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Un volume 16 x 24 d'environ 300 pages dont 50 illustr. Marseille, La Thune, 2002
Aller en pèlerinage, c'est aller vers un lieu particulier, un lieu sacré, un « haut lieu » marqué par des apparitions, par des miracles, par une renommée qui attire les foules. Le pèlerinage, très critiqué à la fin du Moyen Age et ensuite par les humanistes et par les Réformés, prend un nouvel essor après le concile de Trente et jusqu'à la fin du XVIle siècle. Mais il se transforme. Le clergé met l'accent sur la dévotion qui doit animer le pèlerin. Confessions et communions se multiplient dans les sanctuaires, tandis que les apparitions et les miracles qui s'y produisent sont considérés comme autant de preuves de la vérité de la foi catholique
Les itinéraires pèlerins de l'ancienne Provence, entre le XVIe et le XVlIIe siècle, illustrent ce schéma général. A partir des romérages qui, dans leurs processions, leurs réjouissances et leurs combats entre villages, gardent le souvenir de l'ancien pèlerinage, de l'histoire particulière d'un territoire, cet ouvrage étudie, à l'aide de documents exceptionnels, quatre sanctuaires qui correspondent à quatre itinéraires.
Le premier itinéraire est celui d'un religieux de la fin du XVIe siècle, pèlerin à la Sainte-Baume. Sous sa plume, ce lieu immémorial devient le sanctuaire où, auprès de Marie-Madeleine, pécheresse et pénitente, contemplative et mystique, le pécheur se convertit. Notre-Dame de Beauvoir à Moustiers, lieu médiéval aussi, constitue le but d'un autre itinéraire, celui qu'empruntent les parents des enfants morts-nés, soucieux que leur enfant soit baptisé après avoir donné des « signes de vie ». Par là, Moustiers est un lieu de manifestation de la toute-puissance de la Vierge, qui donne à l'enfant la vie éternelle et le réintègre dans la communauté villageoise, dans le cimetière paroissial. Notre-Dame de Laghet, près de Nice, et Notre-Dame du Laus, près de Gap, représentent une nouvelle variété de sanctuaires nés au temps de la reconquête catholique et entièrement marqués par celle-ci.
En ces lieux, en effet, miracles ou apparitions peuvent relever d'une mentalité ancienne, mais le clergé qui rend compte de ces événements merveilleux se fait plus attentif à la dévotion individuelle, à la « conversion » de chaque pèlerin à une meilleure vie. C'est au Laus surtout que perce cette préoccupation, à travers le message transmis par la voyante du lieu, Benoîte Rencurel, dont certains traits annoncent ceux des voyantes de La Salette ou de Lourdes. |
Sommaire
Marie-Hélène Froeschle-Chopard, Le pèlerinage
au fil des siècles. |
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