mise à jour le 20 janvier, 2006 | Connaître saint Jacques. Comprendre Compostelle. | survol du site | Page précédente | Accueil |
Ce projet réunit des acteurs roumains et français.
Il propose un cheminement de réconciliation pour guérir les plaies du passé.
Le spectacle témoigne de la lutte pour le droit de l’homme à l’encontre de tout système totalitaire et de toute forme d’oppression.
Une dimension politique, sociale et culturelle.
Un spectacle conçu par Anca Belorgea, artiste roumaine
un spectacle de mémoire |
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Ils sont confrontés à la mort. Ils sont condamnés à l’oubli. Ils veulent garder la mémoire. | |
Des hommes et des femmes au XXème siècle s’opposent à un régime totalitaire à l’Est.
Ils veulent avoir la liberté. Ils veulent pouvoir s’exprimer. Ils veulent préserver la vie.
C’est interdit : Une nuit d’hiver pas comme les autres. Des jeunes viennent d’être tués.
Des croix se dressent. Des cierges s’allument. On prie. Ils sont confrontés à la mort. Ils sont condamnés à l’oubli. Ils veulent garder la mémoire. C’est la mémoire d’une éblouissante rencontre,
c’est le souvenir d’une parole qui leur a été dite et qu’ils n’arrivent toujours pas à comprendre.
Un puzzle de souvenirs différents et parfois contradictoires cerne un ancien mystère :
Qui est Jésus de Nazareth? |
Le cheminement des acteurs vers Compostelle |
Le groupe d’acteurs va parcourir à pied le chemin vers
Santiago de Compostela, où se trouve le tombeau de Jacques, le premier
apôtre martyr. |
Anca Berlogea : le pourquoi du projet |
De l’expérience vécue... Roumanie 1989. La chute du communisme. Après 45 ans de régime totalitaire. Mais tous les autres, ceux qui sont restés en dehors de ces prisons froides et humides, eux, ils ont eu peur. Ils ont vécu leur vie dans une prison plus infernale encore, car aucun mur ne les enfermait, seulement leur peur et elle était infranchissable. Ils ont fait grandir leurs enfants dans cette peur, dans cet enfer sans paroles, car rien ne pouvait être dit ni dans la confiance, ni dans l’amour. Et les paroles des vivants étaient là, porteuses de ténèbres et de nuit, sans espoir et sans vie. Mais la voix de ceux qui étaient morts, enfermés au delà des murs épais des prisons communistes, ces voix là qu’on a voulu faire taire, ce sont elles qu’on a finalement entendues. La voix des morts a été plus forte que celle des vivants. Un 21 décembre, en plein hiver, c’étaient des jeunes, des
très jeunes qui ont eu le courage de franchir ces murs invisibles de la
peur et du silence, de choisir la liberté et la parole. Ils n’étaient
pas nombreux, ceux qui ont osé crier « liberté » et ils ont été tués,
en pleine nuit, en plein hiver. Quelques-uns. Mais le lendemain déjà,
c’étaient leurs voix qu’on entendait, c’était leur foi qui ouvrait aux
autres les portes de cette prison du silence. Le lendemain déjà, ils étaient
là, plus présents encore. Il y avait des croix, des fleurs, leurs photos
sur les murs. Des photos de jeunes souriant. Ils étaient morts: ils étaient
encore plus vivants. La Roumanie n’est pas un pays qui a connu la résistance, qui était à l’oeuvre en Pologne. Les gens se sont tus, ils ont subis la tête baissée le poids d’un système totalitaire. Si des voix, si rares, osaient dire la vérité, elles étaient vite rendues au silence. Il y a eu des martyrs : ils ont témoigné de leur foi, ils ont prononcé une parole de vérité contre un système fondé sur le mensonge. Ils sont morts. Contre ceux qui osaient dire la vérité, la haine grandissait, nourrie par la peur, par cette peur sans limites, cette peur incroyable qui peut rendre les hommes esclaves de la mort. Quand les murs de cette prison sont tombés, les hommes se souvinrent de ceux qui ont osé dire : vous vivez dans le mensonge. Ils leur ont dédié des monuments, des croix et des fleurs, ils ont publié leurs photos pour garder vivante leur mémoire. Ils ont aménagé des anciennes prisons en musées, ils les ont remplies des vestiges. Ils cherchaient les fiches de la « securitate », des souvenirs classées dans des boîtes sur ceux qui sont morts. Ils ne les ont pas toujours retrouvées. Tant de temps après on voulait enfin connaître la vérité, cette vérité qui rend libre. Et ce n’était qu’une parole, si simple, si puissante, et si difficile à suivre. ... à la parole de l’Evangile Ce qui m’a frappé la première fois que j’ai lu l’Evangile selon Jean c’était cette lutte, cette lutte incroyable entre un homme qui prenait le risque de la parole et des gestes qui rendaient libre et tous ceux, tous les autres, qui avaient peur. Nicodème et Jean, en face à face. Ils se souviennent. Entre les remords et la confiance, entre la peur et le courage de la parole,
il y a un difficile passage: c’est le pardon. |
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