Connaître saint Jacques - Comprendre Compostelle
page établie en février 2003
Accueil mise à jour le 16 avril 2017l Prendre le chemin, devenir pèlerin survol du site Page précédente
 

Ici quelques conseils, mises en garde et informations pour tous ceux qui veulent prendre le chemin. Les conseilleurs sont nombreux ainsi que les récits de vos prédécesseurs. Mais vous préparez "votre" chemin. Ne cherchez pas à imiter. Rien n'est obligatoire en dehors de la tolérance et du respect de vos semblables sur le chemin. Vous entrez dans une démarche de liberté. Pensez aussi qu'il y a des personnes qui vivent au long du chemin. Elles aussi méritent e respect. Dites-vous surtout que " rien n'est dû au pèlerin ".

 

Sur les chemins d'aujourd'hui, plus de monde que jamais

Le goût pour la randonnée pédestre, le besoin de retrouver la nature, l’appel de Jean-Paul II, une médiatisation croissante ont donné une nouvelle vie aux chemins de Saint-Jacques. Reconnus Itinéraire Culturel Européen en 1987, ils sont un laboratoire en vraie grandeur de la construction européenne par les rencontres et dialogues qu’ils permettent entre pèlerins de toutes nationalités et par les liens qui se nouent entre acteurs divers tout au long " Du chemin ".
Tous ceux qui les empruntent ne font pas un pèlerinage comme s’ils allaient à Lourdes, Lisieux ou Fatima. Compostelle est plus qu’un but c’est une invitation à prendre le chemin. La pratique traditionnelle est de partir à pied de chez soi pour une longue approche vécue comme une quête. Les raisons qui poussent l'Homme à partir sont multiples, mystérieuses, parfois inconnues ou inconscientes pour celui ou celle qui prend la route, pour répondre à un appel indéfinissable mais impératif. Tous vont rompre, pour un temps, avec leur confort et leurs habitudes, peut-être aussi avec leurs idoles. Le chemin, parcouru pendant une durée suffisamment longue permet la réflexion et le retour sur soi. Il est occasion d’ouverture aux autres, de partage et de tolérance. Chemin d’homme, il peut devenir un chemin de foi.

Les quatre chemins et Le Puy : les sources

le Saint-Jacques est né au Puy dans le début des années 1970
couverture d'un numéro spécial de la revue Le Fil
 

Depuis la fin du XIXe siècle, le dernier Livre du Codex Calixtinus est présenté comme une sorte de Guide Bleu avant la lettre. En 1938, sa traduction sous le titre de Guide du pèlerin a renforcé cette appréciation et imposé l'idée de quatre chemins pour aller à Compostelle. ainsi est né le « chemin du Puy » dont on sait le succès. L'invention de ces quatre chemins avait en fait un but politique : le roi de Castille Alphonse VII attirait ainsi dans sa mouvance les grands seigneurs d’une Aquitaine allant de l’Atlantique au Rhône et des Pyrénées à la Loire. Aux limites de ces régions dont il se voulait l’Empereur, quatre grands sanctuaires de pèlerinage, Tours, Vézelay, Le Puy, Arles dont il espérait draîner les pèlerins vers Compostelle. Cette ambition n’a pas eu de suite, d’où l’oubli de ce Livre dans les archives de la Cathédrale. En même temps qu’on le retrouvait au XIXe siècle, était découvert le pèlerinage à Compostelle de Godescalc, évêque du Puy, en 951. Grâce à cet illustre pèlerin, la ville du Puy a su s’affirmer, depuis un demi-siècle comme point de départ privilégié des pèlerins contemporains.

Prendre le chemin

Vous envisagez ou vous avez décidé de « prendre le Chemin » de Compostelle.

Notre site vous aidera à mieux connaître saint Jacques et ce pèlerinage et à vous préparer à prendre à votre tour le chemin.

• Prendre le chemin de Saint Jacques, ce n’est pas « faire un GR », c’est entrer dans une démarche. Ce chemin a une histoire, des bases millénaires mais aussi des éclairages plus récents. Dans l'imaginaire collectif, il est porteur d'un certain esprit. C’est pourquoi nous employons le mot « pèlerin » pour désigner celui ou celle qui prend le chemin, même sans l'intention d'effectuer un pèlerinage religieux. Nous oublions à dessein le sens le plus restreint du mot : "démarche de dévotion, acte explicitement religieux" (comme celle du pèlerin de la Mecque) mais nous donnons à ce mot le sens le plus large qu'il avait à l'origine, celui de voyageur, d'étranger.

• Prendre ce Chemin c'est répondre à un appel, s'inscrire dans une tradition. On ne s'y engage pas impunément. Abraham est le symbole de la mise en route sur un chemin, à la recherche de sa vocation, en réponse à un appel mystérieux. Il y a un peu de lui en chacun de nous.

• Prendre le Chemin, marcher, est une activité spirituelle. (Les ampoules, disent certains, éclairent l'esprit ...). Si vous avez la chance de faire une marche de longue durée, vous constaterez ses bienfaits progressifs : elle éveille les sensations, excite les émotions et favorise l'approfondissement spirituel.

• Prendre le Chemin, s'est s'engager dans une belle aventure, sans risques mais aux perspectives souvent imprévues.

S’informer sur saint Jacques et Compostelle

Futur pèlerin, vous souhaitez vous informer sur les conditions matérielles de votre chemin :
D’où partir, par où passer, où se loger … ?
Comment partir, quand et avec qui ?
Sachez d’abord que le chemin de Compostelle est un chemin de liberté sur lequel rien n’est imposé. Il n’y a ni point de départ, ni itinéraire, ni point de passage obligé. Ce n’est pas un chemin initiatique qui imposerait telle ou telle pratique. Il vous appartient de bâtir « votre chemin ». Ce doit être votre projet personnel, votre oeuvre.
D’autres l’ont parcouru avant vous et peuvent vous faire profiter de leur expérience. Les publications sont de plus en plus nombreuses et les propositions de service se multiplient.
La presse reproduit quasiment à l’identique d’année en année les mêmes généralités.
Les anciens pèlerins ont tendance à faire reproduire leur propre expérience.
Les prestataires de services commerciaux ou les services touristiques cherchent à attirer le client.
L’Eglise s’intéresse elle aussi au pèlerinage, fournisseur potentiel de nouveaux fidèles.
Chacun vous présentera son point de vue. A vous de faire le vôtre. Soyez donc méfiants dans votre recherche d’informations.
Seules deux obligations sont imposées en Espagne :
- aux pèlerins qui souhaitent obtenir le certificat de pèlerinage (Compostela) délivré par la cathédrale de Santiago : faire les 100 derniers km. à pied (ou 200 en vélo) et le justifier par des tampons datés à chaque étape de ces tronçons
- aux pèlerins qui souhaitent dormir dans les gîtes de pèlerins : présenter un justificatif de leur qualité de pèlerin : credencial éditée par le Bureau des pèlerinages de la cathédrale ou tout autre document.
En dehors de ces cas, rien n’est imposé, rien n’est organisé. Le pèlerinage est une démarche individuelle libre. Tout au long du chemin des professionnels dont c’est le métier, des personnes bénévoles appartenant à une organisation ou indépendantes et tous ceux qu’il rencontre aident le pèlerin, mais rien ne lui est dû. Son état de pèlerin, même justifié par un document, ne lui ouvre aucun droit.

A propos des associations.
Il existe plus de 60 associations jacquaires en France. Chaque association a ses propres caractéristiques. Les plus nombreuses sont de véritables associations de bénévoles, au service des pèlerins. D'autres assurent la promotion des ambitions politiques ou commerciales d'un élu ou d'un responsable local. Le nom d'association, autorisé par la loi de 1901, cache aussi des structures au service d'organismes politiques (Conseils régionaux, généraux ... ) ou économiques (activités commerciales sous couvert associatif). Certaines sont plus marquées idéologiqement. Soyez donc méfiants ! Au futur pèlerin de faire son choix en fonction de ses critères personnels, de ses affinités idéologiques, des facilités géographiques et de ses centres d'intérêt. Votre discernement et votre libre arbitre vous guideront aussi parmi les innombrables conseils que vous ne manquerez pas de recevoir.

Faites votre chemin !

Quel carnet pour quel pèlerin ?

les tampons souvenirs et preuves des étapes du chemin
une page de tampons de l'année 1982

Dans sa forme actuelle, la Credencial, fut introduite par Elias Valiña, abbé du Cebreiro, dans le but de faciliter le logement des pèlerins. Elle n'avait à l'origine aucune relation ni avec la Cathédrale de Santiago ni avec la Compostela.

 


Quel que soit le modèle, nous utiliserons le terme général de carnet de pèlerin. Ce carnet (en espagnol credencial) sert à justifier de votre qualité de pèlerin. Muni de tampons à chaque étape, le carnet sera une preuve de votre itinéraire. Mais une série de tampons prouvant la chronologie de votre marche servira tout aussi bien de preuve. Il vous permettra de recevoir à Compostelle la "Compostela", certificat officiel délivré par le Bureau des pèlerinages de la Cathédrale aux personnes qui le demandent. En effet pour obtenir ce certificat il faut prouver avoir parcouru au moins les 100 derniers kilomètres à pied de façon continue (ou 200 à bicyclette) et déclarer avoir fait le pèlerinage dans un esprit de piété (pietatis causa). Un autre document est remis à titre de souvenir aux personnes qui ne souhaitent pas faire cette déclaration ou n'ont pas effectué ce dernier parcours (comme par exemple ce pèlerin suisse parti de Berne à pied mais contraint par un accident de s'arrêter à 120 km de Compostelle et de terminer en autobus). Cette pratique manifeste le peu de cas que font les chanoines de Compostelle du "grand pèlerinage" des pèlerins qui viennent de loin, oubliant la tolérance médiévale qui admettait qu'un pèlerin épuisé puisse s'arêter à l'église Saint-Jacques de Villafranca del Bierzo sans perdre le bénéfice de son pèlerinage.

Certains gîtes en Espagne ne sont ouverts qu'aux pèlerins munis de leur carnet de pèlerin qui trouve là sa véritable justification, mais ce n'est pas systématique et ce carnet n'ouvre aucun droit.


En France les gîtes ayant un accueil spécifique pour les pèlerins et demandant le carnet sont plus rares mais, néanmoins le carnet est de plus en plus fréquemment demandé, en particulier par les réseaux de familles d'accueil. Il est nécessaire pour être reçu par les chaînes de familles d'accueil mises en place dans certaines régions et par certains hôtes privés qui souhaitent une certaine assurance sur les personnes qu'ils reçoivent.

 

Il existe un grand nombre de modèles de carnets de pèlerin, le plus répandu est celui édité par la cathédrale de Santiago mais chaque association de pèlerin a fait le sien pour marquer son originalité. En 2001 un modèle commun a été adopté par une vingtaine d'associations françaises. Le Bureau des pèlerinages de la cathédrale envisageait de proposer un modèle unique à partir de l'année sainte 2004, idée reprise par lasuite qui n'a jamais abouti. Ce serait bien s'il pouvait vraiment être international. Son adoption serait un beau témoignage d'une volonté d'unité. Nous pouvons en rêver. En 1998, l'Eglise catholique de France a créé son propre carnet sous le nom de créanciale. Voici ce qu'en dit le site officiel de l'Episcopat :

Le pèlerinage vers le tombeau de l'apôtre St Jacques attire beaucoup de monde. Occasion de vivre une démarche personnelle, une recherche et des rencontres. Certains le vivent dans un esprit évangélique : laissant place à la prière, en lisant l'Evangile, vers un lieu de mémoire chrétien, à la recherche du visage du Christ, et dans un esprit de conversion répondant à l'appel du Seigneur. Ceux-là demandent à leur Eglise d'accompagner leur démarche. Une créanciale leur est alors remise, signe du soutien de la communauté chrétienne à leur démarche. C'est dans leur paroisse, ou auprès du service diocésain des pèlerinages, ou de la pastorale du tourisme, que la créanciale peut être obtenue.
D'autres, qui ne souhaitent pas se situer d'emblée dans une attitude de foi chrétienne, font aussi ce chemin pour de multiples raisons personnelles. Des associations jacquaires, non confessionnelles, les rassemblent s'ils le souhaitent. Ces associations délivrent des carnets du pèlerin qui accompagnent la route des marcheurs. Les uns et les autres marchent sur la même route, se respectant les uns les autres, se soutenant entre eux. Ils se réunissent, s'ils le souhaitent, au sein d'associations jacquaires. *

relevé le 20 juin 2003 sur le site officiel de l’Eglise de France
www.cef.fr

Nous sommes très sensibles à une démarche de dévotion et de conversion, conscients de l'intérêt de la marche au long cours pour en développer des conditions favorables. (Ce qui nous fait d'autant plus regretter le manque d'intérêt de l'Eglise de Compostelle pour cet aspect du pèlerinage). Mais nous sommes inquiets à la lecture de ce texte. Trop de personnes ont aujourd'hui tendance à distinguer entre "vrais" et "faux" pèlerins, chacun ayant ses critères : "je marche sur les sentiers en faisant transporter mon sac", "elles portent leurs sacs, mais elles marchent sur les routes" peut-on entendre ... Alors si l'Eglise apporte des arguments aux purs qui souhaitent se démarquer "des autres", nous disons ATTENTION ! N'avons-nous pas entendu une personne autorisée, commentant les efforts faits pour proposer des accueils chrétiens sur la voir du Puy nous dire "les autres on vous les laisse" ? Ne séparons pas trop vite le bon grain de l'ivraie. Nous estimons qu'il est possible de pèleriner, vers Compostelle ou d'autres sanctuaires, dans une attitude de foi chrétienne, sans créanciale ni carnet d'aucune sorte et ne cherchons pas à "sonder les reins et les coeurs" de ceux qui honnêtement prennent le chemin ... ou la route. N'importe quel pèlerin peut aller faire tamponner n'importe quel carnet à son curé, il peut aussi lui demander sa bénédiction sans tampon de la paroisse !
Celui qui ressent la nécessité d'un signe plus fort pourra demander la créanciale, le réseau d'accueils chrétiens (http://www.webcompostella.com/index.htm) mis en place par une association d'hospitaliers chrétiens peut le renseigner.

en 1982 la mode des tampons spéciaux n'était pas encore répandue

Le carnet de pèlerin peut être obtenu à Saint-Jean-Pied-de-Port pour ceux qui y passent. Il est, le plus souvent, délivré par des associations, qui le considèrent comme une recommandation donnée à la personne qui le reçoit. En échange de cette recommandation, les associations proposent au demandeur d'adhérer à l'association et d'appporter ainsi sa contribution à la vie du mouvement jacquaire. Cette adhésion n'est pas obligatoire.

L'Eglise et certaines associations attachent une grande importance aux conditions de délivrance du carnet. Elle est une occasion de rencontre et d'échange entre ancien et futur pèlerin (c'est le dénaturer que le délivrer comme un document administratif). Cependant demander le carnet de pèlerin n'implique pas d'engagement sur les motivations pour prendre le chemin. Cela engage à cheminer dans le respect et la tolérance vis-à-vis des autres pèlerins et dans un esprit d'ouverture aux motivations de chacun.


Dans leur majorité, les carnets rappellent qu'au bout du chemin se trouve un haut lieu spirituel où un apôtre du Christ est vénéré depuis plus de dix siècles. Chaque démarche individuelle d'aujourd'hui s'inscrit ainsi dans une histoire qui la dépasse. C'est l'appel du chemin que résume bien le cri "traditionnel" des pèlerins : Ultreia !


La page ci-contre d'un carnet de pèlerin de 1982, montre qu'à cette époque, chaque halte "du chemin" ne se souciait pas d'avoir un tampon original ! Les temps ont bien changé. Les préoccupations touristiques ont envahi les chemins.

c'est le chemin qui fait le pèlerin

photo de Paul et Renée DEBARD, primée en 2000 au concours de l'association Provence Alpes Côte d'Azur Corse

 

Pour vous aider dans la préparation de votre pèlerinage à Compostelle, nous mettons aussi à votre disposition des fiches d’information.

Elles s’adressent en premier lieu à ceux qui envisagent de se rendre à Compostelle à pied ou avec un moyen de locomotion impliquant un certain effort et une certaine durée de pèlerinage mais certaines fiches seront utiles à ceux qui empruntent des moyens de transports plus rapides.
Ces fiches sont disponibles sur demande. En voici la liste :
- Partir : quand ? d’où ? Pourquoi ?
- Les guides et cartes ; Guides en France ; Guides en Espagne
- Renseignements divers ; Papiers officiels nécessaires ; argent ; heure ; savoir vivre et le portable ; les compagnons ; téléphone ; hébergement ; approvisionnement ; le retour.
- Santé ; avis du médecin ; préparation physique ; pharmacie ; les pieds ; Nourriture
- Autre moyen de locomotion choisie ; A vélo ; à cheval ; accompagné d’un âne
- Matériel et sac à dos
- Lexique trilingue : espagnol français portugais, utile pour ceux qui emprunteront le chemin du Portugal.
Demandez les par mel
Nous sommes à votre disposition si vous en éprouvez le besoin avant votre départ.
N'hésitez pas à nous contacter .
Lorsque vous arriverez à Compostelle, merci de nous donner des nouvelles. (n’oubliez pas de mentionner nom en entier, et adresse !). Nous serons toujours contents de connaître comment s’est passé votre pèlerinage. Et, à votre retour, critiques, observations, suggestions seront précieuses pour l'amélioration et la mise à jour de ces documents.
En attendant, bonne préparation et bon pèlerinage.
Et Ultreia !

... et après ?

à l'initiative de l'Hospitalité Saint-Jacques d'Estaing, des monastères accueillent les pèlerins qui souhaitent poursuivre leur chemin intérieur dans le silence et l'écoute ...
Renseignements : 8 rue du collège, 12190 ESTAING, 05 65 44 19 00
Ces accueils sont ouverts à tous, chacun poursuit son propre chemin ...
Voir la démarche spirituelle proposée par Estaing : Notre pèlerinage est un retour ...

carte des monastères relais pour les pèlerins de Saint-Jacques

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