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mise à jour le 25 novembre, 2006 Connaître saint Jacques. Comprendre Compostelle. survol du site Page précédente Accueil

Qui est saint Jacques, qu'a-t-il écrit ?


Un visiteur canadien, Jacques… pose des questions relatives à l’identité de saint Jacques :
Quand je parle de saint Jacques, je dis toujours que le Christ a tellement trouvé ce nom beau qu'il en a choisi deux. Il y a saint Jacques le Majeur et saint Jacques le Mineur. Lequel des deux saints mérite l'éloge de votre recherche ? On dit quelque part dans la Bible : «Jésus frère de Jacques et fils de Joseph» ou «Jacques frère de Jésus et fils de Joseph». Est-t-il véridique que Jésus avec un frère appelé Jacques et dans la même lignée : est-il vrai que Joseph avait deux fils... qui donc est la mère de Jacques ?

Il n'y a pas de saint Jacques-de-Compostelle comme il y a saint François-d'Assise

Jésus invite Jacques et Jean à le suivre
Jésus invite Jacques et Jean à le suivre
église Saint-Jacques Sallanches -74 -
peinture murale, vers 1850

Le saint vénéré à Compostelle est l’un des deux apôtres portant le nom de Jacques. Il est fils de Zébédée et frère de Jean l’Evangéliste. Il fut le premier apôtre martyr, décapité par Hérode. Tardivement, il est dit le Majeur, qualificatif qui n’apparaît dans aucun texte biblique. Il n'est pas originaire de Compostelle et n'y est jamais allé.
Le second apôtre Jacques est le fils d’Alphée, frère ou cousin du Seigneur, premier évêque de Jérusalem, martyrisé par le marteau du foulon. Il est dit le Mineur, qualificatif correspondant peut-être à l’appellation «le Petit» que lui donne saint Marc.
Dans le Nouveau Testament sont mentionnés d’autres Jacques, sans précision d’identité :
Le rédacteur de l’Epître qui porte son nom,
Jacques, frère de Jude rédacteur de l’Epître de Jude
Jacques, le père de Jude apôtre, mentionné dans les Actes des apôtres.
A d’autres Jacques (ou aux mêmes) sont attribués des textes qui n’ont pas été retenus dans le Canon de l’Eglise, Protévangile de Jacques, Actes de Jacques
Nos esprits rationalistes d’aujourd’hui ont besoin de définitions claires, mais les textes canoniques ne nous les apportent pas et encore moins les nombreux écrits apocryphes ou légendaires. De plus, les sources les plus sûres ont été interprétées différemment selon les époques et les lieux. Essayons d’y voir un peu clair.

Les Jacques dans le Nouveau testament

Deux Jacques parmi les Douze

- «Voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon, que l'on appelle Pierre et André, son frère ; Jacques fils de Zébédée et Jean son frère ; Philippe et Barthélémy ; Thomas et Matthieu le collecteur d'impôts ; Jacques, fils d'Alphée et Thaddée ; Simon le zélote et Judas Iscarioth, celui-là même qui le livra» (Mt.10, 2-4)

- «Le jour venu, il appela ses disciples et en choisit douze, auxquels il donna le nom d'apôtres : Simon auquel il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélémy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d'Alphée, Simon qu'on appelait le zélote, Jude fils de Jacques et Judas Iscarioth qui devint traître» (Lc,.6, 14-15)

- «Jésus monte dans la montagne et il appelle ceux qu'il voulait. Ils vinrent à lui et il en établit douze pour être avec lui et pour les envoyer chasser les démons. Pierre, c'est le surnom qu'il a donné à Simon, Jacques, le fils de Zébédée et Jean, le frère de Jacques, et il leur donna le surnom de Bonaerguès, c'est-à-dire fils du Tonnerre, André, Philippe, Barthélémy, Matthieu, Thomas, Jacques le fils d'Alphée, Thaddée, Simon le zélote et Judas Iscartioth, celui-là même qui le livra» (Mc.3, 13-19).

Calendrier des Bergers, 1490
Calendrier des Bergers, 1490

Jacques et Jean, les deux frères proches de Jésus

Les deux frères au Portail de la Gloire
Jacques et Jean au portail de la Gloire à Santiago

 

Pour mieux comprendre la personnalité de saint Jacques :
Saint Jacques, ce guide du dépassement de soi

Dans les textes canoniques, les deux frères apparaissent dans plusieurs événements importants de la vie de Jésus. Ils sont avec lui lors de la résurrection de la belle-mère de Pierre (Mc.1 29 sq) et celle de la fille de Jaïre (Lc.8, 51 Mc.5, 37).
Avec Pierre, ils assistent à la Transfiguration au mont Thabor (Mc.9, 1 Mt.17, 1)
Avant la Passion ils font partie du petit groupe (Pierre, André, Jacques, Jean) qui recueille un enseignement particulier, «à l’écart» (Mc.13, 3-4).
Avec Pierre encore, ils sont invités à veiller pendant l’agonie de Jésus à Gethsémani  sur le mont des Oliviers (Mc.14, 33 Mt.26, 37).
Luc rapporte que les deux frères se prévalent de la capacité de commander le feu du ciel : Jésus envoie des messagers pour préparer son entrée dans un village de Samarie. «Mais on ne l'accueillit pas… Voyant cela les disciples Jacques et Jean dirent : - Seigneur, veux-tu que nous disions que le feu tombe du ciel et les consume ?» (Luc 9, 51-56). Mais Jésus les réprimanda.
Encouragée peut-être par les faveurs dont ils jouissent, leur mère réclame pour eux des places privilégiées (Mat. 20, 20), en  saint Marc ce sont les deux frères eux-mêmes qui font cette demande (Mc.10, 35). Mais Jésus leur dit "qu’ils ne savent pas ce qu’ils demandent" et qu’ils auront «à boire à sa coupe».
Jacques sera d’ailleurs le premier apôtre à imiter son maître en acceptant le martyre : Hérode «supprima par le glaive Jacques le frère de Jean» (Ac 12,2)
Après la Résurrection, Jean nous les montre encore avec quelques disciples au bord du lac de Tibériade pour une pêche miraculeuse au petit matin (Jn.21, 2sq)

Jacques fils d’Alphée, Jacques  frère du Seigneur, Jacques au Concile de Jérusalem …

Nous avons parlé de Jacques, fils d’Alphée, celui qui figure dans les listes d’apôtres.
Est-il de cette famille dont parle Matthieu (Mt.13 55), frère de Jésus avec Joseph, Simon, Jude ?
Est-il Jacques le Petit, fils de Marie, mère de Joset et Salomé qui se tient au pied de la croix ? (Mc.15 40)
Est-il le Jacques auquel le Christ ressuscité est apparu «… il est apparu  à «Céphas puis aux Douze, … puis à plus de 500 frères à la fois. Ensuite il est apparu à Jacques puis à tous les apôtres» (1Co.15, 7) ?
Les exégètes semblent d’accord pour reconnaître dans ce «frère du Seigneur» l’apôtre à qui Pierre fait annoncer sa délivrance : «à Jacques et aux frères» (Ac 12,17) ; celui que Paul rencontre à Jérusalem au cours de sa visite à Céphas «je n’ai pas vu d’autre apôtre, mais seulement (ou sinon ?) Jacques le frère du Seigneur» (Ga.1, 19), celui qui fit autorité dans l’Eglise primitive (Ac.15, 13sq) au premier concile de Jérusalem. Celui chez qui Paul se rend à Jérusalem, peu avant son arrestation là «où les anciens se réunirent» (Ac.21, 18).
Est-ce ce même Jacques que Paul avait rencontré avec Barnabé : "Jacques, Céphas et Jean, ces notables, ces colonnes, nous tendirent la main …" (Ga.2, 9). Cette épître aux Galates précise «frère du Seigneur» à la première mention de Jacques mais pas à la seconde. Comment l’interpréter : Paul (ou un copiste, ou un traducteur ?) a-t-il évité une redite ou ne s'agit-il pas du même Jacques ?

D’autres mentions de Jacques dans le Nouveau Testament

Qui était Jacques frère de Jude auteur d’une épître : «Jude, serviteur de JC, frère de Jacques» (Jd 1)?
Rien ne précise l’identité de Jacques, auteur de l’Epître qui se présente comme : «Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus Christ, aux douze tribus vivant dans la dispersion» (Jc.1, 1).
Dans la liste qu’il donne au début des Actes des Apôtres, saint Luc fait apparaître«;Jacques, père de Jude» quel est ce personnage qui n’apparaît pas ailleurs ?

Au  pied de la croix, Marie, mère de qui ?

Avec Marie, mère de Jésus, des femmes ont assisté à la Crucifixion. Lesquelles ?
Les Evangélistes ne nous les présentent pas de façon identique :
Jean : «Près de la croix se tenaient sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas et Marie de Magdala» (Jn.19, 25).
Marc : «Marie de Magdala, Marie la mère de Jacques le Petit et de José, et Salomé» (Mc.15, 40).
Mathieu, lui, écrit : avec Marie de Magdala se tenaient : «Marie, mère de Jacques et de Joseph et la mère des fils de Zébédée» et après la mise au tombeau, «Marie de Magdala et l’autre Marie étaient assises en face du sépulcre» (Mt.27, 61). Elles seront, le troisième jour, les premiers témoins de la Résurrection (Mt.28, 1).


De Marie mère de Jésus, les textes sacrés disent peu de choses ; Luc dit simplement qu’elle a été «la servante du Seigneur».  L’histoire de sa vie est connue par des textes apocryphes, le premier et le plus important étant l’Evangile de Jacques. Quelles étaient ses compagnes au pied de la croix ? En quoi sont-elles en relation avec les Jacques des Evangiles ?
Marie de Magdala est celle que Jésus a délivrée de sept démons (Lc.8, 2), elle l’a suivi et servi. Il ne lui est pas attribué de liens familiaux avec l’un ou l’autre des Jacques.
L’autre Marie de Matthieu et la sœur de la Vierge citée par Jean sont-elles la même personne ?
Marie femme de Clopas est-elle la mère de Jacques fils d’Alphée ? Cela voudrait dire que Clopas et Alphée sont un seul et même personnage. Cette Marie pourrait aussi être «l’autre Marie» désignée ainsi par saint Matthieu, Mère du Frère du Seigneur à propos duquel les gens de Nazareth s’interrogent : «N’est-ce pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie, et ses frères Jacques, Joseph, Simon et Jude ?» (Mt. 13,55) ou, selon Marc : «N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie et le frère de Jacques, de Josès, de Jude et de Simon ?» (Mc 6,3)


Au XIIIe siècle, le dominicain Jacques de Voragine, dans la Légende Dorée, règle le problème des Trois Maries en les disant filles de sainte Anne. Il ne se réfère qu’à «la tradition» pour donner, à la date de la Nativité de la Vierge, l'explication suivante, connue ultérieurement sous le nom de Sainte Parenté :
Anne eut successivement trois maris : Joachim, Cléophas et Salomé. De Joachim elle eut une fille, la Vierge Marie. Puis, après la mort de Joachim, elle épousa Cléophas, frère de Joseph, de qui elle eut également une autre fille appelée Marie, et donnée plus tard en mariage à Alphée. Cette seconde Marie eut d’Alphée quatre fils : Jacques le Mineur, Joseph le Juste, Simon et Jude. Enfin, de son troisième mariage avec Salomé, Anne eut encore une fille, également appelée Marie et qui épousa Zébédée. Et c’est de cette troisième Marie et de Zébédée que sont nés Jacques le Majeur et Jean l’Evangéliste.
Cette Sainte Parenté règle beaucoup de problèmes de généalogie : les deux Jacques et Jésus sont cousins germains (les problèmes de ressemblance sont réglés) ; Jude est frère de Jacques le Mineur ; Anne est la femme de Cléophas et  non pas sa belle-mère ; La Vierge Marie a donc épousé Joseph, frère de Cléophas, l’époux de sa mère Anne ; Et c’est sa belle-sœur Marie qui a un fils nommé Joseph, d’où Jacques et Joseph (ou José) qui sont bien des frères… Et tout le monde s’y retrouve : la Vierge Marie n’a bien qu’un fils, Jésus, avec deux neveux.

Les saints Jacques vus par l’Eglise primitive et par l'Eglise médiévale.

Les premiers écrits

Depuis les premiers temps du christianisme, chaque auteur s’efforce de comprendre et d’identifier chacun de ces Jacques. Ils utilisent leur propre réflexion, à partir de la lecture d’autres textes ou de traditions orales. Un exemple, dès le Ier siècle, Flavius Josèphe pense que Jacques, frère de Jésus, aurait été martyrisé avec plusieurs de ses compagnons, lapidé puis jeté de la terrasse du Temple et achevé avec le marteau du foulon.
Pour Grégoire de Tours, au VIe siècle, l’un des apôtres est Jacques le Juste, l’autre le Frère du Seigneur ,[1] sans parler du Majeur ou du Mineur. Cet auteur reste très lu jusqu’au XIIIe siècle. Pour Michel le Syrien, historien des croisades et patriarche jacobite d’Alexandrie au XIIe siècle, c'est Jacques fils de Zébédée qui fut martyrisé par le marteau du foulon :
«Jacques fils de Zébédée et son frère étaient de la tribu de Zabulon, du village de Beit-Çayda. Jacques prêche à Jérusalem même et ensuite il fut martyrisé par les Juifs à l’aide d’un bois de foulon» [2].
La tradition des églises catholiques orientales affirme que la Turquie fut évangélisée par l'apôtre Jacques qui fut l'auteur de la liturgie utilisée jusqu’au XIIe siècle à Antioche, Jérusalem et Chypre dans des églises de rites catholiques admis par Rome [3]. Cette liturgie remonte au VIe siècle, peut-être au IVe, bien que les manuscrits qui l’ont conservée ne datent que de la fin du Xe siècle (d’aucuns pensent au contraire que l’église jacobite est redevable de son nom à Jacques Baraddai qui, au VIe siècle a organisé le monophysisme en Syrie, mais en reprenant justement cette liturgie).

Le discours de Compostelle

[1] Grégoire de Tours, Histoire des Francs, R. Latouche trad., Paris, Belles-Lettres, 1963, 2 vol., t.I, livre I, chap. XXII, p.50 et chap. XXVI, p.52
[2] Chronique de Michel le Syrien, patriarche jacobite d’Antioche (1166-1199), J.B. Chabot éd. Paris, 1901, 4 vol.,  t.I, p.148 King G., The way of saint James, New-York, 1920, 3 vol., t.III, p.336
[3]Aigrain, R., Liturgia, Paris, 1930, p.875

Marie Salomé demande une faveur pour ses fils
église Saint-Jacques Sallanches -74 -
peinture murale, vers 1850

Au XIIe siècle, Compostelle se soucie d’individualiser «son» saint Jacques. C’est pourquoi l'un des grands sermons du Codex Calixtinus, le Veneranda dies demande de ne pas confondre le fils de Zébédée avec le frère charnel du Seigneur[4] . Et il semble bien que les deux termes de Majeur et Mineur figurent pour la première fois dans une interpolation faite dans l'Historia compostelana[5] , lors d'un remaniement postérieur à 1120. A ce moment, le chapitre du manuscrit qui raconte l’arrivée de la tête de saint Jacques reçoit pour titre :  «De la tête de saint Jacques le Mineur». Cette distinction était indispensable pour expliquer l’arrivée d’une tête sensée être déjà en place dans le tombeau.

[4] David P., Etudes sur le Livre de Saint-Jacques attribué au pape Calixte II, Bulletin des Etudes Portugaises et de l'Institut Français au Portugal, t.XI, 1947, p.117, analyse du Veneranda dies, liv. I, chap. XVII et t.XIII, 1949, p.63
[5]Historia compostelana, v. 1107-1140, éd. Ed. Falque Rey, Corpus «Christianorum, «Continuatio «medievalis, vol. LXX, Turnhout, 1988, livre I, chap. 112 p.221-222

Les récits des Dominicains

Lorsque les dominicains[6] , au XIIIe siècle, furent chargés de remettre de l’ordre dans la confusion régnant dans les florilèges de Vies de saints, ils adoptèrent pour saint Jacques le Majeur les distinctions originaires des textes relatant la légende espagnole de la Translation miraculeuse de saint Jacques en Espagne. Jean de Mailly[7] le déclare clairement, en 1225, lorsqu’il dit avoir travaillé d’après «le pape Calixte, le pape Léon»[8] . Pour le Mineur, il en est réduit à lui attribuer tout ce qui n’avait pas été donné au saint espagnol, utilisant alors des documents beaucoup plus anciens qu’il cite[9] . Vincent de Beauvais et Jacques de Voragine ont puisé aux mêmes sources. Ce Mineur des dominicains présente donc un visage très composite. On le dit Jacques frère du Seigneur, tant il ressemblait «à Jésus-Christ de figure, de vie, de manière d’être comme s’ils avaient été deux jumeaux de la même mère», portrait emprunté à saint Ignace[10] . N’est-il pas un autre fils de Marie et Joseph ? Un fils de Joseph, issu d’un premier mariage ? Ou un cousin germain ? Est-il Jacques premier évêque de Jérusalem martyrisé par le marteau du foulon, ou Jacques le Juste, modèle des ermites qui, selon Grégoire le Prêtre au XIIe siècle, «jamais ne but vin ou bière, ne mangea de viande, ne toucha sa tête avec un fer, n’usa d’huile ni de bain»[11] . Nous avons vu plus haut que Jacques de Voragine règle les épineux problèmes de généalogie à la date du 8 septembre…

[6] Dubois J. et Lemaître J.L., Sources et méthodes de l’hagiographie médiévale, Paris, Cerf, 1993, p. 33-41.
[7] Jean de Mailly, Abrégé des gestes et miracles des saints, trad. A. Dondaine, Paris, 1947, p.13-14
[8] Voir l’étude de Bernard Gicquel, La légende de Compostelle, Paris, Tallandier, 2003 dans laquelle il explique la genèse du Codex Calixtinus, ou Livre de Saint-Jacques
[9] Dondaine A., Jean de Mailly et la Légende Dorée, Archives d’histoire dominicaine, t. I, 1946, p. 98
[10] Ignace d'Antioche, Lettres, éd. et trad. Th. Camelot, Paris, 1944
[11] Jacques de Voragine, La légende Dorée, v.1255, J.B.M. Rose, Paris, Garnier-Flammarion, 1967, 2 vol., t. I, p.334

Les écrits de Jacques ou ceux parlant de Jacques

L’Epître de Jacques[12]

Cette Epître à propos de laquelle les exégètes ont beaucoup hésité tend aujourd’hui à être attribuée à un autre Jacques que le Majeur ou le Mineur. Mais au Moyen Age elle est attribuée souvent au Majeur, même à Compostelle qui, dès le XIIe siècle, en fait l’épître de sa messe vigile de Saint-Jacques, le 24 juillet[13]. Au VIIIe siècle déjà, un texte traitant de la vie des apôtres et des Pères de l’Eglise Naissance et Mort des Pères rapportait sans ambiguité :

«Jacques, fils de Zébédée, frère de Jean, quatrième dans l’ordre, écrivit aux douze tribus qui sont dispersées parmi les Gentils ; il prêcha l’Évangile en Espagne et dans les contrées occidentales et versa la lumière de la prédication au coucher du monde. Il fut décapité sous Hérode le tétrarque et enseveli en «Marmarique.»

Guillaume Durand, au XIIIe siècle dans son Rational des divins offices considère également, mais avec prudence, que Jacques le Majeur en est l’auteur car il écrit : «à saint Jacques le Majeur… aucuns dient cest epistre Jam non estis hospites …».[14] Au XIXe siècle Mgr. Duchesne hésitait encore puisqu’il rappelait le texte du VIIIe siècle cité ci-dessus[15] .

Quel qu’en soit l’auteur, cette Epître a une très grande importance pour tous les fidèles : elle introduit à l’extrême-onction, et invite au travail comme expression de la foi, «sans œuvres la foi est morte». Ne parle-t-on pas du «sacrement de monsieur saint Jacques» ? Combien de chapelles funéraires, de statues de l’apôtre sur les tombeaux ne lui doit-on pas ? D’elle se sont peut-être inspirés, beaucoup plus tard, les alchimistes et les compagnons du tour de France…

L'évangile de Jacques

L'évangile de Jacques passe pour être l’œuvre de Jacques frère du Seigneur (« moi, Jacques, qui ai écrit cette histoire à Jérusalem») ce qui, en vertu de ce qui a été constaté plus haut, ne résout rien puisqu'on ne sait pas trop qui est le frère du Seigneur. On considère depuis longtemps que cet évangile apocryphe fut achevé au IVe siècle d'après des éléments pouvant dater du IIe siècle. Apocryphe ou non, cet évangile a été très lu au Moyen Age, car il est le seul texte qui raconte la vie de la Vierge Marie, sa conception, son enfance, Joseph et la conception de Jésus, etc. C’est même certainement pour cette raison que saint Jacques est si souvent associé à la Vierge dont il a si bien raconté l’histoire. Il fut source d’inspiration pour les imagiers et les légendes. Qui sait si l’apparition de la Vierge du Pilier de Saragosse n’est pas due à cet évangile ?

[12] Jc, V, 14
[13] David P., Etudes sur le Livre de Saint-Jacques attribué au pape Calixte II, Bulletin des Etudes Portugaises et de l'Institut Français au Portugal, t.XI, 1947, p.137
[14] Guillaume Durand, Le racional des divins offices à l’onneur de N.S. Jesuchrist…, Paris, 1503, rééd. Paris, 1854, 5 vol., vol. I, p. 67.
[15] Duchesne L., Les anciens recueils de légendes apostoliques, Actes du IIIe congrès scientifique international catholique (1894), Bruxelles, 1895, p. 8

Les Actes de saint Jacques

Les Actes de saint Jacques [16] ont été écrits vers 750-800 et conservés dans un unique manuscrit grec du XIIe siècle. Ils rapportent les funérailles officielles de Jacques, le premier apôtre martyr, à Jérusalem où, précise bien le texte, il est vénéré.

"Après la mort par l’épée du bienheureux et saint apôtre Jacques et du soldat qui était avec lui, les apôtres Pierre, Jean, Jacques le frère du Seigneur et les autres se rassemblèrent aussitôt, firent de longs gémissements et de grandes lamentations sur lui et ensuite des funérailles accompagnées d’un hymne funéraire et les enveloppèrent d’étoffes précieuses le trente du mois d’avril. Des prodiges insignes, nombreux, merveilleux et surprenants se produisirent sur son tombeau, non seulement sur le moment mais même encore aujourd’hui…"

Nous sommes là en pleine contradiction avec la légende compostellane qui, plus tard, affirme qu’à cette époque, saint Jacques repose déjà dans son tombeau, oublié de tous sous la terre de Galice. Qu’importe ! Ce récit des Actes de Jacques est encore connu au XIIe siècle puisque c’est à ce moment que l’adversaire de l’évêque de Compostelle, Maurice Bourdin, vole à Jérusalem la tête de saint Jacques (celle qui passe aujourd’hui pour celle de Jacques le Mineur…). Un texte copte, reprenant ces Actes, raconte que l’apôtre saint Jacques allant en Lydie avec Pierre et arrêté avec lui sur le chemin, guérit le fils de l’un des juges qui les avait pourtant condamnés à mort. Ces Actes précisent par ailleurs que, pendant dix ans, saint Jacques a guéri les démoniaques.

Il faut donc impérativement tenir compte du fait de la coexistence de plusieurs légendes de saint Jacques que les fidèles acceptaient toutes en bloc, faute de pouvoir les discuter, et selon une logique fondamentalement différente de celle qui se développa ultérieurement. Celle de Compostelle n’avait en aucune façon une quelconque prééminence sur les autres, d’autant qu’il semble bien qu’elle ait emprunté, tout comme le reste de l’Occident, un certain nombre de ses légendes à l’Orient.

[16] Actes de saint Jacques, éd. et trad. E. Ebersolt, Paris, 1902, p.17, § 14

D'autres saints Jacques venus d'Orient avec les Croisés.

Aux apôtres s’amalgament d’autres saints orientaux homonymes, auteurs de textes ou porteurs de légendes, importés massivement surtout depuis la prise de Constantinople, parfois même avec leurs reliques.

Jacques de Nisibe

Théodoret de Cyr, au Ve siècle, transmet dans la Philothée une tradition qui faisait partie de la légende de saint Jacques, dont les prodiges n’ont leur équivalent dans aucune autre des trente notices de cette œuvre. Il en trace un portrait qui fait de lui, par son costume, un doublet de Jacques le Juste :

“ Nisibe est une ville à la limite de l’empire des Romains et des Perses. Originaire de cette cité, le grand Jacques embrassa la vie du désert en gagnant la cime des plus hautes montagnes. Au printemps, en été et en automne, il profitait des taillis avec le ciel pour toit. Durant la saison d’hiver, une caverne lui offrait un petit abri. Il n’avait pour nourriture que celle qui pousse toute seule… L’usage de la laine était de trop pour lui, car le poil de chèvre le plus rude en tenait lieu pour la tunique qu’il portait et pour sa pèlerine toute simple… On l’entraîna dans les fonctions épiscopales et il obtint le siège de sa ville natale… il ne changea ni de nourriture ni de vêtement… ”.

Un autre passage de sa vie n’est pas sans évoquer le saint Jacques Matamore, apparaissant au cœur des batailles. Bien avant la légende compostellane, Théodoret raconte comment Jacques de Nisibe sauva sa ville du roi des Perses :

“… [Après la mort de Constantin] le roi des Perses marcha sur «Nisibe à la tête d’une cavalerie nombreuse et d’une nombreuse infanterie… Les citadins redoublaient leurs prières, avec le grand Jacques pour intercesseur… Puis tout le monde supplia l’homme de Dieu de se montrer sur le rempart et de décocher ses malédictions contre les ennemis. Il monta… Quand le roi impie aperçut l’homme divin sur le rempart, il s’imagina que c’était l’empereur car il le voyait paré de la pourpre et du diadème… ” [17] .

Théodoret lui-même ne résiste pas à une comparaison avec l’apôtre, le Boanerges de l'évangile :

“Ce que j’admire plus encore, dit-il, c’est que Jacques, même en usant d’imprécations, ne demanda pas l’intervention d’orages ou de tonnerres… En effet, Jacques avait entendu le Seigneur dire nettement à Jacques et à Jean qui avaient essayé de faire le même prodige “Ne savez-vous pas de quel esprit vous êtes ?” C’est pourquoi il ne demanda pas que la terre s’ouvrit sous eux…”.

Autre analogie avec la future légende compostellane, la façon dont les envahisseurs sont punis, qui n’est pas sans évoquer la façon dont le Turpin raconte comment Al Mansour fut privé de la vue et atteint de dysenterie après la prise de Compostelle :

“ …Quand il eut sous les yeux l’immense multitude des ennemis, il pria Dieu de leur envoyer une nuée d’insectes et de moustiques… Les hommes étaient transpercés des traits divins, les chevaux et les éléphants faisaient éclater leurs entraves et galopaient de tous côtés, incapables de supporter ces piqûres…  ”.

légende de Turpin

Bien que Théodoret n’ait été traduit en latin qu’au XVIe siècle, son histoire de Jacques de Nisibe est déjà connue de Grégoire de Tours[18] qui y fait une allusion :"C’est sous le règne de Constance que vécut Jacques de Nisibe. Cédant à ses prières, les oreilles de la divine clémence écartèrent beaucoup de périls de sa cité”. Cette légende figure, à peine modifiée dans la Chronique de Grégoire le prêtre, datée des années 1162-1163, avec comme différence que saint Jacques est devenu une apparition :

“ … Au moment où il allait livrer l’assaut, saint Jacques apparut tout à coup, se promenant sur le rempart et vêtu de pourpre comme un souverain. Autour de lui se tenaient les légions célestes … A cette vue, les Perses effrayés n’osèrent pas franchir le rempart qu’ils avaient renversé. Ce n’est pas tout… des nuées de guêpes, de frelons et de moucherons assaillirent les chevaux… Ce fléau leur fut envoyé du ciel comme une humiliante punition… Le roi des Perses s’en retourna, vaincu et couvert d’ignominie, après cette défaite infligée par la protection du Christ et la médiation de saint Jacques” »*[19] ».

Comment un profane pourrait-il ne pas confondre les deux légendes ?

[17] Théodoret de Cyr, Histoire Philothée, P. Canivet et A. Leroy-Molinghen éd. et trad., 2 vol., Sources chrétiennes n° 234-235, Paris, Cerf, 1977, t.I, p. 19, p. 163 (I, 1-2) et 173 (I, 7), p. 185 (I, 11-13)
[18] Grégoire de Tours, Histoire des Francs, R. Latouche trad., Paris, Belles-Lettres, 1963, 2 vol., t.I, livre I, chap. XXXVII, p.60
[19] Grégoire le prêtre, Chronique (1162-1163), éd. Recueil des historiens des Croisades, Documents arméniens, 2 vol., Paris, 1869, «t.I, p.173

Le grand Jacques

Théodoret qualifie par ailleurs Jacques de Cyr de “Grand Jacques»” , puis il décrit longuement les chaînes que portait le saint : "de lourdes chaînes de fer lui entouraient les reins et le cou. D’autres chaînes partant du collier, deux par devant et deux par derrière descendaient en oblique vers la ceinture pour former un X… et liaient entre elles les deux chaînes du cou et des reins… Ses bras portaient aussi jusqu’aux coudes des liens tout pareils ” [20] .

Ces chaînes qui certes sont portées par d’autres saints, ne sont cependant pas sans rappeler celles que l’on montrait à Compostelle, à Léon de Rosmital[21] en 1466 ou à Andrew Borde[22] vers 1534, ni surtout sans rappeler l’étrange emprise que portait le chevalier polonais nommé seigneur de Loiselenck[23] en 1459 lorsqu’il arriva à la cour de France lors de son Pas d’armes entrepris sur la route de Compostelle : “ deux cercles d'or, l'ung au-dessus du coulde du bras senestre, et l'aultre au-dessus du coul du pied, tous deux enchainez d'une assez longue chayne d'or ”.

Ces légendes, racontées par les Croisés et ramenées en France ont subi des modifications, des déformations. Elles se sont surimposées à d’autres provenant d’autres lieux ou d’autres temps, racontées dans plusieurs des grands sanctuaires locaux dont Compostelle a, parfois, pris ombrage. Ainsi s'expliquent certainement les nombreuses dates de fêtes de saint Jacques données par de multiples calendriers à diverses époques.

Dans la pratique, le fidèle face à saint Jacques

Le plus souvent, dans la pratique, on trouve l’unique appellation «saint Jacques apôtre» sans autre qualificatif, en particulier dans les inventaires de reliques et aussi dans les vocables d’églises. Par exemple, en 1150, l’église de Saint-Jacques-des-Guérets (Loir-et-Cher) n’avait pas d’autre vocable que celui de Saint-Jacques[24] . Au début du XIVe siècle, Dante, comme beaucoup d’autres laïcs, simplifie. Pour lui l’auteur de l’épître est saint Jacques apôtre, rejoignant en cela les théologiens évoqués plus haut : «Ce pourquoi saint Jacques apôtre dit en son épitre Voici que l’homme des champs attend le précieux fruit de la terre, endurant patiemment jusqu’au jour où il recevra le saisonnier et le tardif»[25] .

Lorsque ce n'est pas le cas, tout se fait selon une logique qui nous échappe, prouvant par là que les qualificatifs n'avaient pas d'importance. Voici plusieurs exemples : entre 1175 et 1195 lorsque le moine Lambert le Petit écrit l’histoire de son abbaye Saint-Jacques de Liège[26] il passe de «saint Jacques frère du Seigneur» à «saint Jacques, frère de saint Jean l'Evangéliste» sans aucun commentaire permettant de supposer un changement de vocable. Pour lui, saint Jacques frère du Seigneur est donc en même temps frère de l’Evangéliste. En 1272 à Aire-sur-la-Lys, ce Frère du Seigneur est clairement le Majeur, ainsi qu'en témoigne la phrase gravée sur le reliquaire[27]  :  Beati Jacobi majoris, fratris beati Joannis Evangelistae, cognatique germani domini nostri Jesu Christi.

Jean de Tournai, bourgeois de Valenciennes, en 1489, parle sans surprise de «saint Jacques le Grand, apostre et cousin de Jesuscrist» qu’il voit à Compostelle[28] (il est très possible qu’il ait lu ou entendu raconter la Légende Dorée). Lorsqu’en 1491 un juriste toulousain se préoccupe d’expliquer l’existence de plusieurs saints Jacques dans sa ville de Toulouse, il ne parle pas d'apôtre mais distingue trois saints qui, dit-il, ont été «découppés par glaive et coteau» d'où leur nom de Jacques = Jaculo = dard ou lance. De ces trois saints,selon lui,le premier est Jacques l’Intercis, le second est le Mineur[29] , dont il dit que la  cathédrale possède le chef. Le troisième enfin est celui pour lequel il affirme sans sourciller que «icelles relicques sont partie du corps de monseigneur sainct Jaques le Maieur».

Les représentations iconographiques

D’une manière générale, le langage simplifié des images pousse à représenter Jacques le Majeur en pèlerin et Jacques le Mineur en costume d’évêque souvent accompagné de saint Philippe. Mais une observation plus poussée montre très souvent qu'il n'en est rien. En 1984, l'historien d'art S. Moralejo Alavarez constatait, en étudiant la statuaire, que le saint Jacques de Moissac dit le Majeur tenait davantage de Jacques évêque de Jérusalem avec son costume épiscopal ou de Jacques le Juste avec ses cheveux et sa barbe laissés sans soins, c’est-à-dire du Mineur, que de l'apôtre pèlerin[30] . Il remarquait à l’appui de son raisonnement la ressemblance frappante du saint «moissagais avec la statue de saint Jacques sculptée à l’église de Saint-Gilles identifié comme le Mineur par l’inscription sur son auréole : Jacobus frater domini Ierosolimitanus episcopus. Ce qu’il n’avait pas observé, c’est que Jacques le Majeur qui lui fait pendant porte un livre sur lequel est gravée une phrase de l’Epître…

Dans les manuscrits, le costume du pèlerin est parfois porté par le Mineur, ainsi dans trois missels[31] et une Bible[32] des XIVe et XVe siècles où saint Jacques-pèlerin est en compagnie de saint Philippe. Quant aux premières illustrations des livres imprimés, elles se plaisent souvent à présenter Jacques le Majeur et Jacques le Mineur sous le même costume, celui du pèlerin. La possibilité d’une erreur dans le choix des bois est exclue par la constance avec laquelle se répète cette similitude. On la constate par exemple dans plusieurs exemplaires du Catalogue des Vies des saints de Pierre de Natali[33] , datés l’un de 1516, l’autre de 1542, imprimés l’un à Venise, l’autre à Lyon. Un autre imprimeur de Lyon illustre le même ouvrage en 1519 en représentant chacun des deux apôtres sous un costume de pèlerin, mais avec des différences, ce qui exclut encore plus toute idée d’erreur. Le Majeur, immobile, tient son bourdon au creux du bras pour lire le livre qu’il soutient de ses deux mains. Le Mineur marche dans la nuit étoilée, appuyé de la main gauche sur son bourdon auquel est suspendu son chapeau de pèlerin.

Tout se passe donc comme s’il existait un fond commun à ces légendes éparses qui, ramenées en France, s’unissent à celle de Compostelle pour n’en former qu’une seule. Reste à chercher, à comprendre en quoi ce saint apôtre mérite une dévotion qui semble surpasser celle des autres. Il semble que les trois textes que sont l'épître, l'évangile et les Actes de Jacques aient joué un rôle essentiel dans l'expression de cette dévotion, et que Compostelle, sanctuaire aussi lointain, ne pouvait à elle seule répondre à la demande des pèlerins de saint Jacques.

Denise Péricard-Méa, mai 2003

[20] Théodoret de Cyr, Histoire Philothée, P. Canivet et A. Leroy-Molinghen éd. et trad., 2 vol., Sources chrétiennes n° 234-235, Paris, Cerf, 1977, t.II, chap. XXI, § 8 p.81
[21] Colette F., Les récits du voyage en Europe du seigneur bohémien Léon de Rosmital en l’an 1466, D.E.A. d’histoire médiévale, dir. Bernard Guenée, Paris I-Sorbonne, 1988
[22] «Borde (Andrew), Introduction of Knowledge, 1542, éd. F.J. Furnivall, London, Early Text society, extra series, vol.10, 1870, p.36-38 et chap. XXXII, p.204-205
[23] Antoine de La Salle, L'histoire et plaisante chronicque du petit Jehan de Saintré, 1459, éd. Paris, 1724, 3 vol. in-12,   t. II, p. 308-368, ch. 48 à 54
[24] Acta Pontificum Cenomanis in urbe Degentium, éd. Mabillon, Vetera Analecta, t. III, 1682 ; éd. Busson et Ledru, Le Mans, 1901, t. III, p. 50 Chroniques d’Anjou, éd. P. «Marchegay et A. Salmon, Paris, 1866,  p.334 
[25] Dante, Œuvres complètes, trad. et commentaires A. Pézard, Paris, bibl. Pléiade, 1965, Banquet, IV, II, 10 
[26] Stiennon J., Le voyage des Liégeois à Compostelle en 1056, Mélanges F. Rousseau, Etudes sur l'histoire de pays mosan au Moyen Age, Bruxelles, 1958, p. 575
[27] Morand F., Un opuscule de Guiard des Moulins, Revue des sociétés savantes, avril 1861, t.V, p. 510
[28] Valenciennes, bibl. mun. ms.493, fol.291v°-292
[29] Arch. dép. Haute-Garonne, E. 834 fol. 3-3v°-5 v°-6

 

[30] Moralejo Alvarez S.,  El patronazgo artistico  del arzobispo Gelmirez (1100-1140) : su reflejo en la obra e imagen de Santiago, Atti del Convegno internazionale di Studi : Pistoia e il camino du Santiago, Pistoia, 28-30 septembre 1984, p.256

[31] Missel, 1362, Toulouse, bibl. mun. ms. 91 fol. 187 ; missel «XVe siècle, Paris, bibl. Arsenal, ms. 620, fol.386v°; missel du cardinal Philippe de Luxembourg (1495-1503), Le Mans, bibl. mun. ms.254 fol. 30
[32] Tours, bibl. mun. ms.8 II fol.567v°, Bible XIVe siècle
[33] Pierre de Natali, Catalogus sanctorum vitas, Venise, 1516, Lyon, 1519, Lyon, 1542

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