" Très surpris de cette attaque en
règle concernant la Voie d'Aure (votre article et celui d'un de
votre collègue) et prétendant illustrer le Syndrome de Compostelle.
Tout en mettant de très fortes réserves sur vos théories
sur la vallée d'Aure, je voudrais quand même parler de la
manifestation du syndrome de Compostelle, non pas en terme de contestation
de chemin (comme vous dites si bien dans votre site, le guide du pèlerin
n'est connu des pèlerins que depuis peu, et on partait de chez
soi), mais en parlant de la déformation systématique
de tout, tels ces guides touristiques qui présentent la statue
présentée sur le clocher de l'église de Saint-Jean
Pied de Port , un saint Jean-Baptiste certes un peu grossier, rustre,
primaire, mais patron de la ville, comme un saint Jacques (après
tout c'est la mode de reécrire l'histoire), alors que les seules
représentations jacquaires de la région de Saint-Jean Pied
de Port sont dans l'église d'Alciette à 7 kms, Luzaide/Valcarlos
(11 kms) ou à Saint-Just Ibarre et Hélette (à quelques
20 kms) et de voir que de telles âneries ont été reprises
sur des revues, par exemple sur LA VIE (mention en son temps constestée
par moi-même mais n'ayant jamais fait l'objet d'un correctif).
A titre complémentaire, le guide vert Michelin il y a 20 ans présentait
Saint Jean Pied de Port comme une cité navarraise de l'intérieur,
alors qu'actuellement, il semblerait , à la lecture de ce guide,
que tous les Saint Jeannais attendaient le passage des pèlerins
en sonnant des cloches .."
Pour avoir pratiqué de longue date cette vallée
(les Néouvielle et autres 3000m du secteurs m'attiraient fortement
lors de ma jeunesse montagnarde), je puis vous affirmer que les pancartes
à l'entrée des villages "étapes de Compostelle"
ne sont pas récentes et l’affirmation de cette vallée
en tant que voie pyrénéenne de Compostelle n’est pas
récent.
Que les amis de saint jacques de la vallée, aidés par la
CDRP65 aient reconnu un chemin et que leur travail ait abouti à
des plaquettes sur le chemin de Saint-Jacques de la vallée d'Aure
et la création du GR105, lequel sera finalisé en juillet
2004 par la pose de la stèle d'Ourdissétou est un fait d’actualité
qui commence à dater.
Pourquoi donc avoir attendu septembre 2006 pour en contester l'authenticité
? D'autant plus que votre article, généraliste au demeurant,
n'apporte pas la preuve du contraire. Pourquoi un site comme le saint-jacques
info était-il absent lors du classement au patrimoine mondial des
chemins de Compostelle des sites de Jezeau ( près d'Arreau), de
Aragnouet ( chapelle des templiers) ?
Quant à la querelle entre le Port du Plan de Rioumajou et celui
d'Ourdissétou, j'avoue en rester un peu perplexe, car ils sont
voisins, dominent le même vallon suspendu (dans les cartes ign,
c'est la montagne de la Plagne, mais dans le topo guide d'Audoubert, c'est
le plateau de Mommour), et les itinéraires d'accès peuvent
même être considérés comme commun, même
si l'itinéraire actuel d'Ourdissétou, sans doute plus court,
pouvait en certaines périodes de l'année être moins
pratiquable que l'autre. Mais, ce qui est une évidence, c'est que
l'itinéraire d'Ourdissétou est mieux marqué, et que
le col est moins haut (2403 m contre 2527 m).
Quant à l'article de votre ami , je me permettrai simplement d'apporter
quelques corrections :
si la crête frontière sud de la vallée d'Aure séparant
les massifs de Troumouse (supérieur à 3000m) à celui
du Batoua (lui aussi supérieur à 3000m) a une hauteur moyenne
de 2600m, les ports de communication permettant le passage entre vallée
d'Aure et Aragon sont le plus souvent proches de 2400 m (Port d' Ourdissétou
à 2403 m, le port Vieux à 2350 m, et le Port de Bielsa à
2429m, port d'Héchempy 2450 m, port du Moudang 2495 m). les Port
du Plan et Port de Caourère avec leur 2525 m sont un peu plus haut.
Le syndrome de la haute randonnée Pyrénéenne (HRP)
!!!
Contester un syndrome par un autre, quelle gymnastique d'esprit!
Certes pour la plupart des pèlerins qui ne sont pas des montagnards,
cette mention a quelque chose de diabolesque. on veut vous forcer à
passer dans les itinéraires de la haute randonnée pyrénénenne,
la Route des Cimes, celle des itinéraires à très
fort risques.
Alors, à ce sujet quelques précisions :
la HRP est un itinéraire abstrait, imaginé sur une carte,
dans les année 68 par Mr VERON. Son idée, longer la crête
frontière des Pyrénées par ses passages les plus
faciles, et en descendant le moins souvent possible, comme le fait le
GR10 par exemple.
La HRP partant de l'Atlantique vers la Méditerranée, tous
les chemins traversant la chaîne pyrénéenne croisent
la HRP. Ainsi, plus de 20000 pèlerins la suivent (25000 cette année)
entre Bentarte et Roncevaux, sans le savoir.
Mais qu’en est-il en vallée d'Aure?
C'est vrai, dans ses topos, Véron décrivait l'étape
Refuge de Baroude - refuge de Rioumajou par les crêtes, puis refuge
de Rioumajou - refuge de Viados par le Port de Caourère ( encore
un col voisin de nos cols d' Ourdissétou et de Plan).
Mais il proposait aussi, le passage par Parzan et la remontée au
Pas de los Caballos , itinéraire actuellement balisé GR11.
Depuis pas mal d'année, l'hospice de Rioumajou n'est plus refuge,
n'assure pas d'hébergement, et les montagnards faisant la HRP ne
descendent plus à Rioumajou (pas d'hébergement- pas d'approvisionnement).
Aujourd'hui, tous les itinéraires démarrant de Rioumajou,
ne peuvent être considérés que comme des itinéraires
d'accès à la HRP, les montagnards ayant adopté la
liaison Parzan-Viados par la piste comme itinéraire principal.
(nb sur la carte Rando-Editions n°23 Aneto-Posets, l'itinéraire
des crêtes et les itinéraires venant de Rioumajou ne sont
plus mentionnés HRP)
Autre remarque : l'ouverture des cols Pyrénéens. Quelques
semaines pour vous (vu de Paris), quelques mois pour moi, vu d'ici. En
fait, en 2006, il ne restait plus de neige au dessous de 2600 m à
Pentecôte (j'étais au Col de Sahun non loin de là),
et hier 11 novembre, je suis monté au col d'Ourdissétou,
sans aucun pb et en l'absence totale de neige. ( beau temps sur les Pyrénées).
On restera d'accord, en disant quand même, que les pélerins
, de préférence choisissaient les cols les plus bas (d'où
le succès de Roncevaux), et donc que les traversées par
les cols des hautes pyrénéennes restaient quand même
secondaires , et réservées aux plus montagnards d'entre
eux.
Pour vppyr
Etchegoin Pierre Louis
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