L'ouverture de l'année sainte donne lieu à une
cérémonie
bien connue : avec un marteau en argent, l’archevêque de Compostelle
détruit
symboliquement le mur qui obstrue cette porte fermée en dehors des années
jubilaires. En réalité ce mur fictif est installé quelques jours avant
le 31 décembre
et la récupération des gravats de la démolition, par les assistants à la
cérémonie, donne lieu à la cohue qu’on peut facilement imaginer quand
on connaît l’essor du pèlerinage. Cette tradition devrait disparaître,
cette année sera peut-être la dernière, et être remplacée par un acte
similaire à celui des années jubilaires romaines où le Pape se limite à frapper
trois coups sur la porte du passage des pèlerins.
Une nouvelle porte en bronze et acier de deux battants hauts de 2,6m
et d’un poids de 300 kg, va donc être installée dans les prochains jours
pour remplacer la porte en bois actuelle. Il s’agit d’une œuvre du sculpteur
espagnol Suso Leon, supervisée par le Chapitre de la cathédrale, qui représente
dans sa partie extérieure supérieure un Christ et l’apôtre saint Jacques en
prière. Dans sa partie inférieure des saints pèlerins comme santo Domingo de
la Calzada et les deux papes qui se sont rendus à Compostelle : Jean XXIII
et Jean-Paul II. Dans la partie intérieure six tableaux montrent des moments
de la tradition jacquaire (vocation, martyre, translation, découverte, etc…)
De la même Porte Sainte, le peintre compostellain Segundo Hevia, a offert un tableau au président du Parlement Européen, Pat Cox, afin de « promouvoir Galice et le Xacobeo en dehors des frontières (espagnoles) ».
La volonté des autorités religieuses et civiles de faire de 2004 une année
record d’affluence sur les routes de Compostelle n’est plus à démontrer.
Selon le journal El
Correo Gallego du 4 décembre dernier, dans la réunion de la veille du « Real
Patronato de la Ciudad de Santiago », qui dans un premier temps avait été retardée à cause
de l’attentat contre les militaires espagnols en Irak, le roi Don Juan Carlos
Ier a souhaité, à propos de la célébration de l’Année Sainte, que « au-delà des
frontières, l’apôtre saint Jacques, continue à être un symbole permanent d’intégration,
de coexistence et de dialogue ».
Le président de la Xunta de Galicia, M. Manuel Fraga, qualifie la prochaine Année Sainte de «événement d’importance capitale dans le processus d’identité des peuples et cultures d’Europe » et le président du gouvernement espagnol, M. Aznar, va jusqu’à considérer l’Année Sainte 2004 comme « une affaire de l’état qui compte avec l’appui total du gouvernement ».
Carlos Montenegro |