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Le prieuré grandmontain de Rauzet, à Combiers en Charente, redevient ce qu’il fut au Moyen Age, but de pèlerinage et lieu d’hospitalité. Après sa ruine quasi-totale, il est maintenant en cours de restauration. Un gîte d’étape y fonctionne, aménagé dans l’aile ouest, une ancienne grange. En juillet et août, les pèlerins de passage pourront y côtoyer les équipes d’archéologues qui continuent à fouiller. Ils pourront visiter les lieux et en entendre l’histoire dont nous présentons ci-dessous un résumé.
Introduction générale.À l’origine de l’ordre, on trouve Etienne. Il s'installe comme ermite dans les monts d'Ambazac, à Muret, en 1076, à l'époque d'un retour à une vie religieuse stricte inspirée par la réforme grégorienne. Il consacre une partie de son temps à former ses disciples et une autre à instruire les laïcs qui viennent lui rendre visite, à l’extérieur de son ermitage. [1] . Il enseigne une règle unique : suivre l’Évangile,
base de la Règle de l’Ordre. Les premiers Grandmontains,
qui se joignent à lui au bout d’une trentaine d’années,
se distinguent avant tout par leur choix d’une vie d’excessive
pauvreté. À sa mort, Pierre de Limoges, prêtre, premier
responsable de la communauté, décide de s'installer à
Grandmont. Voici une description par un chroniqueur grandmontain. « L’Ordre de Grandmont dont la tête est le monastère
de Grandmont, fut universellement connu et rattaché directement au
Siège Apostolique. Il est situé dans le royaume de France,
plus précisément dans le duché d’Aquitaine et
dans le diocèse de Limoges. Et ce monastère a de nombreuses
dépendances notables, par exemple des prieurés conventuels
et des maisons ou granges qui leur sont rattachées, d’autres
dépendant directement du monastère, aussi bien dans le royaume
de France que celui d’Angleterre ou de Navarre et autres états
et provinces. Ce monastère fut construit et édifié
aux frais des très illustres princes […] Henri II et même
Henri III, fils d’Henri II
[2] . Ensuite il fut doté et fondé, de même que
plusieurs membres dans sa dépendance par Richard, de bonne mémoire,
fils dudit Henri II, tant qu’il vivait roi d’Angleterre, duc
d’Aquitaine et comte de Poitou et d’Anjou ».
[3] Lorsque les frères de Grandmont sont plus nombreux, ils créent
de petites dépendances ou celles. Les communautés rassemblent
des frères prêtres et des frères lais ou convers dans
un strict esprit d’égalité, dans les toutes premières
années uniquement. Ils vivent dans leur enclos, loin du monde, s’intéressent
aux pauvres ou aux malades, offrent l’hospitalité. Cependant
cet idéal, mis en place à Muret, présente trop de restrictions
envers la propriété collective pour être viable
[4] . En effet, la situation change. Depuis leur installation à
Grandmont, dans la Marche, ils reçoivent des aumônes. Il ne
s’agit plus seulement de dons pour les pauvres distribués à
la porterie ni de terrains à cultiver en propre par la communauté.
Les bienfaiteurs, soucieux de leurs âmes proposent des rentes ou des
dîmes, un domaine pour essaimer. Les nouvelles fondations créent
des exigences financières. L’état d’esprit évolue
en conséquence. Les Grandmontains qui bâtissent des monastères
miniatures dans un carré d’une trentaine de mètres ne
vivent plus dans le premier idéal de pauvreté. C’est
au moment où les exigences se sont assouplies, à la fin du
XIIe siècle, qu’ils s’installent à Rauzet en Charente
[5] . Notre-Dame de Rauzet.
Les grandmontains qui s’installent en limite de forêt d’Horte
et des diocèses de Périgueux et Angoulême ne sont plus
des ermites. Néanmoins ils respectent le choix d’un lieu boisé
imposé par leur règle sans être excessivement éloignés
des voies romaines de Périgueux à Saintes .
[6] L'hospitalité à Grandmont. 1 L'hospitalité.
Etienne explique comment les saints viennent en aide à
ceux qui les prient [15]
: « quand on prie la Bienheureuse Vierge Marie ou quelque autre
saint, le Seigneur accueille la prière pour sa qualité dévote
et la présente lui-même au saint, comme en lui disant, par
amour pour toi, j’ai fait cette miséricorde à celui
qui me priait ». La renaissance de RauzetRauzet devait finir en carrière.
Un site résume l’aventure de son sauvetage par deux passionnés
d’histoire et d’architecture Martine et André Larigauderie
rejoints par deux anglaises Kate Douglas et Carole Hutchison. Aujourd’hui,
l’église est en cours de restauration. Un programme de 1.5
M de Francs s'est achevé en 2000. Il a permis d'enlever les souches
et rejointoyer l'extrados de la voûte de la nef. Un prix de 4000
€ a été décerné en 2003 par l’association
Vieilles Maisons Françaises. La prochaine tranche de travaux consiste
à faire remonter le cul-de-four tombé en 1963 lors de l’abattage
d’un chêne, et à couvrir la nef et le chœur. La
tranche de travaux s'élève à 177 000 €. L'association
doit 44 250 €. Il lui manque 13393,85 € ou 88 000 F" Des photos et une reconstitution se trouvent sur une page du site de l’un des actionnaires : Martine Larigauderie Beijeaud.
Renseignements pratiques : |
Notes : [1] Scriptores Ordinis Grandimontensis, recensés
par Jean BECQUET, Turnhout, 1968. Vita Stephani, ch.XXIII et XXVI,
XXVIII. Le disciple le plus connu, Hugues Lacerta arrive vers 1111, les
autres disciples sont récents, Vita Hugonis, ch. 11-12.
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