
vint en pèlerinage le 25 juillet 1411. Contrairement
à une idée très répandue (et de plus
gravée dans le marbre !) elle n'a jamais été un
lieu de rassemblement de pèlerins pour Compostelle.
Translation : transfert des reliques d’un saint suivi d’une déposition
dans un autre lieu.
Transfiguration : sur une montagne, Jésus, Pierre, Jacques et Jean
furent enveloppés d’une nuée d’où s’échappa la voix de Dieu disant : «
celui-ci est mon fils, écoutez-le ». Le fait est raconté par trois évangélistes,
Marc, Luc et Mathieu.
Turpin : nom d’un évêque de Reims auquel on a attribué la rédaction
de la chronique dite le Pseudo-Turpin après qu’on l’ait reconnue
pour faussement historique au XVIIIe siècle. Turpin raconte la manière
dont Charlemagne et ses preux chevaliers sont venus délivrer le tombeau
de saint Jacques des mains des Infidèles. Cette chronique, insérée
entre les Livres III et IV du Codex, fut largement diffusée et connue
de toute la noblesse européenne.
U Ultreia : selon une idée couramment répandue, cri
de ralliement des pèlerins de Compostelle. Pour certains, le mot vient
du latin ultra, pour d’autres il aurait une origine germanique
ou grecque ou hébraïque. Il est sans doute né de chansons populaires reprises,
vers le XIe siècle, dans des textes cléricaux. On retrouve ce mot « oultrée
» dans le Roman de Renart. Il figure plusieurs fois dans le Codex Calixtinus,
dont une dans la 4e strophe du poème Alleluia in greco :"
Herru Sanctiagu / Gott Sanctiagu / E Ultreia, e suseia / Deus aia nos"
que l’on peut traduire ainsi : «Monseigneur saint Jacques / Bon saint
Jacques / allons plus loin, plus haut / Que Dieu nous aide». La moitié
de cette strophe née voici plus de mille ans est reprise dans une chanson
moderne figurant dans le Guide spirituel du pèlerin de l’abbaye
de Conques : Ultreia, ultreia, et suseia / Deus adjuva nos (même traduction)
V
Veneranda Dies : le plus célèbre des
sermons du Codex Calixtinus. Pour lire ce sermon vous pouvez commander
la Légende de Compostelle,
seule traduction intégrale
en français du Codex calixtinus.
Venue de saint Jacques en Espagne : Pourquoi personne n’en a-t-il
parlé avant le VIIe siècle ?
- Dans les Actes des apôtres (1-8) Jésus demande à ses compagnons
d’aller témoigner «jusqu’aux extrémités de la terre». Au moment de l’évangélisation,
il fut donc de bon ton de dire que chaque pays avait été christianisé
par l’un de ces apôtres. C’est pourquoi il a fallu passer progressivement
de 12 apôtres à 36 puis à 72.
- Pour égaler Rome qui avait Pierre, Compostelle souhaitait se réclamer
de l'un des deux autres préférés du Christ, Jacques ou Jean. Comme Jean
était déjà pris à Ephèse, restait Jacques. C’est ainsi qu’au VIIe siècle,
Aldhelm, abbé de Malmesbury, rédigeant un poème en l’honneur des douze
apôtres, écrit à propos de saint Jacques : « Il convertit le premier les
Espagnols à la foi. »
Mais l’Espagne n’est pas le seul pays à avoir prétendu que saint Jacques
avait foulé son sol. En effet, les Catalogues apostoliques qui
sont des textes racontant où chaque apôtre est parti prêcher (récits auxquels
l’Église refuse toute authenticité) disent pour Jacques : « Jacques, frère
de Jean a prêché en Espagne et dans les régions occidentales… » ou encore
: « Jacques, fils de Zébédée, frère de Jean, quatrième dans l’ordre, écrivit
aux douze tribus qui sont dispersées parmi les Gentils ; il prêcha l’Évangile
en Espagne et dans les contrées occidentales et versa la lumière de la
prédication au coucher du monde… ».
D’autres “contrées occidentales” ont également prétendu que saint Jacques
les avait évangélisées, en particulier l’Irlande qui, au Moyen Age, portait,
comme l’Espagne, les noms de Ibérie ou Hibernie, Ibéris ou Hibernis, ce
qui incitait à des confusions permanentes.
Cette légende a été développée en Espagne plus amplement qu’ailleurs car,
afin de faire pièce à l’invasion musulmane, elle a choisi saint Jacques
comme patron de la Reconquête. Pour donner corps à cette affirmation,
elle a ensuite inventé le retour de Jacques après sa mort et son inhumation
à Compostelle. Une fois ces histoires mises en place, on a « retrouvé
» le tombeau.
Mais, déjà en 1215, cette venue en Espagne est contestée : à l’archevêque
de Compostelle qui venait d’affirmer à Rome, devant le pape, que Jacques
« le premier a converti l’Espagne et amené à la foi chrétienne une infinité
de païens », l’archevêque de Tolède répondit avec une ironie cinglante
: « est-il exact de dire que saint Jacques ait été l’apôtre de l’Espagne
? Je confesse avoir, jeune enfant, entendu dire à quelques religieuses
et vieilles femmes qu’il y passa, mais voyant le peu de fruits que sa
peine en rapportait, qu’il y séjourna fort peu. En vérité, il n’y est
jamais venu… Comment voulez-vous qu’il y ait prêché si jamais il y fut,
si jamais il n’y entra ? »
Au moment de la Contre-Réforme, en 1584, Rome fit rédiger un nouveau Martyrologe
romain qui niait totalement la véracité de la prédication de saint Jacques
en Espagne. La réaction fut telle qu’en 1602 le pape permit de nuancer
en disant que « saint Jacques est peut-être venu en Espagne ». En 1884,
le pape Léon XIII n’aborde pas la question dans sa bulle d’authentification
des reliques.
Vielliard, Jeanne : auteur en 1938 d'une traduction du dernier
Livre du Codex Calixtinus. Elle en assura le succès en lui
donnant le titre de Guide du Pèlerin* qui malheureusement
déforma pour des dizaines d'années la vision des chercheurs
et de tous ceux qui se sont intéressés à Compostelle.
Vocabulaire dérivé du langage pèlerin : voir
Jacques.
Voie lactée : voir Pseudo-Turpin.
Voyage : longtemps synonyme de pèlerinage.
W
Wagon : mot utilisé par le Père Bureau (sj) pour
désigner le groupe de pèlerins qui se retrouvent à
marcher ensemble sur le chemin espagnol, fréquentant les mêmes
gîtes où ils se retrouvent le soir. Voir la présentation
de son livre dans notre page humeurs .
Webmestre
X
Xunta de Galicia : gouvernement de la Province de Galice.
Y
Yago : abréviation de Santiago.
Ysabelle la Catholique.
Z
Zodiaque
Zorteil : compagnon facétieux de Luc Adrian, journaliste-pèlerin,
auteur d'une relation de pèlerinage qui mérite intérêt : Compostelle
: Carnet de route d'un pèlerin
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