Sur cette page les questions de nos visiteurs et
les réponses que nous leur avons données.
Certaines nous
ont conduit à rédiger des articles qui ont enrichi le site.
Merci à tous les visiteurs qui apportent ainsi leur contribution
à la vie du site.
Nous recevons aussi des questions plus pratiques sur le chemin et le
pèlerinage.
Leur nombre nous conduit à faire une page spéciale :
Dialogues avant de partir.
SOMMAIRE
"Je ne sais pas quoi vous demander mais j'espère que vous saurez quoi
me répondre"
Ce saint Jacques vient-il d'Espagne
?
Que signifie prendre le bâton de Saint-Jacques
?
Pourquoi dites-vous qu'il existait une route vers la Galice avant le pèlerinage à Compostelle ?
Quelles sont les coordonnées géographiques
de Compostelle ?
Qui peut aider à reconstituer une tapisserie
du XVe siècle ?
J'ai acheté un méreau avec une
coquille, est-il un insigne de pèlerin ?
En 1639, des pèlerins
de Monteaux (Loir-et-Cher) ont-ils pu faire le pèlerinage à Compostelle
en 65 jours ?
Les pèlerinages interdits ?
Que sont les années saintes
?
Que signifie le mot "Credencial"
?
Quelle est l'origine du logo
européen et des flèches jaunes ?
Depuis quand le terme " Chemin de Saint-Jacques
" est-il utilisé ?
Quel lien entre saint Jacques et saint Roch ?
Quelle est l'étymologie de Compostelle ?
Saint Jacques a-t-il été enterré au Sinaï
?
Qu'est-ce que la chapelle des Rois de France à Compostelle
?
Pourquoi le symbole héraldique
de la Galice est-il un calice surmonté d'une hostie ?
Que signifie le mot Ultreia ?
Gellon est-il allé à Compostelle ?
Le guide du pèlerin
Les pèlerins au XVIe siècle
A propos de
la Reconquista
Une architecture inventée pour les pèlerins de
Compostelle ?
D'où vient le nom de la commune Saint-Jacques d'Ambur
?
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Voici le texte complet du message
reçu
de Sonia et la réponse qui lui a été faite.
"Peut-être n'est-ce qu'un lointain rêve, peut-être le
début d'autre
chose qui
me
pousse ce lundi sur votre site. Je ne sais pas quoi vous demander, mais j'espère
que vous saurez quoi me répondre. Dans l'attente de vous lire..."
Bonjour Sonia.
Votre message est vraiment très vague. Je vais essayer d'y répondre.
Vous voulez avoir quelques précisions sur ce mystérieux et fascinant Chemin de
Compostelle.
Quelle que soit la raison qui vous pousse à le faire, (et qui ne me regarde absolument
pas) vous verrez, c'est une aventure vraiment hors du commun.
Tout d'abord,
on retrouve une façon de vivre simple et naturelle. On marche, c'est la
façon
la plus naturelle de se déplacer. On n'est pas tenu de faire des exploits, personne
n'a à vous juger sur le nombre de kilomètres que vous ferez que ce soit cinq
kilomètre une journée ou cinquante une autre. Vous faites comme vous voulez et
surtout comme vous pouvez. (il faut apprendre à ménager son corps et surtout à reconnaître
ses signes d'alarme. Vous verrez que vous pouvez beaucoup et que vous ne le saviez
pas.
Bien entendu, je parle d'un chemin fait avec la plus grande simplicité, c'est à dire
pas d'hôtel ni de restaurant. Des casses-croûtes et des pique-niques... repas
au gîte lorsqu'il y en a un sinon on se débrouille. On retrouve la simplicité et
la rudesse des anciens.
Ensuite, vous allez vers un but, Compostelle. Qu'y a-t-il au bout ? Là est la
question.
Pour moi, j'ai trouvé
:
La patience. C'est long une journée de marche avec la
chaleur ou le froid, la soif, la fatigue, quelquefois les douleurs...
on trouve aussi l'endurance,
L'humilité, finalement on se rend compte qu'on n'est pas meilleur
que l'autre qui fait la même chose. On est bien obligé de reconnaître
que là on est moins
fort qu'on le croyait. Ou alors, on ne se met pas en avant lorsque l'on a
mieux résisté...
Le partage, on partage tout, non seulement ses provisions
lorsqu'on chemine avec quelqu'un qui n'a rien ou peu, on partage
des idées,
on partage les joies ou des peines, etc...
l'amitié. Sur le Chemin il se forme une grande famille dont les liens sont quelquefois
très solides. On se fait de vrais amis.
La tolérance, on fait le même parcours, on rencontre des gens qui ne
nous plaisent pas. On est bien obligé de les supporter. On est dans un dortoir
où certains
ronflent. Ils n'y peuvent rien. Il faut apprendre à supporter, certains ont
des idées à l'opposé des vôtres, il faut bien apprendre à supporter, à accepter
la différence. Nous ne sommes plus le centre du monde.
Finalement, ce chemin est un apprentissage de la sagesse.
Vous verrez, lorsque vous l'aurez fait, toute votre vie sera changée.
Il ne faut pas se dire que c'est quelque chose de difficile. Tout le monde
peut le faire. J'ai vu un couple de 75 ans qui est parti du Puy, qui ne pensait
même
pas arriver jusqu'à Conques. Ils étaient à Compostelle deux mois et demi
après,
tout étonnés d'avoir pu faire tout ce trajet alors qu'ils n'avaient jamais marché auparavant.
Je ne sais pas si j'ai répondu à vos questions non formulées,
je suis prêt à répondre à des questions plus précises.
Croyez en mon amitié jacquaire
Pierre PRENAT
|
| Un de
nos visiteurs cherche à savoir si cette statue peut être celle de saint
Jacques. Une de ses arrière-grand-tantes l’a rapportée d’un pèlerinage à Compostelle.
La statue est en bois, haute de 95 cm. Son poids est de 30 kg. Les couleurs
sont d’origine.
Qui peut nous mettre sur la voie ?
Réponse reçue le 24 novembre 2005 :
de : Elisabeth Réveillon
conservateur du patrimoine
service régional de l'Inventaire général en Bourgogne
Je viens de consulter la rubrique questions-réponses de votre site et j'y ai remarqué une statue polychrome, qu'un correspondant cherche à identifier.
A mon avis, il s'agit d'une représentation de saint Antoine ermite : vêtement religieux avec scapulaire et manteau à capuchon, longue barbe d'ermite, livre et bâton sont des caractères communs aux statues de saint Antoine, même si on ne trouve pas ici le petit cochon et les flammes qui l'accompagnent habituellement. Nous avons en Bourgogne de nombreux exemples de statues de ce saint très vénéré aux XVe et XVIe siècle.
Quant à la polychromie, elle est pour le moins insolite sur un habit religieux, d'ordinaire d'un brun uniforme et il paraît peu probable qu'elle soit d'origine...
J'espère avoir répondu à la question de votre correspondant. | |
Question : Sur un acte relevé en
1700 dans la Sarthe , voici ce qui est indiqué :
'Jacques Béchis a pris le baton de St Jacques à raison de neuf livres et
demies de sire Jeaune et a signé sur ce présent registre'.
Est-ce quelqu'un sait ce que signifie ce passage ?
Notre réponse : Voici uneréponse à votre
question : Jacques Béchis
est devenu bâtonnier de la confrérie Saint-Jacques. A cette époque, cette
charge était
honorifique et mise aux enchères. Lui a payé 9,5 livres de cire jaune (moins
coûteuse que la blanche).
Le bâton était ce qui s'appelle un bâton de confrérie, long manche surmonté
d'une statuette du saint honoré, en l'occurence saint Jacques. Il était
gardé dans la maison du bâtonnier où les confrères allaient le chercher en
procession, les jours de fête. Tous étaient en grande tenue et marchaient
derrière ce bâton.
Ce que nous aimerions savoir parce que c'est utile pour nos recherches : la
source de votre document. Quel acte ? Concernant quelle ville ou paroisse ?
Lieu de conservation ? Cela nous permettrait de compléter notre liste de
confréries Saint-Jacques.
Suite et complément : Je vous remercie vivement de votre réponse,
qui je l'avoue m'a grandement surprise.
Le document que j'ai en ma possession est une photocopie d'un registre
de l'état civil. Je ne peux rien vous dire d'autre sur le type d'acte.
J'ai fait cette découverte au début de mes recherches généalogiques
aux archives départementales de la Sarthe, et malheureusement je
n'ai pas noté la paroisse qui était concernée par
ce Jacques Béchis. Néanmoins, j'ai de forts soupçons
sur les communes de Poncé sur le loir ou Ruillé sur le Loir.
Dès que je pourrai scanner le document, je vous le transmettrai
sans hésiter.
Cependant, voici la trancription :
"
Le vingt et cinquiesme jour du mois de juillet 1699 Jacques Béchis
a pris le baton de St Jacques à raison de neuf livres et demies
de cyre jeaune et a signé sur ce présent regsitre "
A la suite de cet acte, un autre semblable :
"
Jean Bottier a pris la levée de St Jacques ... pris de neuf livres
et demies de sire jeaune, de plus René Chauvin en a promis une livre,
François Garanger une livre, Mathurin Maucler une livre, Jacques
Béchis une livre, Martin Challerie une livre, le 25 juillet 1700. "
Complément de réponse à venir
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Coordonnées géographiques de CompostelleUn visiteur, sans doute
armé d'un GSM, nous a demandé les coordonnées géographiques de Compostelle.
Voici la réponse de Madeleine Griselin :
D'après les cartes au 50 000 des services cartographiques espagnols,
je situe le centre de la ville de Santiago a :
latitude : 42 degrés 52 minutes
44 secondes Nord
longitude : 8 degrés 32 minutes 19 secondes Ouest |
|
Question :
Je viens d'acheter chez Drouot à Paris un méreau de
pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle. Il a été
vendu sous l'appellation « méreau à la coquille
». Il est en plomb et mesure 1,7 cm. Je l'ai payé 20
euros. J'aimerais en savoir plus sur ce type de méreaux. |
Réponse de Jacques Labrot,
président du Centre National de Recherche sur les Jetons
et les Méreaux du Moyen Age
Un méreau n'est en aucun cas un jeton dont les fonctions
bien spécifiques sont totalement différentes. Un méreau
relève du « ticket » ou du « bon pour »
ou du « reçu ». Le jeton n'était utilisé
à l'époque médiévale que pour effectuer
ses comptes sur une grille.
La désignation en tant que telle de méreau de pèlerinage,
si elle est pratique, ne correspond à rien de précis.
Aucun texte ne parle de méreaux remis aux pèlerins
à Compostelle, au terme de leur voyage, comme attestation
de visite. En revanche, les textes mentionnent des « enseignes
» (autrement dit des insignes) qui peuvent être en plomb,
étain, argent ou or, munies d’une bélière
ou d'un système d'attache au vêtement. Ces «
enseignes » font office de souvenirs.
Ce méreau présente à l'avers, une coquille
et au revers un H surmonté d'une croix et entouré
d’une bordure végétale décorative. Le
style général du décor permet de situer cet
objet dans une fourchette chronologique large allant de l'extrême
fin du XVIe siècle au début du XVIIIe siècle.
L'avers
Si la présence de la coquille évoque au premier regard
un lien avec le pèlerinage de Compostelle, il faut se garder
de tomber victime de cette première impression « émotionnelle
» qui n’est qu'un leurre. En effet, si tant est qu'il
puisse exister un lien avec ce pèlerinage, il ne pourrait
être que très indirect. Nous connaissons quelques exemples
de méreaux utilisés par des confréries Saint-Jacques
(en particulier par la confrérie de Saint-Jacques de l'Hôpital
à Paris) qui portent sur une face des coquilles associées
à d'autres éléments (bourdons etc..). Ces méreaux
correspondaient à des utilisations internes au fonctionnement
de la confrérie (pièces de présence aux réunions,
aux banquets) et n'attestaient en rien d'un quelconque voyage à
Compostelle.
Le revers
Il s'agit selon toute apparence de l'H surmonté d'une croix
tel qu'il apparaît dans le décor traditionnel et symbolique
adopté par les Jésuites : « I H S » (Iesus
Hominum Salvator, Jésus Sauveur des Hommes. La simplification
en H seul peut avoir été recherchée pour évoquer
une idée symbolique liée par exemple à l'ecce
Homo de l'Evangile . |
|
Si on admet que le méreau est lié à l'ordre
des Jésuites, on perçoit mal la signification d'une
coquille liée à Compostelle. Un jésuite faisait-il
partie d'une confrérie Saint-Jacques ? Cette explication
n'est guère satisfaisante.
Par contre, nous connaissons nombre de méreaux portant sur
une face la symbolique, l'emblème de l'ordre et sur l'autre
face, les armes (parlantes ou non) du possesseur du méreau.
On sait que la coquille était également dans certains
cas un meuble héraldique ou un élément d'armes
parlantes (famille Coquillay par exemple).
En l'absence de tout contexte de découverte
et en restant dans le pur domaine spéculatif, on peut donc
supposer que ce méreau a pu appartenir à un Jésuite
portant une coquille dans ses armes.
Février 2003 |
Que signifie le mot "Credencial " ?
"Credencial" est un mot espagnol dérivé du latin tardif credentia qui en français a donné "crédence" qui signifie "croyance" et "confiance".
Le mot s'employait au XIIe siècle pour exprimer la confiance accordée à quelqu'un d'où, au XIIIe siècle dérive la lettre de créance accréditant celui qui la remet.
En espérant que votre curiosité est satisfaite. |
|
D'où vient le logo européen ?
Un emblème a été établi par les graphistes espagnols
Macua et Garcia-Ramos à la demande du Conseil de l'Europe. Il comporte
trois lectures différentes :
la coquille, emblème traditionnel des pélerinages à
Saint-Jacques, l'idée de convergence des chemins et celle, dynamique,
des mouvements vers l'Ouest.
L'emblème lui-même, jaune sur bleu, s'intègre avec
deux autres panneaux où figure le sigle du Conseil de l'Europe et
la légende "Itinéraire Culturel Européen". Un manuel d'utilisation
de cet emblème, publié en collaboration avec le Ministère espagnol
des Travaux Publics et des Transports fournit les données techniques
nécessaires pour la mise en place du balisage, que ce soit sur les
routes et chemins ou sentiers de randonnée ou que ce soit devant
les monuments et les sites jacquaires (en français, anglais, espagnol
et allemand).
L'emblème, qui fait l'objet d'une protection juridique
appropriée, a été accueilli très favorablement. La totalité du parcours
espagnol a été balisé par le Ministère des Travaux Publics avec
cet emblème et il se met en place progressivement dans les différentes
régions françaises concernées. Il existe également en Allemagne,
Italie et Portugal. Il sera établi en Suisse une fois que les travaux
d'identification de l'Oberstrasse seront terminés. Tout un programme
de signalisation a été lancé en Belgique dans le province de Namur,
dès 1990. D'autres régions et provinces ont manifesté leur intention
de se rallier à ce balisage.
Par ailleurs, l'emblème a fait l'objet d'une utilisation
très large sur des affiches, publications et autres supports médiatiques.
Le gouvernement espagnol a même frappé des pièces de monnaie (100
et 5 pesetas) avec l'emblème du Conseil de l'Europe à l'occasion
de l'année jacquaire 1993. |
.¿Por qué las fechas del camino son amarillas?
.En 1984 D. Elías Valiña, párroco del Cebreiro emprendió la señalización del Camino de Santiago, con flechas con una pintura que le habian regalado unos trabajadores y utilizada en la señalizacion horizontal de las carreteras mientras están en obra; por esta sencilla razón las flechas son amarillas y no de otro color desde Francia hasta Compostela. Esta flecha amarilla se aceptó por todos como signo convencional y ahora podrás verlas en todos los caminos.
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Depuis quand Chemin de saint Jacques, me demandez-vous ?
Voici les quelques éléments que j'ai réunis :
I- Dans la littérature
La première mention provient indiscutablement du Pseudo-Turpin sous la forme : "le chemin formé d'étoiles" que l'on trouve dans la bouche de saint Jacques lorsqu'il indique à Charlemagne l'itinéraire à suivre pour venir délivrer son tombeau.
Au XIIIe siècle, le poème de saint Julien (voir références dans ma thèse) dit :
" Sur le chemin de Saint-Jacques firent une pauvre auberge entre le bois et le chemin où passe maint pèlerin. Ce pas estoit fort périlleux. Beaucoup d'hommes y sont morts car sur l'eau n'y avoit ni pont ni planche. Souvent pèlerins s'y noient ".
Au XIVe siècle, dans L'Entrée d'Espagne, on parle de la « sentelle du baron saint Jacques » que les chevaliers doivent aller élargir.
En 1491, l'archevêque de Toulouse Bernard du Rosier écrit :
"... Trois ans fut Charlemaigne en Espaigne. Et de l'or que lui donnerent les roys et les princes il augmenta l'eglise de monseigneur saint Jaques... Et du residu de l'or et de l'argent qu'il avoit aporté de Espaigne il fit faire les eglises qui ensuyvent c'est assavoir l'eglise Nostre Dame de Acquisgran et de sainct Jacques en icelle mesme ville. L'eglise aussi de saint Jaques en la cité Biterence, de saint Jacques e Thoulouze, de sainct Jaques en Gascongne entre la cité Daxe et Saint Jehan de Sordre au chemin de Saint Jacques. Celle aussi de saint Jaques e Paris entre Seine et le Mont des martirs et oultre cestes eglises abbayes innumerables par tout le monde " .
En ce même XVe siècle, on pleure dans les chaumières foréziennes sur le sort de Jeannette qui préfère mourir avec son Pierre plutôt que vivre sans lui :
" Se vous pendolas Pierre / Pendolas nos itot / Au chemin de saint Jacques / Enteras-no tos dos / Los pelerins que passent / En prendront quanque brot / Diront "Dio aye l'âme / Dous povres amoros".
II- Dans la réalité
Compostelle ayant eu des possessions dans le Sud-Ouest, il semble qu'en effet les chemins y soient mieux connus qu'ailleurs. On trouve ainsi mention du " chemin de Saint-Jacques " en 1272 près de Bordeaux, en 1287 près de Gradignan, dans les Rôles Gascons.
Mais ailleurs, les mentions sont plus floues. Comment définir par exemple l'indication que donne l'évêque de Saint-Papoul (Aude), Pierre Soybert entre 1427 et 1451, à savoir que son diocèse " est au centre du Languedoc, sur le chemin de Saint-Jacques en Galice " ? La route qu'il indique est fort large et suppose que les pèlerins utilisent tous les chemins qui mènent de son diocèse à l'Espagne.
Le problème est tout aussi complexe dans la région de Montpellier, traversée par les voyageurs venant du sud-est et se dirigeant vers l'Espagne. De fait, un " chemin de Saint-Jacques " est mentionné à Villeneuve-les-Maguelonne en 1139, partant de la cathédrale de Maguelonne par un chemin difficile qui longe la mer. De même une via publica Sancti Jacobi existe à Gigean en 1260, l'un et l'autre chemins pouvant mener certes à Compostelle mais tout simplement à l'hôpital Saint-Jacques de Montpellier situé au nord-ouest de la ville, dans le faubourg Saint-Jaumes. Ou encore à Mauguio à un prieuré Saint-Jacques ou Saint-Jaumes.
Dans les villes situées plus au nord, le plus souvent, les "chemins de Saint-Jacques" mènent à une église ou une chapelle Saint-Jacques, lieu de pèlerinage local. Lieu de souvenir pour les anciens pèlerins, certainement. Ils se plaisent à se remémorer leur longue marche ? Substitut du grand Chemin ? Peut-être. Ou tout simplement désignation évidente du lieu où l'on va prier, sans penser à plus.
|
Des saints pèlerins
parfois concurrents
Question :
Un peu néophyte je cherche le lien entre saint Jacques
et saint Roch.
Dans les différents livres que j'ai lus cela semble évident, mais je n'ai pas tout compris |
saint Roch en pèlerin dans l’église
de Thollon-les-Mémisses (Haute-Savoie)
un exemple envoyé par l’un de nos visiteurs assidus, Jean-Marc Vionnet
| Réponse :
La réponse à cette question a fait l'objet
d'un article écrit par une adhérente de la Fondation,
chercheur en histoire de l'art qui a jugé notre première
réponse insuffisante.
Voir l'article
|
L'étymologie de Compostelle
- Pourquoi la voie lactée est-elle appelée Chemin de
Saint Jacques ?
- Pourquoi est ce que Compostelle est appellée champ d'étoile "campo
stelle" ?
Réponses :
A propos de la voie lactée.
On ne sait pas de façon précise pourquoi la Voie lactée est appelée
Chemin de saint Jacques. Il est raisonnable de penser que cette
expression était déjà connue en 1119 lorsque la "chronique de Turpin"
est écrite, qui relate la vision de Charlemagne : saint Jacques
lui apparaît en rêve et lui montre "dans le ciel une sorte de chemin
formé d'étoiles qui commençait à la mer de Frise et, se dirigeant
entre la Germanie et l'Italie, entre la Gaule et l'Aquitaine, passait
tout droit à travers la Gascogne, le pays basque, la Navarre et
l'Espagne jusqu'en Galice".
Saint Jacques dit ensuite à Charlemagne : "Le chemin d'étoiles que
tu as vu dans le ciel signifie que tu iras jusqu'en Galice avec
de grandes armées libérer mon chemin et ma terre et visiter mon
église et mon tombeau".
Campus Stellae, Compostelle.
Cette étymologie est l'une de celles qui sont proposées pour la
ville de Compostelle. Depuis quand ? Le XIXe siècle peut-être. C'est
en référence à la légende qui veut que la sépulture de saint Jacques
en Galice ait été retrouvée miraculeusement par la grâce d'une étoile
qui se mit à briller avec insistance au-dessus d'un champ, le champ
dans lequel on a effectivement retrouvé le tombeau.
On en propose une autre, plus savante et moins poétique : sépultures
d'une antique nécropole "cum-positum-ela" (posé avec ou ensemble).
Autre étymologie de Compostelle : Compostum et compostela qui signifie
cimetière.
En 1897, Ernest Rupin (L’abbaye et les cloîtres
de Moissac, p. 279) proposait une étymologie astucieuse
et simple : une contraction de Giacomo apostolo (Jacques
apôtre), dont il faisait giaCOMo a POSTOLO.
Pourquoi pas ?
A noter que, dans le langage courant, le mot Compostelle est peu
employé jusqu'au XVIIIe siècle, on parle plus volontiers de Saint-Jacques
en Galice.
|
La chapelle des rois de France
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Si les rois de France, à l'exception de Louis VII en 1154 ne sont pas allés
à Compostelle, ils ont d'autant moins ignoré le grand sanctuaire qu'ils
ont souvent épousé des princesses espagnoles.
Lorsque revint à la Couronne l'héritage d'Alphonse de Poitiers, frère de saint Louis, ils ont ainsi repris à leur compte l'exécution de son v¦u testamentaire fait en 1270 : " Nous voulons qu'en l'église Saint-Jacques de Compostelle soit établi un cierge qui arde de jour et de nuit perpétuellement devant l'autel [de saint Jacques] ".
Mais c'est à partir de la nomination d'un archevêque français à Compostelle, Béranger de Landore, en 1317, que l'intérêt des rois de France se manifesta le plus concrètement. Pendant plus de deux ans, ils ont aidé Béranger à asseoir son autorité, tellement contestée que ce dernier fut d'abord obligé de résider à Noia. Peu après 1320, le roi de France Philippe V confia des subsides à son oncle Charles d'Anjou pour participer à la restauration de la chapelle du Salvador (Saint-Sauveur), fondée dès 1075 et située à la place d'honneur, juste derrière le grand autel, au centre de l'abside.
Puis commença la guerre de Cent Ans et une alliance durable entre la France et l'Espagne, contre l'ennemi Anglais. En 1372, le roi Charles V charge Macé de Fresnes, son ambassadeur auprès de l'archevêque Roderic de Moscoso, d'organiser l'embellissement de cette chapelle du Salvador et d'y instaurer un service divin permanent. A cette fin, il finança l'entretien de trois chapelains chargés d'y célébrer six messes quotidiennes par un don de 3 000 florins et une rente annuelle de 120 doublons. La chapelle fut nommée dorénavant " chapelle des rois de France ", marque indélébile -et ostentatoire- apposée dans la cathédrale, rappel permanent de ce que l'Espagne devait à la France en reconnaissance de son aide. Cette chapelle devint le lieu d'accueil des pèlerins français, qui pouvaient s'y confesser dans leur langue. C'est également là qu'ils recevaient les certificats de pèlerinage.
La rente annuelle sembla versée avec plus ou moins de régularité : 20 livres en 1414, puis 80 livres en 1457 qui n'entretiennent plus que deux chapelains et les cierges du comte de Poitiers, qui brûlent dorénavant sur l'autel de cette chapelle. En 1463, Louis XI envoie sa mère, Marie d'Anjou avec pour mission (officielle) de s'assurer que les cierges brûlent effectivement ! De quelle autre mission l'a-t-il chargée ? On ne sait, mais elle part en plein hiver et meurt au retour... En 1467, ce même roi constate que les messes ne sont plus chantées, sans doute parce que la rente n'est pas versée... Il " rétablit durablement la fondation de Charles V " mais sur la base de trois messes quotidiennes au lieu de six. Durablement ? Rien n'est durable : le 18 juin 1579, le chapitre Saint-Jacques de Compostelle envoie une lettre à la Cour de France pour demander le paiement des anciennes fondations faites par les rois de France : deux chapellenies, messes et anniversaires.
Mais les relations franco-espagnoles n'ayant pas toujours été paisibles, le nom de " chapelle des rois de France " s'effaça peu à peu au profit du nom ancien de " chapelle du Saint-Sauveur ", qui prévaut aujourd'hui.
Denise Péricard-Méa, Août 2001
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Ultreia
Cet article a été mis à jour : article mis à jour
A propos de la Reconquista
Votre question : Puisque
lorigine des chansons de geste est localisée sur les routes
de pèlerinage, à tel point que BEDIER pu écrire de lune delle,
Anseis , " le personnage principal cest le chemin
de Saint-Jacques, "je recherche de la documentation sur le
concours apporté, pendant deux siècles, par lescombattants français,
à la RECONQUISTA.
Vers 1117, lors de la prise de Saragosse, les soldats capétiens lui parurent en si grand
nombre quun chroniqueur arabe a pu les comparer à : "une pluie de guêpes et
de sauterelles " Même en accordant sa part à lexagération médiévale, et en
se souvenant que le Pape Calixte avait accordé en 1123 aux défenseurs de lEglise
dEspagne les mêmes indulgences que celles accordées aux défenseurs de celle
dOrient, ces " Français " semblent avoir été aussi nombreux quà
la bataille de FRAGA où ils furent défaits avec des pertes si importantes quelles
en émurent le Royaume.
Notre réponse : à propos de la Reconquista, deux
auteurs très sérieux devraient vous apporter les informations souhaitées :
Boissonade, P., " La première croisade française en Espagne ",
Bulletin hispanique, t. XXXVI, 1934.
Defourneaux, Marcelin, Les Français en Espagne aux XIe et XIIe siècles, Paris,
1949.
A propos du guide du pèlerin
Votre question : Je suis très surpris de
l'affirmation selon laquelle "le guide du pèlerin fut inconnu en France avant 1938
" Je ne suis pas en mesure de citer le nom de ce religieux dont jai lu
quavant madame Vielliard il avait traduit le guide en question. Par contre, une
rapide recherche ma permis de retrouver les mentions suivantes :
- un livre d Emile BAUMANN, Trois villes saintes,
Paris, Grasset, 1912, cite le nom dAimeri Picaud et les épisodes
de la rivière empoisonnée à LORCA, avec ses Navarrais écorcheurs
de chevaux et ennemis des pèlerins dont il rappelle aussi quils
" les chevauchaient comme des ânes"
- Henri dALMERAS, dans A pied , à cheval , en voiture,
Paris, Albin Michel, 1929, raconte que les "pèlerins chantaient
des cantiques en lhonneur de saint Jacques comme celui que
composa , au début du XIIIeme siècle, le trouvère Poitevin Aimeric
Picaudi ( sic) " et ne paraît pas lavoir lu .
- MABILLE de PONCHEVILLE, enfin, cite le Guide et fait une description précise des quatre
itinéraires de Picaud dans le prologue de son Chemin de saint Jacques, paru en
1930, écrit en 1928.
Notre réponse : Vous avez parfaitement raison de
rappeler que le Guide du pèlerin était connu en France dès la fin du XIXe siècle, mais
il était connu seulement de spécialistes. C'est vraiment la traduction de Jeanne
Vielliard qui l'a lancé dans le grand public.
A propos des pèlerins du XVIe siècle
Votre question : A tout hasard je vous livre les
références dun ouvrage cité par Emile BAUMANN : Histoire de la vie ,
prédication ,martyre, translation et miracles de Saint Jacques le Majeur , par J.
GOUYN, imprimé à SENS en 1595 pour Robert COLLOT, libraire dOrléans .
Ainsi donc trente sept ans après le début des guerres de religion en France (1562) saint
Jacques intéressait encore suffisamment de monde pour mériter la dépense dune
impression. Voila qui semble aller dans le sens de l'hypothèse selon laquelle les
pèlerins auraient été nombreux après les temps médiévaux malgré guerres de religion
et réticences royales . Qu'en est-il ?
Notre réponse : L'ouvrage
Histoire de la vie, prédication, martyre, translation et miracles de saint Jacques le
Majeur, par J. GOUYN a été présenté à la bibliothèque d'Orléans lors de nos
journées recherche en juin 2000. Il est fort intéressant. D'autres à peu près
semblables ont été édités à la même époque à Rouen et à Senlis. Effectivement,
ils sont un argument pour parler de pèlerins plus nombreux à partir du XVIe siècle.
Vous trouverez ci-dessous quelques précisions sur les pèlerins de cette époque.
De l'histoire à la propagande.
Devant les menaces, Compostelle et les membres de l'Ordre de Santiago
entreprennent des recherches visant à prouver la valeur historique
du sanctuaire qu'ils voulaient à tout prix protéger. Tous les moyensleur
sont bons y compris, en 1611, la rédaction de fausses chroniques.
Chacune de ces études fut publiée et largement diffusée. En outre,
limprimerie a permis de répandre à profusion des images pieuses
présentant saint Jacques comme Patron de lEspagne et défenseur
de la Foi Catholique. Le Matamore remporte toutes les faveurs car
il réussira à vaincre les Protestants comme il écrasé les Sarrasins.
Toute cette production est largement diffusée en France, ainsi que
des Vies de saint Jacques et des Chansons de pèlerins de Compostelle
éditées en particulier dans les livrets de Troyes. Des statuts de
confréries sont réécrits dans ce nouveau contexte et prônent la
nécessité du pèlerinage à Compostelle, dans cette Espagne qui, seule,
n'a pas été touchée par le protestantisme. Des Mystères de saint
Jacques sont réécrits, ces pièces de théâtre jouées lors des grandes
fêtes religieuses. On conserve ainsi un modèle du genre, une "
tragédie " intitulée Saint Jacques qui fut " représentée
à Limoges par les confrères pèlerins dudit saint en lannée
1596, le jour et fête saint Jacques le 25 juillet ". Lauteur,
Bardon de Brun, y développe les thèmes de la nouvelle piété faite
dorénavant de dévotion pure et sans faille. Des guides-itinéraires
se multiplient pendant les XVIIe et XVIIIe siècles : Rouen 1603,
Senlis 1690, Troyes 1748
Un nombre croissant de pèlerins.
Et de fait, les contemporains témoignent que des pèlerins vont en foule à Compostelle.
Parmi ces témoignages, celui d'un habitant de Provins qui, en 1577 et 1578, voit passer
chaque semaine des troupes se dirigeant vers Compostelle "
Au voyage de
monseigneur saint Jacques grande multitude de gens, hommes et femmes, non seulement du
royaume de France, mais des autres royaumes et pays étrangers, allèrent en cette année
et la précédente, et ne se passa semaine qu'on ne vit passer pour aller et venir au dit
pèlerinage ".
A Limoges en 1595, les impressions sont semblables : Bardon de Brun, qui est allé à
Compostelle, constate que ses compagnons et lui ont fait partie de " mille et mille
bandes ". Et Erasme dans ses Colloques se moque de ces pèlerins, l'un ayant pris sa
décision après boire et parti alors qu'il "avait à la maison une femme encore
jeune, des enfants et des serviteurs qui dépendaient de lui ", l'autre s'est
absenté six mois sans donner de nouvelles et rentré " couvert de coquilles creuses,
chargé dimages détain et de plomb, orné de colliers de paille et tu portes
au bras des ufs de serpent ".
Les nombres importants sont attestés également par les déclarations royales disant en
1671 et le répétant en 1686 et 1738 que " des mineurs, femmes mariées, artisans et
autres personnes " vont en pèlerinage " hors du royaume à Saint-Jacques en
Galice, Notre-Dame de Lorette et autres lieux ". Ils sont en si grand nombre que des
dispositions sont prises non pour interdire ces déplacements mais pour les
soumettre à " permission du roi et des évêques ". Et ces permissions sont
elles-mêmes soumises à l'accord des " pères, tuteurs, curateurs, maris et maîtres
de métiers ". Enfin, qui peut douter de l'afflux des pèlerins en voyant la
somptueuse façade baroque dont s'est dotée la cathédrale de Compostelle, signe
indubitable d'une richesse due, à n'en pas douter, aux oblations des foules pèlerines ?
Une architecture inventée pour les pèlerins
de Compostelle ?
Votre question : J'ai
lu avec grand intérêt les articles de Madame Péricard-Méa parus dans le numéro
spécial de Notre Histoire consacré aux Chemins de St Jacques (n° 168,
juillet-août 1999). Mon attention a été retenue par la mention du chemin qui passait
sous l'église de Massay (Cher).dans l'article : " Un toit pour celui qui passe
". Puis-je vous demander de m'indiquer où trouver de plus amples détails sur cette
architecture " inventée pour celui qui va à Compostelle " ? Habitant la
région, j'ai été heureux de trouver là une preuve du passage par Massay du "
Chemin de saint Jacques ".
La réponse de Denise Péricard-Méa :
A propos du chemin qui a
traversé l'abbatiale de Massay, je vous renvoie au texte d'une communication sur les
architectures hospitalières de ce type. Etant donné les remarquables restaurations
déjà faites à Massay, peut-être avez-vous trouvé des traces de ce chemin à travers
les autres bâtiments (comme à Roncevaux). Si c'était le cas, mettre en valeur ce type
d'architecture dont il ne reste que de rares exemples me semblerait du plus grand
intérêt. Voire réouvrir ce passage sous l'église ? Le sol environnant a été
rehaussé mais, avec un peu de chance, le pavage ancien peut éventuellement se retrouver.
Par contre, au risque de vous décevoir, je dois vous dire qu'il ne faut surtout rien en
conclure à propos du chemin de Compostelle. La présentation de l'article, que vous avez
prise pour une preuve, a été écrite sans mon avis par la rédaction de la revue. Il est
faux d'écrire : " Pour celui qui va à Compostelle, on a inventé des bâtiments
d'une architecture tout à fait particulière ". Ces bâtiments s'offraient à tous
les voyageurs sur les chemins de quelque importance et Massay était située sur le grand
chemin de Toulouse. Votre route a donc vu passer autant de pèlerins de Compostelle que
les 4 routes traditionnelles, c'est-à-dire très peu au Moyen Age et davantage après.
Merci de m'avoir donné l'occasion de comprendre comment parfois les journalistes peuvent
déformer la pensée des auteurs au point de leur faire dire le contraire de ce qu'ils
veulent exprimer.
Savoir lire les soi-disant interdictions de pèlerinages des XVIIe et XVIIIe siècles.
Il est banal de constater combien il est difficile de lire attentivement
un texte, quel qu'il soit, et d'être bien sûr de son contenu avant de
commencer à le comprendre et à l'interpréter. La lecture des ordonnances
royales de Louis XIV et Louis XV, présentées comme des interdictions
de pèlerinages en est un remarquable exemple, qui prouve aussi que cette
difficulté ne date pas d'aujourd'hui...
On lit très souvent que les pèlerinages ont été interdits
aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le premier texte officiel, daté de
1665, oblige les pèlerins à être porteurs de papiers les autorisant
à sortir du territoire, faute de quoi ils seront sévèrement punis.
Il n'interdit pas les pèlerinages.
Les réglementations ultérieures le recopient presque intégralement,
en 1671, 1686, 1717, 1738. Dès l'origine, ces longs textes n'ont
pas été lus entièrement et furent compris comme des interdictions
et non comme des réglementations.
En voici deux exemples fournis par deux chercheurs :
1 - En 1717, le curé de Combres (Eure-et-Loir, ar. Nogent-le-Rotrou,
cant.Thiron) note dans son registre paroissial : "Le 15 novembre
1717, Ordonnance du Roy portant défense à tous les sujets d'aller
en pèlerinage en pays étranger" Combien de paroissiens a-t-il dissuadés
de partir ?
2 - En 1777, cinq pèlerins de Montblanc (Hérault, ar. Béziers, c.
Servian) sont arrêtés par la police à Saint-Palais et emprisonnés
au dépôt de mendicité de Pau. Ils sont dépouillés de tous leurs
effets. L'officier de police convient que « si on appelle effets
des papiers, des bourdons et des chaperons de cuir, je me suis fait
une loi d'ôter à tous ces gens-là autant que j'en trouverai et que
je ne leur rendrai jamais, les déchirant de suite et les faisant
brûler pour leur faire voir par là qu'ils sont traités encore très
doucement, puisque les ordonnances du roi concernant les pèlerinages,
condamnent les pèlerins aux galères perpétuelles ».
Ce fonctionnaire zélé, lui non plus, n'a pas bien lu le texte. Il
a néanmoins libéré les malheureux, en oubliant de leur rendre l'argent
que leurs familles leur avaient envoyé ! Il faut l'énergique intervention
des autorités de Béziers et d'Auch, qui feignent d'ailleurs de croire
que les « misérables marchaient sans passeports », pour que l'argent
leur soit rendu.
On colporte en effet partout que certains pèlerins, même munis de
passeports « n'en sont pas moins de vrais brigands ». La peur du
pauvre et de l'étranger grandit avec la dureté des temps.
exemple 1: Jean Jourdain,
exemple 2 : Jacques Voisin, arch. dép. Gers, C 342.
Pour plus d'informations, lire l'article : Pèlerins
des XVIIe et XVIIIe siècles
Pourquoi
dites-vous qu'il existait une route vers la Galice avant le pèlerinage
à Compostelle ?
"cette route existait avant le pèlerinage" comment
le prouver ?
Pour tenter de répondre à cette question, je ne peux que conseiller
de s’imprégner des travaux des historiens valables. Voici deux articles
fondamentaux :
Robert Henri Bautier, "Recherche sur les routes de l'Europe
médiévale, de la Méditerranée à
Paris et aux foires de Champagne par le massif Central"
dans bulletin philologique et historique du CTHS, 1960, tome 1,
pages 93 à 143 où se trouvent d'autres références.
Jean Hubert, "Les routes au Moyen Age" dans Association
pour la diffusion de la pensée française, Paris 1959.
Les Antiquisants disent que les Romains allaient chercher de l’étain
en Galice, précisément par cette route. Pour aller plus vite, je
vous conseille de regarder n’importe quel atlas historique qui donne
les tracés des routes romaines ; En Espagne, le réseau s’édifie
sous Auguste, Trajan, Hadrien. Pour la région qui nous intéresse,
on voit une route qui relie Pampelune, Léon, Astorga et qui mène
à Iria (Compostelle n’existait pas !) soit par Lugo soit par
Braga. Et tout ça date de bien avant le IXe siècle… Une source est
ce qu’il est convenu d’appeler l’Itinéraire d’Antonin, une autre
est la carte de Peutinger (du nom de celui qui redécouvrit cette
carte au XVIe siècle, une carte médiévale qui copie une carte de
l’Empire romain faite au IVe siècle). Cette carte est illisible
par quelqu’un qui n’est pas un spécialiste, mais c’est à partir
de sa lecture que les spécialistes ont reporté le réseau sur des
fonds de carte modernes. Pour avoir une idée, vous pouvez chercher
sur Google : carte de Peutinger Espagne.
Voici d'autres sources apportant des réponses à cette question :
L'histoire des routes de France du Moyen âge à la
Révolution, Paris : Presses de l'École nationale des ponts et
chaussées, 1997
Les Communications dans la péninsule Ibérique au
Moyen âge, actes du Colloque de Pau, 28-29 mars 1980, [organisé
par le] Département de recherches Pyrenaïca, Université de Pau et
des pays de l'Adour, Paris : Éditions du Centre national de la recherche
scientifique, 1981
Verdon, Jean, Voyager au Moyen Age, Paris, Perrin,
1998 (hormis tout ce qui est dit sur le pèlerinage à Compostelle,
qui date !)
La circulation des nouvelles au Moyen Age, Congrès
de la société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur
public, Avignon 1993 (éd. 1994)
Une question restée sans réponse
J'habite la commune de Saint-Jacques d'Ambur,
canton de Pontgibaud, Puy de Dôme
La paroisse de Saint-Jacques d'Ambur a été séparée de la paroisse
de Miremont en 1597-1598 sur les instance du puissant seigneur de
Gimel, baron d'Ambur, de Rochebriand, de Beaufort et autres places,
dont le berceau familial se situe dans la Corrèze. Je cherche toujours
le pourquoi du nom de Saint- Jacques, nous ne sommes pourtant pas
sur une route de pèlerins. Peut-être auriez vous la réponse à ma
question ? |
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