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Un panneau qui induit en erreur Les chemins de Compostelle en France ne sont pas inscrits au Patrimoine Mondial |
De nombreux monuments français portent une plaque indiquant
que "les chemins de Compostelle sont inscrits au patrimoine mondial de l'humanité".
Ceci est de la désinformation. En fait les chemins n'ont pas été inscrits
au patrimoine mondial. L'inscription
décidée en 1998 ne porte que sur 70 monuments ou ensembles architecturaux
et 7 tronçons
du chemin du Puy. |
Pour permettre à nos lecteurs de se faire une
opinion personnelle, nous publions ci-dessous : |
Décision de l'UNESCO02 Dec 1998 LE COMITE DU PATRIMOINE MONDIAL INSCRIT 30 NOUVEAUX SITES SUR LA
LISTE DU PATRIMOINE FRANCE Document remis par les autorités fraçaisesIdentification Trois édifices évoqués dans le
présent
dossier : Sainte-Foy de Conques, Saint-Pierre de Moissac ou Saint-Sernin
de Toulouse apparaissent incontestablement comme des chefs-d’oeuvre
du génie créateur humain. Critère i Le débat ne consiste plus à déterminer,
entre l’Espagne et Toulouse, quel est le plus ancien foyer de
sculpture romane occidentale. On admet aujourd’hui que, vers
la fin du XIe siècle, les artistes redécouvrent un ordre
monumental inspiré de l’Antiquité romaine sur de
grands chantiers, comme ceux de Saint-Jacques-de-Compostelle
ou de Saint-Sernin de Toulouse.
En effet, de part et d’autre des Pyrénées, se mettent
en place des programmes architecturaux et iconographiques
très
comparables. A Saint-Sernin, on peut citer la personnalité de
Bernard Gilduin, sculpteur qui a signé la table d’autel
consacrée par le pape Urbain II en 1096. En Espagne, à la
fin du XIe siècle, des créations analogues à celles
de Toulouse voient le jour si bien qu’on a parfois rapproché les
chapiteaux de Saint-Sernin de ceux de Saint-Isidore de Leon.
De telles comparaisons peuvent être faites au sujet des thèmes
iconographiques de la nouvelle sculpture monumentale si bien
que l’on
s’interroge
sur l’existence d’une iconographie des chemins de Saint-Jacques.
S’il est difficile de répondre avec certitude, on peut
toutefois constater que c’est sur la route de Compostelle qu’émergent
les grands partis de le sculpture romane que le XIIe siècle
va diffuser de manière définitive. Ce rôle des
routes de pèlerinage dans les échanges interculturels
entre la péninsule ibérique, la France et l’Europe
occidentale ne se limite pas à l’ordre monumental. Critère ii Eglises de pèlerinage, hôpitaux, ponts, croix de chemin témoignent d’une pratique aujourd’hui tombée en désuétude. Pour comprendre l’importance du pèlerinage chrétien à l’époque médiévale, il est indispensable de conserver des rares témoins matériels subsistants. Critère iii Outre les exemples déjà évoqués
on peut citer ici, pour leur qualités spécifiques, un édifice
: Neuvy-Saint-Sépulchre, et un ensemble architectural : Rocamadour.
L’église abbatiale de Neuvy-Saint-Sépulchre est
l’une des plus intéressantes constructions qui furent édifiées
au Moyen Age. Dédiée à saint Jacques avant la
Révolution, la collégiale imite en effet l’église
du Saint-Sépulchre de Jérusalem. Sa fondation est attribuée à Eudes
de Déols qui s’était rendu en Terre Sainte en 1026-1028,
avec Guillaume Taillefer, comte d’Angoulême, et en compagnie
d’humbles pèlerins. Revenu en Berry vers 1045, Eudes de
Déols mit à exécution son projet de bâtir, à Neuvy,
une église à l’image du Saint-Sépulchre.
Critère iv Catégorie de bien En termes de catégories de biens culturels, telles qu'elles
sont définies à l’article premier de la Convention
du patrimoine mondial de 1972, le bien proposé est un ensemble.
Il peut également être considéré comme un
paysage culturel linéaire, conformément au paragraphe
40 des Orientations devant guider la mise en oeuvre de la Convention
du Patrimoine mondial. Histoire La conquête de Jérusalem par le calife Omar, en 638, fit hésiter les chrétiens à se rendre en pèlerinage en Terre Sainte et le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, où l’on découvrit aux alentours de l’an 800 la tombe de l’apôtre Saint Jacques le Majeur, qui apporta le christianisme dans la péninsule ibérique, bénéficia du déclin de Jérusalem en tant que lieu de pèlerinage. Saint-Jacques-de-Compostelle avait commencé par être un centre religieux local, devenu siège épiscopal aux alentours de l’an 900, mais sa renommée connut un essor rapide après la visite, en 951, de Godescalc, évêque du Puy et l’un des premiers pèlerins étrangers attestés. A cette époque, cependant, les routes n’étaient pas exemptes de brigands et de la menace d’attaques musulmanes, telle celle de 997, conduite par Al-Mansour, vizir du calife de Cordoue, lors de laquelle Compostelle fut pillée et incendiée. Dans les premières décennies du XIe siècle, le début de la Reconquista marqua l’avènement pour le lieu de pèlerinage d’une ère de prospérité, et nombre de marchandises de toutes sortes y affluaient. Ainsi, la cathédrale fut dotée de trésors immenses, au point de pouvoir garantir les besoins de Rome et des souverains de León et de Castille. C’est à partir de cette époque que le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle atteignit son apogée. Des milliers de pèlerins, dont des rois et des évêques, accomplirent de longues distances pour prier sur la tombe de l’un des plus proches compagnons du Christ. Cette apogée coïncida avec celle de l’Ordre de Cluny, qui encouragea le culte des reliques en publiant des Vies des Saints et des Recueils de Miracles. En conséquence, d’autres sanctuaires de moindre importance se développèrent parallèlement, sans pour autant éclipser la splendeur de Saint-Jacques-de-Compostelle. Du XIe au XIIIe siècle, des églises de “relais” virent le jour le long de la route de pèlerinage, et en particulier en France. Chacune d’entre elles s’enorgueillissait de reliques saintes ; de fait, le culte des reliques était le principal pilier du pèlerinage médiéval. Dans le même temps, le culte de la Vierge Marie provoquait un renouveau de ferveur. Les pèlerinages vers des sanctuaires tels que Notre-Dame du Puy, Notre- Dame de Chartres et Notre-Dame de Boulogne, déjà réputés au début du Moyen Age, connurent une spectaculaire renaissance au XIIe siècle, en conséquence de l’importance que prit le pèlerinage de Saint-Jacques-de- Compostelle. Des trois églises, celle du Puy, en Auvergne, était la plus étroitement liée à Saint-Jacques-de- Compostelle. Aimery Picaud, dans le cinquième Livre du Codex Calixtinus, description des routes de pèlerinage qu’il écrivit aux environs de 1139 pour le pape Calixte II, l’identifia d’ailleurs comme le point de départ de l’une des quatre routes de France. Elle était, bien sûr, le siège épiscopal de Godescalc, l’un des premiers pèlerins étrangers à Saint-Jacques-de- Compostelle et probablement la première établie. Description Les quatre principales routes de pèlerinage menant à Saint-Jacques-de-Compostelle en France partaient respectivement de Paris, de Vézelay, du Puy et d’Arles, et chacun d’entre elles étaient rejointe par plusieurs routes secondaires. Ainsi, au début de la route de Paris, des routes venant de Boulogne, de Tournai et des Pays- Bas convergeaient, tandis que d’autres partant de Caen, du Mont-Saint-Michel et de Bretagne la rejoignaient à des points intermédiaires tels que Tours, Poitiers, Saint-Jean-d’Angély et Bordeaux (qui servait également de port d’arrivée aux pèlerins venant par voie maritime d'Angleterre et des régions côtières de Bretagne et de Normandie). Le Puy faisait office de lien avec la vallée du Rhône, tandis que les routes venant d’Italie passaient par Arles. Les trois routes occidentales convergeaient à Ostabat, en traversant les Pyrénées par le col d’Ibaneta, tandis que la route orientale d’Arles empruntait le col du Somport ; les deux routes se rejoignaient en Espagne à Puente-la-Reina. La longueur totale identifiée est de 5.000 km, mais seuls sept tronçons plus courts de la route du Puy (la via podensis du Codex) sont suffisamment cohérents pour être inclus à la proposition d’inscription. L’étude nationale des routes de Saint-Jacques-de-Compostelle
en France a identifié quelques 800 biens de toutes sortes associés
au pèlerinage ; soixante-neuf d’entre eux ont été sélectionnés
dans le cadre de la présente proposition d’inscription, sur la
base des critères suivants : La présente proposition d’inscription porte sur les biens suivants,
regroupés par ordre alphabétique des régions (ceux marqués
d’un astérisque sont déjà inscrits sur la Liste du
Patrimoine mondial, soit en tant que monuments individuels, soit en tant que
composants de villes ou centres villes historiques) : En outre, sept tronçons du Chemin du Puy sont inclus dans la proposition
d’inscription – entre Nasbinals et Saint-Chély-d’Aubrac
(Languedoc-Roussillon et Midi- Pyrénées : 17 km), Saint-Côme-d’Olt
et Estaing (17 km), Montredon et Figeac (18 km), Faycelles et Cajarc (22,5
km), Bach et Cahors (26 km), Lectoure et Condom (35 km : tout en Midi-Pyrénées),
et Aroue et Ostabat (Aquitaine : 22 km). - Les églises - Les hôpitaux - Les ponts - Les croix de chemins - Les routes Gestion et protection Tous les biens qui font l’objet de la présente proposition d’inscription sont des monuments de diverses catégories protégés en vertu de la législation et des réglementations françaises sur les monuments historiques et l’urbanisme. Les sept tronçons de la route du Puy sont protégés par des plans du département. Gestion Des autorités gouvernementales, des agences de niveau national, régional, départemental et communal, des autorités ecclésiastiques, des institutions privées et des particuliers se partagent la propriété des biens. Les monuments protégés font l’objet de programmes de maintenance et de conservation, sous l’égide des Directions régionales des Affaires culturelles (DRAC) du ministère de la Culture, qui travaillent par le biais de leurs services de l’architecture et du patrimoine. La Caisse nationale des Monuments historiques et des Sites collabore à ce travail. Conservation et authenticité Historique de la conservation Il n’est pas possible de donner un aperçu global de l’historique de la conservation des soixante-neuf biens inclus dans la présente proposition d’inscription, de par la diversité de leur nature, de leur protection et de leur appartenance. Toutefois, on peut dire qu’ils ont dans leur ensemble été préservés dans une mesure acceptable grâce à leur classement en tant que monuments et sites historiques. Authenticité Le degré d’authenticité de la totalité des biens proposés est élevé, des études ayant montré que les soixante-neuf biens proposés sont associés de diverses manières à la route de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui fait l’objet de cette proposition d’inscription. Evaluation Action de l’ICOMOSUne mission d’expert de l’ICOMOS a visité la grande majorité des biens inclus dans la proposition d’inscription en février 1998. Caractéristiques Il ne peut y avoir aucun doute sur la qualité de la route de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Dans son évaluation de la section espagnole, inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en 1993, l’ICOMOS a fait valoir qu'“Outre son immense valeur historique et spirituelle, elle (…) illustre de manière remarquablement complète l’évolution artistique et architecturale européenne sur plusieurs siècles.” Ce commentaire est tout aussi vrai des sections françaises qui font l’objet de la présente proposition d’inscription. Analyse comparative Là encore, l’évaluation de la section espagnole effectuée par l’ICOMOS en 1993 reste valable pour la section française : “ Il n’existe en Europe aucune autre route de pèlerinage chrétien comparable dans son étendue et sa continuité. ” Observations
de l’ICOMOS en vue d’une action future Brève description Tout au long du Moyen Age, Saint-Jacques-de-Compostelle fut la plus importante de toutes les destinations pour d’innombrables et pieux pèlerins en provenance de toute l’Europe. Pour atteindre l’Espagne, les pèlerins devaient traverser la France, et les monuments historiques notables qui constituent la présente inscription sur la Liste du Patrimoine mondial jalonnaient les quatre routes qu’ils empruntaient. Recommandation Que ce bien soit inscrit sur la Liste du Patrimoine mondial, sur la base des
critères ii, iv et vi : ICOMOS, octobre 1998 |
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