mise à jour le 20 janvier, 2006 | Connaître saint Jacques. Comprendre Compostelle. | survol du site | Page précédente | Accueil |
Saint Léonard, sous ses différentes formes, est encore un saint
qui attire des pèlerins, partout en France, parce qu’il fait encore des miracles.
Nous nous sommes faits l’écho de l’un d’eux, survenu à Honfleur, dans l’église
Saint-Léonard. Le Dictionnaire des saints imaginaires et facétieux, de Jacques
Merceron, paru en 2002 aux éditions du Seuil remarque que les saints Léonard,
Liénard, Lié, Deslié, Lénard, Yénard font partie de la série des saints qui
délient : les prisonniers de leurs fers, les femmes en gésine, les fous du démon,
les paralysés de ce qui noue leurs membres, etc…
On le trouve partout, de Saint-Léonard-de-Noblat (Vienne) à Corbigny (Nièvre),
de Honfleur (Manche) à Saint-Léonard-en-Beauce (Loir-et-Cher), et en de nombreux
autres endroits tant on le réclame en tous lieux.. En 1975, l’abbé Rivard, curé
de Saint-Léonard-en-Beauce, expliquait ainsi pourquoi « de nombreuses grâces
ont été et sont encore obtenues par l'intercession de saint Léonard : la vie
calme et paisible toute de silence et de prière de ce saint ermite n'est-elle
pas un exemple à suivre pour tant de gens surexcités, agités, névrosés de notre
époque, déséquilibrés par tant de bruits, de vitesse, d'agitations et de surexcitation
? » Qui sait s’il n’avait pas raison ?
Notre époque commence à comprendre que la Science médicale n’est pas toute-puissante
et que l’homme ne sait pas TOUT de son propre fonctionnement. Le temps des railleries
pour ces types de pèlerinages semble aujourd’hui révolu…
La vie de saint Léonard | |
Ce saint ermite de la Beauce naquit vers la fin du Ve siècle. Il fut d’abord moine de l’abbaye de Micy, près d’Orléans. Sur sa demande, il obtint de son Supérieur la permission de vivre dans la solitude pour mieux se consacrer à la prière et à la pénitence; c'est alors que saint Léonard vint se fixer en Sylvalonnie, dans cette épaisse forêt de Marchenoir. Recevant des offrandes de pieux fidèles qui accouraient vers lui, le saint religieux avait construit près de sa cellule une petite chapelle dédiée à saint Etienne. La tradition rapporte que c'est un 8 décembre qu'il rendit son âme à Dieu, vers le milieu du VIe siècle (vers l'an 570) et son corps fut inhumé dans la chapelle Saint-Etienne. Le 10 mai 1226, l'évêque de Chartres fit ouvrir le tombeau du Bienheureux. Ses précieux ossements retirés, il les déposa avec respect et vénération dans une magnifique châsse et la fit transporter dans I'église du bourg qui s'était construit près de là… et qui fut appelé de ce fait « Saint-Léonard-en-Beauce ». | |
La châsse de saint Léonard |
La châsse actuelle est la troisième. La première fut remplacée par une deuxième plus belle en 1394. Cette seconde châsse, en forme de petite église était tout en cuivre doré ; elle fut remplacée en 1772 par un reliquaire plus moderne, en bois doré et sculpté, de forme quadrangulaire. Aux quatre angles sont sculptées des palmes dorées, leurs extrémités réunies forment un couronnement gracieux, le tout surmonte d'un globe et d'une croix. Dans les côtés, des ouvertures vitrées, de forme ovale, permettent de voir les reliques, ainsi que les titres et procès-verbaux. | |
En 1794, pendant la Révolution, le 26 avril, une main sacrilège profana ces saintes reliques, renversant la châsse qui, vidée de son précieux contenu, fut emportée au chef-lieu de district, à Mer. Durant la nuit, un instituteur et son épouse, respectueux de la religion et des choses saintes, allèrent à l’église et sauvèrent ce qu'ils purent des reliques de saint Léonard : un grand os (le fémur) et quatre vertèbres. Ils les conservèrent fidèlement tout le temps de la Révolution et jusqu'en 1817. Alors, ils les rendirent au curé de la paroisse. Deux prêtres, envoyés par Mgr. de Sausin, évêque de Blois, vinrent faire la reconnaissance officielle de ces reliques. De son côté, Thomas Marteau, maire de la commune, multipliait les démarches pour retrouver la châsse; et elle fut découverte chez un habitant de Mer qui voulut bien la céder. Enfin, Monseigneur Pallu du Parc, évêque de Blois, permit a nouveau, en 1872, de retirer provisoirement les reliques pour permettre de renouveler entièrement la dorure du reliquaire, et elles furent replacées le 14 juillet 1872. |
Grâces obtenues par l’intercession de saint Léonard | |
Il est invoqué contre tous les maux intérieurs,
la peur, les convulsions, les maux de dents des enfants, les coliques,
certaines maladies nerveuses... épilepsie, affaiblissements du cerveau,
nervosité, mélancolie, neurasthénie... Le pèlerinage à Saint-Léonard en
l'honneur du « SAINT ERMITE DE LA BEAUCE » a lieu chaque année le 4e dimanche
après Pâques. Pour obtenir la guérison... INVOQUEZ SAINT LEONARD ET PORTEZ
SA MEDAILLE. | |
Prière à saint Léonard, |
statuette sculptée en haut du bâton de procession de la paroisse |
Saint Léonard patron de cette paroisse, |
L’église |
Elle date des XIIe et XIIIe siècles ; Elle fut au Moyen age la possession des moines de l'abbaye de Bourg-Moyen à Blois (document de 1145) L'édifice comprend une nef cantonnée de bas-côtés et un chœur de deux travées terminé par un chevet plat, plus étroit que la nef et percé de deux baies en tiers-point aux remplages dessinant des trèfles. La façade occidentale qui, dans sa partie centrale, est celle de l'église du XIIe siècle, a conservé son portail à double archivolte en plein cintre retombant sur deux colonnettes à chapiteaux. La nef est couverte d'un lambris de bois en berceau brisé à sept pans sur entraits et poinçons... | |
Le bas-côté sud date du XIIIe
siècle. II s'ouvre sur la nef par cinq arcades en tiers-point sans moulures
s'appuyant sur six colonnes rondes à chapiteaux sculptés dont les tailloirs
sont carrés. II faut remarquer sur le mur sud un beau portail
latéral du XIIIe siècle, dont les archivoltes moulurées en tiers-point
retombent sur six fines colonnettes à chapiteaux sculptés. d'après Mr. l’abbé Rivard, |
Le pèlerinage à saint Léonard | |
Le pèlerinage a lieu le 4e dimanche après
Pâques, date anniversaire de la translation des reliques de saint Léonard,
de la chapelle Saint-Etienne où il avait été inhumé, jusqu'à l'église
paroissiale. En 2001 la procession s'est encore rendue à Bel-Air. | |
L'ouverture de la châsse en 1773 | |
Copie du procès-verbal d’une ouverture de
la châsse de saint Léonard, en 1733 (arch. mun. maire de Saint-Léonard,
registre paroissial) : "Le dimanche 8 février 1733, environ 3 heures après midi, issue les vêpres dites et célébrées en l’église paroissiale de Saint-Léonard près Marchenoir, diocèse de Blois, nous, Jacques Morlet, prêtre, chanoine régulier de la Congrégation de France, prieur curé de la susdite paroisse de Saint-Léonard et doyen rural du doyenné de Marchenoir, avons en vertu de la commission à nous donnée par Mgr. l’illustrissime et révérendissime Jean François Paul de Caumartin, évêque de Blois en date du 28 janvier dernier, solennellement et après l’invocation du Saint-Esprit par l’hymne Veni creator spiritus, fait ouverture de la châsse du bienheureux saint Léonard patron de cette église de Saint-Léonard, pour voir et visiter quelles reliques pouvaient être enfermées et connaître la vérité par les procès-verbaux que l’on espère y trouver. Laquelle ouverture étant faite par François Urbain Harry et Christophe Lemoine charpentiers par nous requis à cet effet et qui l’avaient faite par une bout de la dite châsse où est représenté un Christ et en présence de…(31 personnes nommées), tous habitants de la susdite paroisse de Saint-Léonard et plusieurs autres personnes en grand nombre de tous sexes et âges. Laquelle ouverture étant faite, la première chose que nous avons tirée de la châsse sont trois parchemins liés ensemble (1226-1353-1394 et un autre isolé daté1634). Ensuite avons tiré de ladite châsse un morceau de linge en forme de petite serviette dans lequel nous avons trouvé quantité de petits ossements enveloppés dans icelui linge provenant de différentes parties du corps humain. Avons trouvé un autre grand linge en façon de nappe dans lequel n’avons rien trouvé, les ossements qui pouvaient être dedans étant petits s’étant trouvés épars dans ladite châsse. Avons ensuite tiré de ladite châsse un grand sac de cuir blanc dans lequel s’est trouvé un autre linge où sont enveloppés plusieurs grands ossements des jambes, des bras et autres différentes parties du corps composant une très grande partie des ossements du corps, lesquels ossements nous avons vus et visités, et en outre fait voir et visiter par le sieur Jean Bourgeois maître chirurgien en cette paroisse qui nous a assuré être iceux ossements être une grande partie des ossements d’un corps humain, vu quoi et lecture faite des susdits procès-verbaux, fondé en outre sur la tradition des anciens qui nous ont fait connaître que de tout temps immémorial les susdites reliques ont été en grande vénération dans la susdite église, nous avons réelles reconnues et reconnaissons pour être les véritables reliques du bienheureux saint Léonard, patron de cette église, disons qu’elles sont dignes de tout honneur et vénération, et qu’elles peuvent être exposées et mises en vue au public. Après avoir chanté le Te Deum en action de grâces, avons icelles reliques remises dans la susdite châsse, enveloppées dans les mêmes linges et sacs, et icelle fait refermer et reclouer de manière que rien ne puisse être ôté… Le lendemain lundi de la Sexagésime, 9 février 1733, Monsieur Morlet prieur curé de cette église et paroisse, fit en présence de moi et de quelques habitants, l’ouverture du chef de saint Léonard où il trouva le crâne presque entier, puis il ouvrit le bras, qui est celui dont deux doigts sont levés et les deux autres fermés, l’autre qui est celui de saint Sébastien, ayant la main entièrement ouverte. Et dans ledit bras de saint Léonard il trouva le grand ossement qui parait par la verrine et quelques autres mais peu et très petits. Il ne trouva ni dans le chef ni dans le bras aucun procès-verbal, mais seulement des linges et des morceaux d’étoffe. Fit l’un et l’autre refermer et reclouer et y avoir remis toutes lesdites reliques."
Documents rassemblés par Geneviève Godier |
La propriété intellectuelle du contenu de ce site est protégée par un dépôt à la Société des Gens de Lettres
Page précédente | haut de page | Accueil |
|