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Le site a déjà consacré des articles à l'ordre de Grandmont. Nous remercions Martine Larigauderie Beijeaud de les compléter par cet article sur les pèlerinages. Ils sont connus d’après la Vita S.Stephani, (sa suite De Revelatione) et la Vita Hugonis, dans Scriptores Ordinis Grandimontensis, édités par J.BECQUET, Turnhout, 1968.
Les originesLe prieur commande la Vie d’Etienne de Muret
vers 1163 pour préparer le dossier de canonisation du fondateur
de l’ordre de Grandmont, ordre installé en Limousin, à
20 km au nord de Limoges [voir
le site]. Soutenu par le roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt
et les évêques, le projet abouti sans peine. Guillaume Dandina
raconte les miracles d’Hugues Lacerta dans le but d’obtenir
une reconnaissance identique ; en vain pour Hugues, le premier disciple.
Peu importe. Dans leur compte rendu lyrique de la vie des deux premiers
grandmontains, leurs biographes nous peignent les deux ermites de leur
Ordre suscitant des visites et des pèlerinages. Visite au saint thaumartuge L’habitude est ancrée dans les mœurs.
Le Livre des Sentences recommande de laisser en paix le frère atteint
de folie, au lieu d’aller de pèlerinage en pèlerinage.
Quels rites observent-les dévots ?Le rite le plus simple est la prière. Une femme passe
trois jours en prière avant d’être exaucée.
Le dévot va de lieu saint en lieu saint, pour trouver le bon intercesseur.
Finalement soulagé à la Plagne,un pèlerin devrait
prouver la sainteté d’Hugues [Vita Hugonis, ch.38].Un chevalier
qui habite à une dizaine de kilomètres de Grandmont, Raymond
de Plantadis, paralytique et aphasique, prie sur la dalle devant l’autel
de l’église mère. Prière et contact avec la
pierre du tombeau de saint Etienne le guérissent. Un chevalier
de Limoges demande lui aussi à se rendre à Grandmont pour
prier devant les reliques de saint Etienne. Il souffre de ce qui ressemble
au mal des Ardents. Il supplie tant le prieur Etienne de Liciac (avant
1163) que ce dernier autorise le recueillement sur la tombe. La supplique
se termine par une guérison. On le voit, l’homme qui souffre
demande à la fois le pardon pour ses fautes et l’aide de
saint Etienne. L’hagiographe nous brosse un tableau des dévotions
que le chevalier accomplit. Le pèlerin se prosterne, prie, fait
acte de contrition, pleure, puis Des traits qui persistentDe nos jours, l’eau continue à jouer un rôle dans les pèlerinages limousins. Par exemple A Saint-Eutrope, (Compreignac, 6 km de Grandmont, site d’un prieuré dépendant de Saint-Gérald de Limoges), comme à d’autres bonnes fontaines les pèlerins du XXe siècle font couler des gouttes d’eau, dans leur cou, dans les manches, sur leurs jambes. Les pèlerins boivent de l’eau et en emportent. Ils déposent des cierges dans la chapelle. Deux jeunes ont l’honneur de porter la statue du saint suer un brancard : les pèlerins passent sous le brancard. A Etricor (Etagnac, Charente, Grandmontain), fontaine et statue de saint Pardoux sont l’objet de dévotions [www.saint-jacques.info/pardoux.htm ]. La visite à la fontaine du Bon Saint-Etienne à Ambazac est peut-être un souvenir des vertus attribuées à saint Etienne. Toucher le bois ou la pierre, prendre de l’eau, payer un cierge se trouvent déjà dans les Vitae. De même, il était courant au XXe siècle de « tirer les saints », pour connaître celui qui était responsable du mal ou d’aller visiter de nombreux sanctuaires, démarche que suggèrent les textes. Là les proches jouaient le rôle de la « recommandeuse » lorsqu’ils suggèraient Etienne. Et comme la « recommandeuse », ils faisaient le pèlerinage pour la personne qui ne pouvait pas se déplacer, sans oublier la prière à la Vierge. Après avoir mis l’accent sur le pèlerinage spirituel, les Vitae insistent sur le pouvoir du saint (saint potentiel dans le cas d’Hugues).Les pèlerins viennent trouver la consolation face à la mort et aux souffrances de la vie, ils ont confiance dans les qualités thaumaturgiques du saint. Les rites déjà en place se sont maintenus jusqu’à nos jours. |
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