Sur cette pièce monumentale, chef d’œuvre de l'art roman et l'une des oeuvres les plus importantes de l'art sacré dans le monde, on trouve des chewing-gums collés, des inscriptions gravées au poinçon ou au couteau, sans compter les dégâts invisibles causés par ces milliers de personnes qui escaladent, foulent et vont jusqu'à prendre assise sur des piedestraux vieux de près de neuf siècles.
Un visiteur, Juan del Riégo,"fut ici", et pour que personne n'en doute, il laissa sa signature et la date de sa visite gravée sur la base d'un des piliers. Pour peu que le visiteur se concentre sur les détails du Portique de Gloire il trouvera sur les colonnes, les piliers et dans les recoins, des traces en creux qui n'ont qu'un lointain rapport avec le savant ciseau de Maître MATEO.
La Direction Générale du Patrimoine achève une étude exhaustive sur le Portique de Gloire, mais de nombreux experts pronostiquent déjà, à regret, que la Porte monumentale de la Cathédrale, qui représente tout l'univers médiéval, ait souffert qualitativement davantage durant ce dernier demi-siècle que durant les presque huit cent années antérieures.

Les bouches ouvertes des animaux fabuleux qui soutiennent les piliers servent de corbeilles à papier et il est courant que leurs gueules obscures hébergent des bouteilles de plastique vides, des kleenex usagés et des restes de croissants.

C'est le début de la visite. Pas même le pilier central, la pièce maîtresse, qui est la clef pour interpréter l'ensemble du Portique, n'est épargné. Sur le pilier gauche, sur l'une des figures sculptées au 12ème siècle par Maître MATEO, un autre "artiste" contemporain a gravé au couteau un grossier cœur inachevé. A côté, à peine visibles à l’œil de l'appareil photographique, on devine des initiales.

BARRAL propose d'établir des contrôles d'humidité, de bruit et d'autres nuisances, et compte sur des mesures concertées pour limiter le nombre des visiteurs ."Si nous n'agissons pas d'urgence, les dommages peuvent devenir irréparables, et le pain d'aujourd'hui sera la faim de demain", avertit le directeur du Musée de la Cathédrale.

Ce texte provient d'un site Internet étranger
le visiteur qui nous l'a envoyé a omis d'en noter l'origine
et ne l'a pas retrouvée, oct. 2002

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