En ce début de première année jubilaire du XXIe siècle[1] , la cathédrale de Compostelle vient de subir quelques modifications, pour que les visiteurs en aient une image favorable :
• Au mois de mars de l’année dernière, la crypte de la cathédrale fut fermée au public pour la première fois depuis son ouverture à la fin du XIXe siècle, afin de substituer les marches de marbre qui donnaient accès à la crypte et qui étaient devenues glissantes avec le patinage du temps, par des marches de granite.

• Le 28 octobre 2003, la pèlerine d’argent qui recouvrait depuis trois cents ans le torse de l’imposante statue de saint Jacques placée sous le baldaquin du maître-autel, fut transférée au Musée de la cathédrale vu son mauvais état. Bien qu’elle fût déjà restaurée pour l’année jubilaire 1999, le contact quotidien des pèlerins qui embrassent cette image de l’Apôtre comme l’exige la tradition[2] et les visiteurs peu scrupuleux qui tentaient d’arracher les pierres précieuses dont la pèlerine est ornée, finirent par détériorer définitivement cette pièce d’orfèvrerie qui fut réalisée, en 1704, avec le métal précieux extrait des mines d’argent du Mexique. Une réplique sera prochainement installée.
• Depuis le 1er janvier dernier, l’ancienne porte en bois, garnie de clous, de l’entrée de la Porte Sainte, par où accèdent les pèlerins à la cathédrale lors d’une année jubilaire, a été remplacée par une nouvelle porte en bronze qui contient six bas-reliefs où sont représentées des scènes de la vie de saint Jacques. Cette porte a coûté la coquette somme de 126000 euros. Elle demeurera ouverte tout au long de la journée, comme le veut la tradition, pendant l’année jubilaire[3]. L’ancienne porte en bois sera exposée dans l’une des salles du Musée de la cathédrale à partir de 2005.

• La porte battante, qui fut commandée lors de l’année jubilaire 1993 pour protéger le déambulatoire des coups de vent et qui nous rappelle, dans un bas-relief d’une seule pièce, la soi-disant arrivée par mer des restes de saint Jacques en Galice, sera placée à nouveau derrière l’entrée de la Porte Sainte dans les semaines à venir.
Toutes ces réfections ont été mises en place, pour que les pèlerins et les touristes, particulièrement nombreux en été, gardent en mémoire un bon souvenir de cette «dame de pierre» âgée de plus de neuf cents ans…

Février 2004.
Pablo NOGUEIRA
Membre de la Fondation.
Correspondant en Galice.

[1] Plus anciennes que la tradition romaine, les années jubilaires de Saint-Jacques sont célébrées, les années où la fête de l’Apôtre –le 25 juillet– tombe un dimanche. Les prochaines seront en 2010 et 2021.
[2] Voir notre article «La gestuelle du pèlerin d’hier et d’aujourd’hui dans la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle» sur ce site et aussi la rubrique GESTUELLE dans l’encyclopédie de ce site.
[3] La Porte Sainte est ouverte solennellement le 31 décembre et fermée le 31 décembre suivant.

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