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Le symbole héraldique de la Galice.

Devenue région autonome en 1981, la Galice a pour blason un calice surmonté d’une hostie.
Les représentations anciennes de ce blason montrent indifféremment un calice ou un ciboire. Les formes en sont variées, deux sont présentées ci-dessous, d'autres peuvent être vues en utilisant le lien en bas de page (site en cours de reconstruction en avril 2003, dont nous avons traduit une partie)

 

 
Anonyme, « Les armoiries parlantes », Le magasin pittoresque,
dir. Edouard Charton, 1838. 1 fasc.. Année 6, p. 29

les armes de la Galice sur l'immeuble de la Xunta à Santiago

Les explications sont diverses :

1. ce sont des armes parlantes : Galice=caliz (voir image ci-dessus et article du site indiqué plus haut)

2. la Galice autonome a adopté ce blason en l’honneur de Lugo où le Saint-Sacrement est exposé en permanence sur l’autel majeur de la cathédrale, depuis des temps très anciens. Cet autel de facture baroque resplendit des rayons d’or et d’argent émanant de l’ostensoir géant présentant l’Hostie au-dessus d’un calice. De quand date cette exposition ? Elle est mentionnée pour la première fois au XIIe siècle. Pourquoi en Galice et nulle part ailleurs ? Les historiens en sont réduits à cette hypothèse : en Galice, depuis les premiers siècles du Christianisme, les controverses ont été particulièrement vives à propos de la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. Un évêque de Lugo eut l’idée de la rappeler par l’exposition permanente du Saint-Sacrement … Malheureusement la plupart des pèlerins qui se pressent sur le Camino Frances ignorent cette halte reposante au Saint-Sacrement de Lugo

3. d’autres vont plus loin : la Galice est la région où est caché le calice le plus recherché du monde, le saint Graal. Au XIIe siècle, Robert de Boron raconte que, au moment de la Descente de Croix, Joseph d’Arimathie a recueilli le sang de Jésus dans le calice avec lequel ce dernier avait distribué la communion à ses disciples. Ce calice, soigneusement caché, fut trouvé par le pur chevalier Perceval le Gallois, que d’aucuns appellent Perceval le Galicien.

4. d’autres savent où se trouve caché le Graal, dans l’église du Cebrero. Peu leur importe que cette localisation ne date que des années 1750 et ne soit fondée que sur des « considérations aventureuses », disent les historiens … Le saint Graal est lié à un miracle qui apparaît pour la première fois en 1550, mais que la tradition fait remonter aux environs de l’an 1300.

Un jour d’hiver, le curé du Cebrero disait sa messe dans une église déserte, quand arriva un paysan qui avait affronté le mauvais temps. Intérieurement, le prêtre se moqua de ce pauvre homme en pensant qu’il avait fait beaucoup d’efforts pour peu de choses. Immédiatement, l’hostie de la patène est devenue un morceau de la chair du Christ et le vin contenu dans le calice est devenu sang du Christ, preuves évidentes de la transsubstantiation. Longtemps, dit-on, la Chair imputréfiée resta sur la patène et le Sang dans le calice et sur le corporal où il avait débordé. Mais un jour la reine Isabelle la Catholique, passant par là sur la route de Compostelle, donna l’ordre de déposer les reliques dans deux reliquaires de cristal qu’elle fit confectionner, ceux que l’on voit encore aujourd’hui.

Les guides touristiques adoptent cette formule péremptoire lorsqu’ils invitent à entrer dans l’église du Cebrero : « dans le sanctuaire est exposé le saint Graal (sancto grial gallego), symbole héraldique de la Galice ».

Jean-Claude Albertini
Denise Péricard-Méa

 

Pratiquement toutes les variantes du blason de la Galice ont en commun la présence d’un calice avec patène fréquemment surmonté d’une couronne. Le fait qu’on montre un calice nous fait penser aux origines religieuses du blason en relation avec la légende du Cebreiro ou au mystère du Sacrement de l’Eucharistie. A partir de ce blason simple, le champ peut se compliquer.

Avec le temps, mais pas avant le XVI et XVII siècles, au pied du calice ont apparu des croix aussi d’origine religieuse. D’abord six et après sept. Dans l’opinion de certains héraldistes, les croix sont devenues la représentation des anciennes provinces du Royaume de Galice (Santiago, Lugo, Ourense Tui, Mondoñedo, Betanzos et A Coruña), pratiquement toutes marquées d’un fort caractère religieux dû à leur condition épiscopale. Dans certaines occasions, ces croix sont remplacées par des coquilles, symboles jacquaires. Le poète Luis Amado Carballo veut voir dans ces sept croix autant d’étoiles (« sept étoiles, comme colombes volant vers leur colombier »). Dans tous les cas, trois éléments sont placés de chaque coté du calice et le dernier au dessus.

Dans les anciens blasons on pouvait trouver d’autres éléments figuratifs tels que la croix de Saint-Jacques ou des anges. Ces éléments figuratifs étaient dus autant au souhait des artistes de remplir le champ du blason comme à des préoccupations idéologiques diverses mais toujours dans le but d’exalter le royaume.
Les devises telles que « Hoc misterium firmiter profitemur » ou « In hoc misterium fidei profitemur », dans certains blasons, font une claire référence au motif religieux du calice.

La référence aux armoiries galiciennes la plus ancienne apparaît dans un manuscrit conservé dans la bibliothèque de L’Escorial à Madrid. Elle comporte une description du Royaume et des gens de Galice et un dessin, assez pauvre et rudimentaire, qui représente le blason galicien en forme de ciboire.
Une représentation en forme de ciboire ou de calice, se retrouve dans une publication allemande de 1518 avec d’autres armoiries. Dans une autre publication allemande de 1555, qui contient une multitude de blasons européens, la représentation est un calice d’or.
En France, dans un ouvrage d’héraldique publié à Lyon en 1581, apparaît le blason galicien avec un ciboire au centre dans un champ semé de croix dont six complètes et bien perceptibles. Dans une seconde édition de l’Encyclopédie de Diderot (1782), sur un drapeau blanc de Galice, est reproduit un calice avec trois croix de chaque côté.
Par sa singularité il faut signaler un blason de la monarchie espagnole, du début du XVIII siècle, taillé dans une pierre provenant d’une maison disparue de la Place de San Fernando dans la ville de Tui et qui se trouve aujourd’hui dans le cloître de la cathédrale de la ville. On voit dans son centre les armes propres au Royaume de Galice : un calice avec l’hostie, surmontés d’une couronne et une croix.

(Référence : site Internet galicien
page traduite par Carlos Montenegro, Fondation David Parou Saint-Jacques, déc. 02)

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