page établie le
mise à jour le 20 janvier, 2006 Connaître saint Jacques. Comprendre Compostelle. survol du site Page précédente Accueil

Quand les sauvages libèrent le pèlerin

Voie de Vèzelay : balisage "sauvage" Pèlerin ou futur pèlerin, attention ! Les amis de St Jacques voie de Vézelay, signalent que certaines "associations" balisent des itinéraires "erronés" propres à détourner le pèlerin du chemin historique, qu'eux-mêmes s'efforcent de mettre en place depuis plusieurs années. Certaines de ces variantes "sauvages" vont jusqu'à utiliser les fameuses balises jaunes sur fond bleu, qui sont les marques déposées de la voie. Dans leur majorité, on les trouve dans la Nièvre, l'Indre et le Cher. Une preuve supplémentaire que les chemins font de plus en plus recette et que nombreuses sont les collectivités qui cherchent à se l'accaparer !

 

Ainsi donc il y aurait des itinéraires erronés !

Que des associations s’ingénient à baliser des chemins, soit. Elles pensent ainsi rendre service aux pèlerins.

Qu’elles recherchent des chemins historiques, pourquoi pas ? Encore faut-il que cet adjectif ne soit pas galvaudé et que la recherche repose sur des sources sérieuses. N’a-t-on pas vu la découverte d’une pièce mexicaine sur des routes limousines, être présentée comme un indice certain du passage de pèlerins ... de Compostelle ! La même erreur est fréquente quand il s’agit de coquilles. Des pèlerins ont certes porté des coquilles, plus peut-être dans l’imagerie du XIXe que dans la réalité médiévale d’ailleurs. Mais une coquille, même trouvée dans une tombe, n’a jamais balisé un chemin de pèlerinage et encore moins un chemin de Saint-Jacques.

Faudrait-il ensuite imposer aux pèlerins d’emprunter ces chemins d’invention récente pour leur éviter d’être dans l’erreur ? NON !
Le pèlerin est par essence un être libre, on ne peut asservir l’homme qui marche. On peut certes tenter de le canaliser pour tirer profit de son passage et pour mettre en valeur tel ou tel village ou lieu touristique. Chacun utilise les arguments qu’il trouve aucun n’est plus sauvage que le voisin. Serait intolérant, sinon sauvage celui qui prétendrait imposer son choix et ignorer les autres possibilités offertes à la liberté du marcheur.

Quant aux « fameuses balises » au logo jaune sur fond bleu, la marque en est certes déposée mais par le Conseil de l’Europe qui, à notre connaissance ne l’a concédée à aucune voie particulière. Ces balises n’appartiennent à aucune association.

Amis pèlerins soyez donc vigilants, ne vous laissez pas embrigader, marchez où bon vous semble et ne vous laissez pas berner par tous ces illusionnistes qui cherchent à vous accaparer … Ne soyez pas naïfs, la valeur du pèlerinage ne tient pas à l’historicité du chemin ni au pourcentage d’itinéraire goudronné … tracez votre route, admirez les paysages, suivez des balises si elles vous tentent … mais le mieux reste de vous adresser aux gens du cru qui sauront vous renseigner sur les chemins d’aujourd’hui qu’ils connaissent et empruntent … apprendre à lire une carte ne vous nuira pas non plus.

Quant à l’histoire, faites confiance aux historiens, pas aux médecins, ni aux journalistes, ni aux avocats … iriez-vous vous faire soigner une dent par un agrégé de mathématiques en retraite ?

 

L.M.

La propriété intellectuelle du contenu de ce site est protégée par un dépôt à la Société des Gens de Lettres

Page précédente haut de page Accueil

nous écrire