Accueil mise à jour le 18 septembre, 2007 Connaître saint Jacques. Comprendre Compostelle. survol du site Page précédente

Vos questions - Nos réponses

Vos questions enrichissent le site, merci

 

Sur cette page les questions de nos visiteurs et les réponses que nous leur avons données.
Certaines nous ont conduit à rédiger des articles qui ont enrichi le site.
Merci à tous les visiteurs qui apportent ainsi leur contribution à la vie du site.
Nous recevons aussi des questions plus pratiques sur le chemin et le pèlerinage.
Leur nombre nous conduit à faire une page spéciale : Dialogues avant de partir.

SOMMAIRE

"Je ne sais pas quoi vous demander mais j'espère que vous saurez quoi me répondre"

Ce saint Jacques vient-il d'Espagne ?
Que signifie prendre le bâton de Saint-Jacques ?
Pourquoi dites-vous qu'il existait une route vers la Galice avant le pèlerinage à Compostelle ?
Quelles sont les coordonnées géographiques de Compostelle ?
Qui peut aider à reconstituer une tapisserie du XVe siècle ?
J'ai acheté un méreau avec une coquille, est-il un insigne de pèlerin ?
En 1639, des pèlerins de Monteaux (Loir-et-Cher) ont-ils pu faire le pèlerinage à Compostelle en 65 jours ?
Les pèlerinages interdits ?
Que sont les années saintes ?
Que signifie le mot "Credencial" ?
Quelle est l'origine du logo européen et des flèches jaunes ?
Depuis quand le terme " Chemin de Saint-Jacques " est-il utilisé ?
Quel lien entre saint Jacques et saint Roch ?
Quelle est l'étymologie de Compostelle ?
Saint Jacques a-t-il été enterré au Sinaï ?
Qu'est-ce que la chapelle des Rois de France à Compostelle ?
Pourquoi le symbole héraldique de la Galice est-il un calice surmonté d'une hostie ?
Que signifie le mot Ultreia ?
Gellon est-il allé à Compostelle ? 
Le guide du pèlerin 
Les pèlerins au XVIe siècle 
A propos de la Reconquista 
Une architecture inventée pour les pèlerins de Compostelle ? 
D'où vient le nom de la commune Saint-Jacques d'Ambur ?

Voici le texte complet du message reçu de Sonia et la réponse qui lui a été faite.
"Peut-être n'est-ce qu'un lointain rêve, peut-être le début d'autre chose qui me pousse ce lundi sur votre site. Je ne sais pas quoi vous demander, mais j'espère que vous saurez quoi me répondre. Dans l'attente de vous lire..."

Bonjour Sonia.
Votre message est vraiment très vague. Je vais essayer d'y répondre. Vous voulez avoir quelques précisions sur ce mystérieux et fascinant Chemin de Compostelle. Quelle que soit la raison qui vous pousse à le faire, (et qui ne me regarde absolument pas) vous verrez, c'est une aventure vraiment hors du commun.
Tout d'abord, on retrouve une façon de vivre simple et naturelle. On marche, c'est la façon la plus naturelle de se déplacer. On n'est pas tenu de faire des exploits, personne n'a à vous juger sur le nombre de kilomètres que vous ferez que ce soit cinq kilomètre une journée ou cinquante une autre. Vous faites comme vous voulez et surtout comme vous pouvez. (il faut apprendre à ménager son corps et surtout à reconnaître ses signes d'alarme. Vous verrez que vous pouvez beaucoup et que vous ne le saviez pas. Bien entendu, je parle d'un chemin fait avec la plus grande simplicité, c'est à dire pas d'hôtel ni de restaurant. Des casses-croûtes et des pique-niques... repas au gîte lorsqu'il y en a un sinon on se débrouille. On retrouve la simplicité et la rudesse des anciens.
Ensuite, vous allez vers un but, Compostelle. Qu'y a-t-il au bout ? Là est la question. Pour moi, j'ai trouvé :

La patience. C'est long une journée de marche avec la chaleur ou le froid, la soif, la fatigue, quelquefois les douleurs...
on trouve aussi l'endurance,
L'humilité, finalement on se rend compte qu'on n'est pas meilleur que l'autre qui fait la même chose. On est bien obligé de reconnaître que là on est moins fort qu'on le croyait. Ou alors, on ne se met pas en avant lorsque l'on a mieux résisté...
Le partage, on partage tout, non seulement ses provisions lorsqu'on chemine avec quelqu'un qui n'a rien ou peu, on partage des idées, on partage les joies ou des peines, etc... l'amitié. Sur le Chemin il se forme une grande famille dont les liens sont quelquefois très solides. On se fait de vrais amis.
La tolérance, on fait le même parcours, on rencontre des gens qui ne nous plaisent pas. On est bien obligé de les supporter. On est dans un dortoir où certains ronflent. Ils n'y peuvent rien. Il faut apprendre à supporter, certains ont des idées à l'opposé des vôtres, il faut bien apprendre à supporter, à accepter la différence. Nous ne sommes plus le centre du monde. Finalement, ce chemin est un apprentissage de la sagesse. Vous verrez, lorsque vous l'aurez fait, toute votre vie sera changée. Il ne faut pas se dire que c'est quelque chose de difficile. Tout le monde peut le faire. J'ai vu un couple de 75 ans qui est parti du Puy, qui ne pensait même pas arriver jusqu'à Conques. Ils étaient à Compostelle deux mois et demi après, tout étonnés d'avoir pu faire tout ce trajet alors qu'ils n'avaient jamais marché auparavant.
Je ne sais pas si j'ai répondu à vos questions non formulées, je suis prêt à répondre à des questions plus précises.
Croyez en mon amitié jacquaire

Pierre PRENAT


Un de nos visiteurs cherche à savoir si cette statue peut être celle de saint Jacques. Une de ses arrière-grand-tantes l’a rapportée d’un pèlerinage à Compostelle. La statue est en bois, haute de 95 cm. Son poids est de 30 kg. Les couleurs sont d’origine.

Qui peut nous mettre sur la voie ?

Réponse reçue le 24 novembre 2005 :
de : Elisabeth Réveillon
conservateur du patrimoine service régional de l'Inventaire général en Bourgogne
Je viens de consulter la rubrique questions-réponses de votre site et j'y ai remarqué une statue polychrome, qu'un correspondant cherche à identifier. A mon avis, il s'agit d'une représentation de saint Antoine ermite : vêtement religieux avec scapulaire et manteau à capuchon, longue barbe d'ermite, livre et bâton sont des caractères communs aux statues de saint Antoine, même si on ne trouve pas ici le petit cochon et les flammes qui l'accompagnent habituellement. Nous avons en Bourgogne de nombreux exemples de statues de ce saint très vénéré aux XVe et XVIe siècle. Quant à la polychromie, elle est pour le moins insolite sur un habit religieux, d'ordinaire d'un brun uniforme et il paraît peu probable qu'elle soit d'origine... J'espère avoir répondu à la question de votre correspondant.

Question : Sur un acte relevé en 1700 dans la Sarthe , voici ce qui est indiqué :
'Jacques Béchis a pris le baton de St Jacques à raison de neuf livres et demies de sire Jeaune et a signé sur ce présent registre'.
Est-ce quelqu'un sait ce que signifie ce passage ?

Notre réponse : Voici uneréponse à votre question : Jacques Béchis est devenu bâtonnier de la confrérie Saint-Jacques. A cette époque, cette charge était honorifique et mise aux enchères. Lui a payé 9,5 livres de cire jaune (moins coûteuse que la blanche). Le bâton était ce qui s'appelle un bâton de confrérie, long manche surmonté d'une statuette du saint honoré, en l'occurence saint Jacques. Il était gardé dans la maison du bâtonnier où les confrères allaient le chercher en procession, les jours de fête. Tous étaient en grande tenue et marchaient derrière ce bâton.
Ce que nous aimerions savoir parce que c'est utile pour nos recherches : la source de votre document. Quel acte ? Concernant quelle ville ou paroisse ? Lieu de conservation ? Cela nous permettrait de compléter notre liste de confréries Saint-Jacques.

Suite et complément : Je vous remercie vivement de votre réponse, qui je l'avoue m'a grandement surprise.

Le document que j'ai en ma possession est une photocopie d'un registre de l'état civil. Je ne peux rien vous dire d'autre sur le type d'acte. J'ai fait cette découverte au début de mes recherches généalogiques aux archives départementales de la Sarthe, et malheureusement je n'ai pas noté la paroisse qui était concernée par ce Jacques Béchis. Néanmoins, j'ai de forts soupçons sur les communes de Poncé sur le loir ou Ruillé sur le Loir. Dès que je pourrai scanner le document, je vous le transmettrai sans hésiter.

Cependant, voici la trancription :
" Le vingt et cinquiesme jour du mois de juillet 1699 Jacques Béchis a pris le baton de St Jacques à raison de neuf livres et demies de cyre jeaune et a signé sur ce présent regsitre "

A la suite de cet acte, un autre semblable :

" Jean Bottier a pris la levée de St Jacques ... pris de neuf livres et demies de sire jeaune, de plus René Chauvin en a promis une livre, François Garanger une livre, Mathurin Maucler une livre, Jacques Béchis une livre, Martin Challerie une livre, le 25 juillet 1700. "


Complément de réponse à venir

Coordonnées géographiques de Compostelle

Un visiteur, sans doute armé d'un GSM, nous a demandé les coordonnées géographiques de Compostelle. Voici la réponse de Madeleine Griselin :
D'après les cartes au 50 000 des services cartographiques espagnols, je situe le centre de la ville de Santiago a :

latitude : 42 degrés 52 minutes 44 secondes Nord
longitude : 8 degrés 32 minutes 19 secondes Ouest

méreau avec coquille, avers

Question :
Je viens d'acheter chez Drouot à Paris un méreau de pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle. Il a été vendu sous l'appellation « méreau à la coquille ». Il est en plomb et mesure 1,7 cm. Je l'ai payé 20 euros. J'aimerais en savoir plus sur ce type de méreaux.

 

Réponse de Jacques Labrot,
président du Centre National de Recherche sur les Jetons et les Méreaux du Moyen Age

Un méreau n'est en aucun cas un jeton dont les fonctions bien spécifiques sont totalement différentes. Un méreau relève du « ticket » ou du « bon pour » ou du « reçu ». Le jeton n'était utilisé à l'époque médiévale que pour effectuer ses comptes sur une grille.
La désignation en tant que telle de méreau de pèlerinage, si elle est pratique, ne correspond à rien de précis. Aucun texte ne parle de méreaux remis aux pèlerins à Compostelle, au terme de leur voyage, comme attestation de visite. En revanche, les textes mentionnent des « enseignes » (autrement dit des insignes) qui peuvent être en plomb, étain, argent ou or, munies d’une bélière ou d'un système d'attache au vêtement. Ces « enseignes » font office de souvenirs.

Ce méreau présente à l'avers, une coquille et au revers un H surmonté d'une croix et entouré d’une bordure végétale décorative. Le style général du décor permet de situer cet objet dans une fourchette chronologique large allant de l'extrême fin du XVIe siècle au début du XVIIIe siècle.

L'avers
Si la présence de la coquille évoque au premier regard un lien avec le pèlerinage de Compostelle, il faut se garder de tomber victime de cette première impression « émotionnelle » qui n’est qu'un leurre. En effet, si tant est qu'il puisse exister un lien avec ce pèlerinage, il ne pourrait être que très indirect. Nous connaissons quelques exemples de méreaux utilisés par des confréries Saint-Jacques (en particulier par la confrérie de Saint-Jacques de l'Hôpital à Paris) qui portent sur une face des coquilles associées à d'autres éléments (bourdons etc..). Ces méreaux correspondaient à des utilisations internes au fonctionnement de la confrérie (pièces de présence aux réunions, aux banquets) et n'attestaient en rien d'un quelconque voyage à Compostelle.

Le revers
Il s'agit selon toute apparence de l'H surmonté d'une croix tel qu'il apparaît dans le décor traditionnel et symbolique adopté par les Jésuites : « I H S » (Iesus Hominum Salvator, Jésus Sauveur des Hommes. La simplification en H seul peut avoir été recherchée pour évoquer une idée symbolique liée par exemple à l'ecce Homo de l'Evangile .

avers du méreau

Si on admet que le méreau est lié à l'ordre des Jésuites, on perçoit mal la signification d'une coquille liée à Compostelle. Un jésuite faisait-il partie d'une confrérie Saint-Jacques ? Cette explication n'est guère satisfaisante.
Par contre, nous connaissons nombre de méreaux portant sur une face la symbolique, l'emblème de l'ordre et sur l'autre face, les armes (parlantes ou non) du possesseur du méreau. On sait que la coquille était également dans certains cas un meuble héraldique ou un élément d'armes parlantes (famille Coquillay par exemple).

En l'absence de tout contexte de découverte et en restant dans le pur domaine spéculatif, on peut donc supposer que ce méreau a pu appartenir à un Jésuite portant une coquille dans ses armes.

Février 2003

Que signifie le mot "Credencial " ?

"Credencial" est un mot espagnol dérivé du latin tardif credentia qui en français a donné "crédence" qui signifie "croyance" et "confiance". Le mot s'employait au XIIe siècle pour exprimer la confiance accordée à quelqu'un d'où, au XIIIe siècle dérive la lettre de créance accréditant celui qui la remet. En espérant que votre curiosité est satisfaite.

 

 

D'où vient le logo européen ?

Un emblème a été établi par les graphistes espagnols Macua et Garcia-Ramos à la demande du Conseil de l'Europe. Il comporte trois lectures différentes :

la coquille, emblème traditionnel des pélerinages à Saint-Jacques, l'idée de convergence des chemins et celle, dynamique, des mouvements vers l'Ouest.

L'emblème lui-même, jaune sur bleu, s'intègre avec deux autres panneaux où figure le sigle du Conseil de l'Europe et la légende "Itinéraire Culturel Européen". Un manuel d'utilisation de cet emblème, publié en collaboration avec le Ministère espagnol des Travaux Publics et des Transports fournit les données techniques nécessaires pour la mise en place du balisage, que ce soit sur les routes et chemins ou sentiers de randonnée ou que ce soit devant les monuments et les sites jacquaires (en français, anglais, espagnol et allemand).

L'emblème, qui fait l'objet d'une protection juridique appropriée, a été accueilli très favorablement. La totalité du parcours espagnol a été balisé par le Ministère des Travaux Publics avec cet emblème et il se met en place progressivement dans les différentes régions françaises concernées. Il existe également en Allemagne, Italie et Portugal. Il sera établi en Suisse une fois que les travaux d'identification de l'Oberstrasse seront terminés. Tout un programme de signalisation a été lancé en Belgique dans le province de Namur, dès 1990. D'autres régions et provinces ont manifesté leur intention de se rallier à ce balisage.

Par ailleurs, l'emblème a fait l'objet d'une utilisation très large sur des affiches, publications et autres supports médiatiques. Le gouvernement espagnol a même frappé des pièces de monnaie (100 et 5 pesetas) avec l'emblème du Conseil de l'Europe à l'occasion de l'année jacquaire 1993.

.¿Por qué las fechas del camino son amarillas?


.En 1984 D. Elías Valiña, párroco del Cebreiro emprendió la señalización del Camino de Santiago, con flechas con una pintura que le habian regalado unos trabajadores y utilizada en la señalizacion horizontal de las carreteras mientras están en obra; por esta sencilla razón las flechas son amarillas y no de otro color desde Francia hasta Compostela. Esta flecha amarilla se aceptó por todos como signo convencional y ahora podrás verlas en todos los caminos.

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Depuis quand Chemin de saint Jacques, me demandez-vous ?


Voici les quelques éléments que j'ai réunis :
I- Dans la littérature

La première mention provient indiscutablement du Pseudo-Turpin sous la forme : "le chemin formé d'étoiles" que l'on trouve dans la bouche de saint Jacques lorsqu'il indique à Charlemagne l'itinéraire à suivre pour venir délivrer son tombeau.
Au XIIIe siècle, le poème de saint Julien (voir références dans ma thèse) dit : " Sur le chemin de Saint-Jacques firent une pauvre auberge entre le bois et le chemin où passe maint pèlerin. Ce pas estoit fort périlleux. Beaucoup d'hommes y sont morts car sur l'eau n'y avoit ni pont ni planche. Souvent pèlerins s'y noient ".
Au XIVe siècle, dans L'Entrée d'Espagne, on parle de la « sentelle du baron saint Jacques » que les chevaliers doivent aller élargir.
En 1491, l'archevêque de Toulouse Bernard du Rosier écrit :

"... Trois ans fut Charlemaigne en Espaigne. Et de l'or que lui donnerent les roys et les princes il augmenta l'eglise de monseigneur saint Jaques... Et du residu de l'or et de l'argent qu'il avoit aporté de Espaigne il fit faire les eglises qui ensuyvent c'est assavoir l'eglise Nostre Dame de Acquisgran et de sainct Jacques en icelle mesme ville. L'eglise aussi de saint Jaques en la cité Biterence, de saint Jacques e Thoulouze, de sainct Jaques en Gascongne entre la cité Daxe et Saint Jehan de Sordre au chemin de Saint Jacques. Celle aussi de saint Jaques e Paris entre Seine et le Mont des martirs et oultre cestes eglises abbayes innumerables par tout le monde " .

En ce même XVe siècle, on pleure dans les chaumières foréziennes sur le sort de Jeannette qui préfère mourir avec son Pierre plutôt que vivre sans lui :

" Se vous pendolas Pierre / Pendolas nos itot / Au chemin de saint Jacques / Enteras-no tos dos / Los pelerins que passent / En prendront quanque brot / Diront "Dio aye l'âme / Dous povres amoros".

II- Dans la réalité

Compostelle ayant eu des possessions dans le Sud-Ouest, il semble qu'en effet les chemins y soient mieux connus qu'ailleurs. On trouve ainsi mention du " chemin de Saint-Jacques " en 1272 près de Bordeaux, en 1287 près de Gradignan, dans les Rôles Gascons.
Mais ailleurs, les mentions sont plus floues. Comment définir par exemple l'indication que donne l'évêque de Saint-Papoul (Aude), Pierre Soybert entre 1427 et 1451, à savoir que son diocèse " est au centre du Languedoc, sur le chemin de Saint-Jacques en Galice " ? La route qu'il indique est fort large et suppose que les pèlerins utilisent tous les chemins qui mènent de son diocèse à l'Espagne.
Le problème est tout aussi complexe dans la région de Montpellier, traversée par les voyageurs venant du sud-est et se dirigeant vers l'Espagne. De fait, un " chemin de Saint-Jacques " est mentionné à Villeneuve-les-Maguelonne en 1139, partant de la cathédrale de Maguelonne par un chemin difficile qui longe la mer. De même une via publica Sancti Jacobi existe à Gigean en 1260, l'un et l'autre chemins pouvant mener certes à Compostelle mais tout simplement à l'hôpital Saint-Jacques de Montpellier situé au nord-ouest de la ville, dans le faubourg Saint-Jaumes. Ou encore à Mauguio à un prieuré Saint-Jacques ou Saint-Jaumes.
Dans les villes situées plus au nord, le plus souvent, les "chemins de Saint-Jacques" mènent à une église ou une chapelle Saint-Jacques, lieu de pèlerinage local. Lieu de souvenir pour les anciens pèlerins, certainement. Ils se plaisent à se remémorer leur longue marche ? Substitut du grand Chemin ? Peut-être. Ou tout simplement désignation évidente du lieu où l'on va prier, sans penser à plus.


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Des saints pèlerins parfois concurrents

Question :

Un peu néophyte je cherche le lien entre saint Jacques et saint Roch.
Dans les différents livres que j'ai lus cela semble évident, mais je n'ai pas tout compris

 

 

saint Roch en pèlerin dans l’église de Thollon-les-Mémisses (Haute-Savoie)
un exemple envoyé par l’un de nos visiteurs assidus, Jean-Marc Vionnet

Réponse :

La réponse à cette question a fait l'objet d'un article écrit par une adhérente de la Fondation, chercheur en histoire de l'art qui a jugé notre première réponse insuffisante.

Voir l'article

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L'étymologie de Compostelle

- Pourquoi la voie lactée est-elle appelée Chemin de Saint Jacques ?
- Pourquoi est ce que Compostelle est appellée champ d'étoile "campo stelle" ?

 

Réponses :
A propos de la voie lactée.
On ne sait pas de façon précise pourquoi la Voie lactée est appelée Chemin de saint Jacques. Il est raisonnable de penser que cette expression était déjà connue en 1119 lorsque la "chronique de Turpin" est écrite, qui relate la vision de Charlemagne : saint Jacques lui apparaît en rêve et lui montre "dans le ciel une sorte de chemin formé d'étoiles qui commençait à la mer de Frise et, se dirigeant entre la Germanie et l'Italie, entre la Gaule et l'Aquitaine, passait tout droit à travers la Gascogne, le pays basque, la Navarre et l'Espagne jusqu'en Galice".
Saint Jacques dit ensuite à Charlemagne : "Le chemin d'étoiles que tu as vu dans le ciel signifie que tu iras jusqu'en Galice avec de grandes armées libérer mon chemin et ma terre et visiter mon église et mon tombeau".

Campus Stellae, Compostelle.
Cette étymologie est l'une de celles qui sont proposées pour la ville de Compostelle. Depuis quand ? Le XIXe siècle peut-être. C'est en référence à la légende qui veut que la sépulture de saint Jacques en Galice ait été retrouvée miraculeusement par la grâce d'une étoile qui se mit à briller avec insistance au-dessus d'un champ, le champ dans lequel on a effectivement retrouvé le tombeau.
On en propose une autre, plus savante et moins poétique : sépultures d'une antique nécropole "cum-positum-ela" (posé avec ou ensemble).
Autre étymologie de Compostelle : Compostum et compostela qui signifie cimetière.

En 1897, Ernest Rupin (L’abbaye et les cloîtres de Moissac, p. 279) proposait une étymologie astucieuse et simple : une contraction de Giacomo apostolo (Jacques apôtre), dont il faisait giaCOMo a POSTOLO. Pourquoi pas ?
A noter que, dans le langage courant, le mot Compostelle est peu employé jusqu'au XVIIIe siècle, on parle plus volontiers de Saint-Jacques en Galice.

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La chapelle des rois de France /font>

Si les rois de France, à l'exception de Louis VII en 1154 ne sont pas allés à Compostelle, ils ont d'autant moins ignoré le grand sanctuaire qu'ils ont souvent épousé des princesses espagnoles.
Lorsque revint à la Couronne l'héritage d'Alphonse de Poitiers, frère de saint Louis, ils ont ainsi repris à leur compte l'exécution de son v¦u testamentaire fait en 1270 : " Nous voulons qu'en l'église Saint-Jacques de Compostelle soit établi un cierge qui arde de jour et de nuit perpétuellement devant l'autel [de saint Jacques] ".
Mais c'est à partir de la nomination d'un archevêque français à Compostelle, Béranger de Landore, en 1317, que l'intérêt des rois de France se manifesta le plus concrètement. Pendant plus de deux ans, ils ont aidé Béranger à asseoir son autorité, tellement contestée que ce dernier fut d'abord obligé de résider à Noia. Peu après 1320, le roi de France Philippe V confia des subsides à son oncle Charles d'Anjou pour participer à la restauration de la chapelle du Salvador (Saint-Sauveur), fondée dès 1075 et située à la place d'honneur, juste derrière le grand autel, au centre de l'abside.
Puis commença la guerre de Cent Ans et une alliance durable entre la France et l'Espagne, contre l'ennemi Anglais. En 1372, le roi Charles V charge Macé de Fresnes, son ambassadeur auprès de l'archevêque Roderic de Moscoso, d'organiser l'embellissement de cette chapelle du Salvador et d'y instaurer un service divin permanent. A cette fin, il finança l'entretien de trois chapelains chargés d'y célébrer six messes quotidiennes par un don de 3 000 florins et une rente annuelle de 120 doublons. La chapelle fut nommée dorénavant " chapelle des rois de France ", marque indélébile -et ostentatoire- apposée dans la cathédrale, rappel permanent de ce que l'Espagne devait à la France en reconnaissance de son aide. Cette chapelle devint le lieu d'accueil des pèlerins français, qui pouvaient s'y confesser dans leur langue. C'est également là qu'ils recevaient les certificats de pèlerinage.
La rente annuelle sembla versée avec plus ou moins de régularité : 20 livres en 1414, puis 80 livres en 1457 qui n'entretiennent plus que deux chapelains et les cierges du comte de Poitiers, qui brûlent dorénavant sur l'autel de cette chapelle. En 1463, Louis XI envoie sa mère, Marie d'Anjou avec pour mission (officielle) de s'assurer que les cierges brûlent effectivement ! De quelle autre mission l'a-t-il chargée ? On ne sait, mais elle part en plein hiver et meurt au retour... En 1467, ce même roi constate que les messes ne sont plus chantées, sans doute parce que la rente n'est pas versée... Il " rétablit durablement la fondation de Charles V " mais sur la base de trois messes quotidiennes au lieu de six. Durablement ? Rien n'est durable : le 18 juin 1579, le chapitre Saint-Jacques de Compostelle envoie une lettre à la Cour de France pour demander le paiement des anciennes fondations faites par les rois de France : deux chapellenies, messes et anniversaires.

Mais les relations franco-espagnoles n'ayant pas toujours été paisibles, le nom de " chapelle des rois de France " s'effaça peu à peu au profit du nom ancien de " chapelle du Saint-Sauveur ", qui prévaut aujourd'hui.

Denise Péricard-Méa, Août 2001

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Ultreia

Cet article a été mis à jour : article mis à jour


A propos de la Reconquista

Votre question : Puisque l’origine des chansons de geste est localisée sur les routes de pèlerinage, à tel point que BEDIER pu écrire de l’une d’elle, Anseis , " le personnage principal c’est le chemin de Saint-Jacques, "je recherche de la documentation sur le concours apporté, pendant deux siècles, par lescombattants français, à la RECONQUISTA.
Vers 1117, lors de la prise de Saragosse, les soldats capétiens lui parurent en si grand nombre qu’un chroniqueur arabe a pu les comparer à : "une pluie de guêpes et de sauterelles " Même en accordant sa part à l’exagération médiévale, et en se souvenant que le Pape Calixte avait accordé en 1123 aux défenseurs de l’Eglise d’Espagne les mêmes indulgences que celles accordées aux défenseurs de celle d’Orient, ces " Français " semblent avoir été aussi nombreux qu’à la bataille de FRAGA où ils furent défaits avec des pertes si importantes qu’elles en émurent le Royaume.

Notre réponse : à propos de la Reconquista, deux auteurs très sérieux devraient vous apporter les informations souhaitées :
Boissonade, P., " La première croisade française en Espagne ", Bulletin hispanique, t. XXXVI, 1934.
Defourneaux, Marcelin, Les Français en Espagne aux XIe et XIIe siècles, Paris, 1949.

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A propos du guide du pèlerin

Votre question : Je suis très surpris de l'affirmation selon laquelle "le guide du pèlerin fut inconnu en France avant 1938 " Je ne suis pas en mesure de citer le nom de ce religieux dont j’ai lu qu’avant madame Vielliard il avait traduit le guide en question. Par contre, une rapide recherche m’a permis de retrouver les mentions suivantes :
- un livre d’ Emile BAUMANN, Trois villes saintes, Paris, Grasset, 1912, cite le nom d’Aimeri Picaud et les épisodes de la rivière empoisonnée à LORCA, avec ses Navarrais écorcheurs de chevaux et ennemis des pèlerins dont il rappelle aussi qu’ils " les chevauchaient comme des ânes"
- Henri d’ALMERAS, dans  A pied , à cheval , en voiture, Paris, Albin Michel, 1929, raconte que les "pèlerins chantaient des cantiques en l’honneur de saint Jacques comme celui que composa , au début du XIIIeme siècle, le trouvère Poitevin Aimeric Picaudi ( sic) " et ne paraît pas l’avoir lu .
- MABILLE de PONCHEVILLE, enfin, cite le Guide et fait une description précise des quatre itinéraires de Picaud dans le prologue de son Chemin de saint Jacques, paru en 1930, écrit en 1928.
Notre réponse : Vous avez parfaitement raison de rappeler que le Guide du pèlerin était connu en France dès la fin du XIXe siècle, mais il était connu seulement de spécialistes. C'est vraiment la traduction de Jeanne Vielliard qui l'a lancé dans le grand public.

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A propos des pèlerins du XVIe siècle

Votre question : A tout hasard je vous livre les références d’un ouvrage cité par Emile BAUMANN : Histoire de la vie , prédication ,martyre, translation et miracles de Saint Jacques le Majeur , par J. GOUYN, imprimé à SENS en 1595 pour Robert COLLOT, libraire d’Orléans .
Ainsi donc trente sept ans après le début des guerres de religion en France (1562) saint Jacques intéressait encore suffisamment de monde pour mériter la dépense d’une impression. Voila qui semble aller dans le sens de l'hypothèse selon laquelle les pèlerins auraient été nombreux après les temps médiévaux malgré guerres de religion et réticences royales . Qu'en est-il ?

Notre réponse : L'ouvrage Histoire de la vie, prédication, martyre, translation et miracles de saint Jacques le Majeur, par J. GOUYN a été présenté à la bibliothèque d'Orléans lors de nos journées recherche en juin 2000. Il est fort intéressant. D'autres à peu près semblables ont été édités à la même époque à Rouen et à Senlis. Effectivement, ils sont un argument pour parler de pèlerins plus nombreux à partir du XVIe siècle. Vous trouverez ci-dessous quelques précisions sur les pèlerins de cette époque.

De l'histoire à la propagande.
Devant les menaces, Compostelle et les membres de l'Ordre de Santiago entreprennent des recherches visant à prouver la valeur historique du sanctuaire qu'ils voulaient à tout prix protéger. Tous les moyensleur sont bons y compris, en 1611, la rédaction de fausses chroniques. Chacune de ces études fut publiée et largement diffusée. En outre, l’imprimerie a permis de répandre à profusion des images pieuses présentant saint Jacques comme Patron de l’Espagne et défenseur de la Foi Catholique. Le Matamore remporte toutes les faveurs car il réussira à vaincre les Protestants comme il écrasé les Sarrasins.
Toute cette production est largement diffusée en France, ainsi que des Vies de saint Jacques et des Chansons de pèlerins de Compostelle éditées en particulier dans les livrets de Troyes. Des statuts de confréries sont réécrits dans ce nouveau contexte et prônent la nécessité du pèlerinage à Compostelle, dans cette Espagne qui, seule, n'a pas été touchée par le protestantisme. Des Mystères de saint Jacques sont réécrits, ces pièces de théâtre jouées lors des grandes fêtes religieuses. On conserve ainsi un modèle du genre, une " tragédie " intitulée Saint Jacques qui fut " représentée à Limoges par les confrères pèlerins dudit saint en l’année 1596, le jour et fête saint Jacques le 25 juillet ". L’auteur, Bardon de Brun, y développe les thèmes de la nouvelle piété faite dorénavant de dévotion pure et sans faille. Des guides-itinéraires se multiplient pendant les XVIIe et XVIIIe siècles : Rouen 1603, Senlis 1690, Troyes 1748…

Un nombre croissant de pèlerins.
Et de fait, les contemporains témoignent que des pèlerins vont en foule à Compostelle. Parmi ces témoignages, celui d'un habitant de Provins qui, en 1577 et 1578, voit passer chaque semaine des troupes se dirigeant vers Compostelle "…Au voyage de monseigneur saint Jacques grande multitude de gens, hommes et femmes, non seulement du royaume de France, mais des autres royaumes et pays étrangers, allèrent en cette année et la précédente, et ne se passa semaine qu'on ne vit passer pour aller et venir au dit pèlerinage ".
A Limoges en 1595, les impressions sont semblables : Bardon de Brun, qui est allé à Compostelle, constate que ses compagnons et lui ont fait partie de " mille et mille bandes ". Et Erasme dans ses Colloques se moque de ces pèlerins, l'un ayant pris sa décision après boire et parti alors qu'il "avait à la maison une femme encore jeune, des enfants et des serviteurs qui dépendaient de lui ", l'autre s'est absenté six mois sans donner de nouvelles et rentré " couvert de coquilles creuses, chargé d’images d’étain et de plomb, orné de colliers de paille et tu portes au bras des œufs de serpent ".
Les nombres importants sont attestés également par les déclarations royales disant en 1671 et le répétant en 1686 et 1738 que " des mineurs, femmes mariées, artisans et autres personnes " vont en pèlerinage " hors du royaume à Saint-Jacques en Galice, Notre-Dame de Lorette et autres lieux ". Ils sont en si grand nombre que des dispositions sont prises — non pour interdire ces déplacements — mais pour les soumettre à " permission du roi et des évêques ". Et ces permissions sont elles-mêmes soumises à l'accord des " pères, tuteurs, curateurs, maris et maîtres de métiers ". Enfin, qui peut douter de l'afflux des pèlerins en voyant la somptueuse façade baroque dont s'est dotée la cathédrale de Compostelle, signe indubitable d'une richesse due, à n'en pas douter, aux oblations des foules pèlerines ?

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Une architecture inventée pour les pèlerins de Compostelle ?

Votre question : J'ai lu avec grand intérêt les articles de Madame Péricard-Méa parus dans le numéro spécial de Notre Histoire consacré aux Chemins de St Jacques (n° 168, juillet-août 1999). Mon attention a été retenue par la mention du chemin qui passait sous l'église de Massay (Cher).dans l'article : " Un toit pour celui qui passe ". Puis-je vous demander de m'indiquer où trouver de plus amples détails sur cette architecture " inventée pour celui qui va à Compostelle " ? Habitant la région, j'ai été heureux de trouver là une preuve du passage par Massay du " Chemin de saint Jacques ".

La réponse de Denise Péricard-Méa :

A propos du chemin qui a traversé l'abbatiale de Massay, je vous renvoie au texte d'une communication sur les architectures hospitalières de ce type. Etant donné les remarquables restaurations déjà faites à Massay, peut-être avez-vous trouvé des traces de ce chemin à travers les autres bâtiments (comme à Roncevaux). Si c'était le cas, mettre en valeur ce type d'architecture dont il ne reste que de rares exemples me semblerait du plus grand intérêt. Voire réouvrir ce passage sous l'église ? Le sol environnant a été rehaussé mais, avec un peu de chance, le pavage ancien peut éventuellement se retrouver.
Par contre, au risque de vous décevoir, je dois vous dire qu'il ne faut surtout rien en conclure à propos du chemin de Compostelle. La présentation de l'article, que vous avez prise pour une preuve, a été écrite sans mon avis par la rédaction de la revue. Il est faux d'écrire : " Pour celui qui va à Compostelle, on a inventé des bâtiments d'une architecture tout à fait particulière ". Ces bâtiments s'offraient à tous les voyageurs sur les chemins de quelque importance et Massay était située sur le grand chemin de Toulouse. Votre route a donc vu passer autant de pèlerins de Compostelle que les 4 routes traditionnelles, c'est-à-dire très peu au Moyen Age et davantage après.
Merci de m'avoir donné l'occasion de comprendre comment parfois les journalistes peuvent déformer la pensée des auteurs au point de leur faire dire le contraire de ce qu'ils veulent exprimer.


Savoir lire les soi-disant interdictions de pèlerinages des XVIIe et XVIIIe siècles.

Il est banal de constater combien il est difficile de lire attentivement un texte, quel qu'il soit, et d'être bien sûr de son contenu avant de commencer à le comprendre et à l'interpréter. La lecture des ordonnances royales de Louis XIV et Louis XV, présentées comme des interdictions de pèlerinages en est un remarquable exemple, qui prouve aussi que cette difficulté ne date pas d'aujourd'hui...

On lit très souvent que les pèlerinages ont été interdits aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le premier texte officiel, daté de 1665, oblige les pèlerins à être porteurs de papiers les autorisant à sortir du territoire, faute de quoi ils seront sévèrement punis. Il n'interdit pas les pèlerinages.
Les réglementations ultérieures le recopient presque intégralement, en 1671, 1686, 1717, 1738. Dès l'origine, ces longs textes n'ont pas été lus entièrement et furent compris comme des interdictions et non comme des réglementations.
En voici deux exemples fournis par deux chercheurs :
1 - En 1717, le curé de Combres (Eure-et-Loir, ar. Nogent-le-Rotrou, cant.Thiron) note dans son registre paroissial : "Le 15 novembre 1717, Ordonnance du Roy portant défense à tous les sujets d'aller en pèlerinage en pays étranger" Combien de paroissiens a-t-il dissuadés de partir ?
2 - En 1777, cinq pèlerins de Montblanc (Hérault, ar. Béziers, c. Servian) sont arrêtés par la police à Saint-Palais et emprisonnés au dépôt de mendicité de Pau. Ils sont dépouillés de tous leurs effets. L'officier de police convient que « si on appelle effets des papiers, des bourdons et des chaperons de cuir, je me suis fait une loi d'ôter à tous ces gens-là autant que j'en trouverai et que je ne leur rendrai jamais, les déchirant de suite et les faisant brûler pour leur faire voir par là qu'ils sont traités encore très doucement, puisque les ordonnances du roi concernant les pèlerinages, condamnent les pèlerins aux galères perpétuelles ».
Ce fonctionnaire zélé, lui non plus, n'a pas bien lu le texte. Il a néanmoins libéré les malheureux, en oubliant de leur rendre l'argent que leurs familles leur avaient envoyé ! Il faut l'énergique intervention des autorités de Béziers et d'Auch, qui feignent d'ailleurs de croire que les « misérables marchaient sans passeports », pour que l'argent leur soit rendu.
On colporte en effet partout que certains pèlerins, même munis de passeports « n'en sont pas moins de vrais brigands ». La peur du pauvre et de l'étranger grandit avec la dureté des temps.

exemple 1: Jean Jourdain,
exemple 2 : Jacques Voisin, arch. dép. Gers, C 342.


Pour plus d'informations, lire l'article : Pèlerins des XVIIe et XVIIIe siècles


Pourquoi dites-vous qu'il existait une route vers la Galice avant le pèlerinage à Compostelle ?

"cette route existait avant le pèlerinage" comment le prouver ?
Pour tenter de répondre à cette question, je ne peux que conseiller de s’imprégner des travaux des historiens valables. Voici deux articles fondamentaux :
Robert Henri Bautier, "Recherche sur les routes de l'Europe médiévale, de la Méditerranée à Paris et aux foires de Champagne par le massif Central" dans bulletin philologique et historique du CTHS, 1960, tome 1, pages 93 à 143 où se trouvent d'autres références.
Jean Hubert, "Les routes au Moyen Age" dans Association pour la diffusion de la pensée française, Paris 1959.
Les Antiquisants disent que les Romains allaient chercher de l’étain en Galice, précisément par cette route. Pour aller plus vite, je vous conseille de regarder n’importe quel atlas historique qui donne les tracés des routes romaines ; En Espagne, le réseau s’édifie sous Auguste, Trajan, Hadrien. Pour la région qui nous intéresse, on voit une route qui relie Pampelune, Léon, Astorga et qui mène à Iria (Compostelle n’existait pas !) soit par Lugo soit par Braga. Et tout ça date de bien avant le IXe siècle… Une source est ce qu’il est convenu d’appeler l’Itinéraire d’Antonin, une autre est la carte de Peutinger (du nom de celui qui redécouvrit cette carte au XVIe siècle, une carte médiévale qui copie une carte de l’Empire romain faite au IVe siècle). Cette carte est illisible par quelqu’un qui n’est pas un spécialiste, mais c’est à partir de sa lecture que les spécialistes ont reporté le réseau sur des fonds de carte modernes. Pour avoir une idée, vous pouvez chercher sur Google : carte de Peutinger Espagne.
Voici d'autres sources apportant des réponses à cette question :

L'histoire des routes de France du Moyen âge à la Révolution, Paris : Presses de l'École nationale des ponts et chaussées, 1997

Les Communications dans la péninsule Ibérique au Moyen âge, actes du Colloque de Pau, 28-29 mars 1980, [organisé par le] Département de recherches Pyrenaïca, Université de Pau et des pays de l'Adour, Paris : Éditions du Centre national de la recherche scientifique, 1981

Verdon, Jean, Voyager au Moyen Age, Paris, Perrin, 1998 (hormis tout ce qui est dit sur le pèlerinage à Compostelle, qui date !)

La circulation des nouvelles au Moyen Age, Congrès de la société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public, Avignon 1993 (éd. 1994)


Une question restée sans réponse

J'habite la commune de Saint-Jacques d'Ambur, canton de Pontgibaud, Puy de Dôme
La paroisse de Saint-Jacques d'Ambur a été séparée de la paroisse de Miremont en 1597-1598 sur les instance du puissant seigneur de Gimel, baron d'Ambur, de Rochebriand, de Beaufort et autres places, dont le berceau familial se situe dans la Corrèze. Je cherche toujours le pourquoi du nom de Saint- Jacques, nous ne sommes pourtant pas sur une route de pèlerins. Peut-être auriez vous la réponse à ma question ?

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