Accueil mise à jour le 9 septembre, 2005 Connaître saint Jacques. Comprendre Compostelle. survol du site Page précédente
 

CHANTS DE PELERINS
inspirés de la Grande chanson des pèlerins

Chants proposés par Denise Péricard-Méa

LES PELERINS D'ANGERS

Anonyme, Le Triquet de Pique-Mouche, 1626, page 34 ; réédit. L'almanach historique du calendrier de l'Anjou, 1769 ; réédit. Revue de l'Anjou, 1852

 

Nous allions par mons et par vaux / Quand nous fûmes au pont qui tremble /
Nous nous rencontrâmes ensemble / Trente pèlerins sans chevaux.

Nous trouvâmes un Poitevin / Qui nous jura sur sa coquille
Que l'on voyait à Saint-Maurille / Ce grand Saint-Jacques angevin

Et nous dit qu'un homme savant / A prouvé par bon témoignage /
Qu'on ne fera plus le voyage / Qui se faisait par cy-devant.

Si ce n'est, dit-il, le Majeur / C'est le Mineur ; c'est l'un ou l'autre /
Saint Jacques ; c'est un grand apôtre / Toujours bon pour le voyageur.

Puisque saint Jacques est à Angers / Adieu Galice, adieu Castille /
Nous passerons à Saint-Maurille / Le pont qui tremble sans dangers.

 

 

La Chanson de Yann Derrien

En Bretagne, la Chanson de Yann Derrien, recueillie par les folkloristes du XIXe siècle pourrait, par sa forme, dater du XVIe siècle. Le pèlerin y apparaît comme le passeur, le pèlerinage à Compostelle étant assimilé au voyage des âmes vers l’Au-delà.

 

Pèlerinage de Yann Derrien
- “ Dom Iann Derrien vous dormez sur la plume fine, moi je ne le fais pas…
- “ Ma pauvre mère, dites-moi pourquoi votre âme est-elle prisonnière ? “
- “ Quand j'étais dans le monde, j'avais promis d'aller à saint Jacques des Turcs “…
- “ Mon pauvre père si vous m'aimez donnez-moi quatre cent écus
Que j'aille une fois pardonner au pardon de saint Jacques en Turquie…
“ Mon père réjouissez-vous, j'ai délivré une âme “......
Voici la gwerz d'un bon fils envers sa mère et son père…

 

Selon les versions, Yann Derrien se rend dans divers autres sanctuaires : Saint-Jacques en Galice, Saint-Sauveur en Espagne, Saint-Sylvestre l’Allemand, Saint-Jacques en Alamaigne ou Saint-Jacques du Yaudet. Plus légères, quelques chansons parlent d’amour, dont garde trace le répertoire galicien.

CANTIQUE DU PÈLERIN DE SAINT-JACQUES À ROME


Ed. Socard, Alexis, Noels et cantiques imprimés à Troyes, Paris, 1865, pages 91-92
(recopié d'un livret in-24 de 8 pages, s.l.n.d., comportant le titre ci-dessus et la mention :
sur l'air de saint Jacques)

Quand nous partimes d'Auxerre Notre pays, avons dit un adieu sincère A nos amis,
Disant : c'est pour l'amour de Dieu qu'il s'est fait homme ; allons visiter les saints lieux de Lorette et de Rome.

Priant que Dieu nous accompagne, nous fûmes droit à Dijon ; nous vimes l'hôpital Saint-Beaume, parfait et bon.
Nous nous mimes étant à Châlons, dessus la Saône pour nous rendre droit à Lyon, pour y passer le Rhône.

Nous traversâmes la Savoie par Chambéry, par Montméliant prîmes la voie du Mont-Cenis ;
d'aller à Turin tout de bon ; prîmes l'envie de traverser le Piémont pour voir Alexandrie.

Dessus le chemin de Tortonne en Milanais, la passade n'est pas bonne pour les Français ; il nous faut à chaque pas faire connaitre que étions du Pays-Bas, en leur montrant nos lettres.

Etant à Milan, qu'on renomme, fûmes passer, afin d'y honorer saint Charles de Borromée ;
nous entrâmes dans le Milanais jusqu'à Plaisance ; à Parmes, nous allons tout droit pour nous rendre à Modène.

Etant à Boulogne-la-Grasse, l'on nous reçoit dedans l'hôpital de saint Blaise et de saint François,
où tous les pèlerins et pèlerines vont voir le corps miraculeux de sainte Catherine.

Depuis Boulogne jusqu'à Lorette il y fait bon, pourvu qu'on ait dans sa pochette quelques testons.
Les Italiens nous disent en date en passe ; il faudrait bien de ces mots-là pour remplir nos besaces.

De là nous prenons la carrière de Tolentin pour y faire notre prière aux Augustins ;
du bienheureux saint Nicolas où il repose, beaucoup de reliques avons vu et plusieurs autres choses.

Partant de cette sainte église, nous sommes allés tout droit à Saint-François d'Assise pour l'honorer ;
la sainte chapelle nous avons vu, où Dieu lui-même lui accorda ce grand pardon par sa bonté suprême.

Partant de N.D. des Anges, nous en allons en chantant de Dieu les louanges, à Monte-Fiascon ;
et nous avons vu partout choses précieuses, le corps entier on nous montra de sainte Claire glorieuse.

A Viterbe plusieurs choses, parfaitement l'on voit le corps de sainte Rose entièrement ;
nous supplions d'affection en son église, qu'elle obtienne rémisssion de nos fautes commises.

Vîmes les cachots dans la terre, et bien profonds où saint Paul et saint Pierre furent en prison ;
de là nous fûmes visiter la sainte colonne où J.C. fut flagellé pour les péchés des hommes.

La confession est achevée ; nous espérons. Les sept églises l'on visite pour le pardon.
Nous montâmes à deux genoux l'échelle sainte où notre Seigneur Jésus monta pour nous sans crainte.

Nous vîmes dans Saint-Paul ensuite le crucifix qui parla à sainte Brigitte, sa bonne amie.
L'on voit partout dans ces lieux saints tant de reliques, ce qui rend content et joyeux les fidèles catholiques.

Avant que de partir de Rome, nous faut tâcher d'aller à la table du pape pour y dîner;
avons été servis et traités par des évêques, la médaille nous est donnée bénite du Saint Père.

Voici d'autres chants de pèlerins d'origines diverses :

un chant contemporain composé par Léo Gantelet, artiste et pèlerin
des chants de pèlerins allemands du XVe siècle
un cantique composé dans les années 1940 sur un air très populaire
Brave Madeleine
• et bien sûr ... la Grande Chanson des pèlerins qui serait du XIVe siècle.

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