Cette histoire commence en 1989. Léonard
T., alors médecin homéopathe à Orléans, était
atteint d'une crise de colique hépatique. Ces crises sont particulièrement
douloureuses, et son traitement ne venait à bout ni de la maladie,
ni de la douleur. Un jour, Elisabeth, l'épouse de Léonard,
décide, au plus fort d'une crise, d'aller prier à Cléry.
Elle n'était pourtant ni mystique, ni même pratiquante à l'époque.
Elle y arrive, en voiture, à 18 heures, alors que sonnait la cloche.
Elle se met donc à prier, puis repart chez elle. Léonard
lui raconte alors, sans rien savoir de la démarche de celle-ci,
qu'il s'est senti soudainement mieux à 18 heures, et qu'il se
croit guéri. Elle lui raconte alors que c'est précisément
l'heure où elle a commencé à prier Notre-Dame de
Cléry.
Quelques jours après a lieu le pèlerinage diocésain de
Cléry. Ils s'y rendent en famille, pour rendre grâce à la
Vierge. Là, ils trouvent une affiche pour une conférence qui
a lieu la semaine suivante sur le thème des chemins de Saint-Jacques
de Compostelle. Ils y vont. C'est alors que Léonard ressent "l'appel
du chemin". Au cours de l'automne, il prend la décision de partir
l'hiver suivant. En effet, Elisabeth attend un enfant pour l'été,
et Léonard veut être présent auprès d'elle pour
les beaux jours.
Il part donc avec deux compagnons, le dimanche 21 janvier 1990. Accompagnés
par de nombreux amis pour la première étape, Orléans-Cléry,
ils sont invités après la messe par la paroisse à un verre
de l'amitié qu'ils n'avaient pas espéré : c'est en effet
la Saint-Vincent.
Ces deux mois de cheminement en plein hiver furent intenses. A la suite de
cette expérience, Léonard et Elisabeth ressentent un autre appel
: celui d'accueillir les pèlerins. L'enfant qui leur naît vient
au monde le 25 juillet, jour de la saint Jacques, et c'est un garçon
! Ils l'appellent Jacques, forcément…
Ils cherchent alors une communauté ouverte aux laïcs à laquelle
se joindre pour accueillir les pèlerins, là où il y en
a, et arrivent donc dans l'Aveyron, sur le chemin du Puy-en-Velay. Après
6 mois passés dans une communauté d'accueil de pauvres, ils sentent
toujours un appel à l'accueil spécifique des pèlerins,
comme les Donats du Moyen-Age. Or, il n'existe plus de telle communauté.
Reprenant les règles anciennes (renoncer à la propriété,
vivre de dons …), ils en créent donc une, avec la bénédiction
de leur évêque… C'est l'Hospitalité Saint-Jacques, à Estaing,
dans la haute vallée du Lot. Communauté qui a fêté ses
10 ans en 2003, et qui accueille environ 2000 pèlerins par an, leur
offrant le gîte et le couvert, ainsi que le partage de la vie de prière
communautaire. Sur la cheminée de la grande salle à manger, un
cadre représentant la statue de saint Jacques de Cléry…
Hospitalité saint Jacques, rue du Collège, 12190 Estaing,
05 65 44 19 00
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