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Trop souvent présentée uniquement comme point de départ pour
Compostelle, la ville du Puy est avant tout un grand sanctuaire marial. C'est
la dévotion à Marie qui a marqué son histoire et non celle à saint Jacques.
Oublié pendant plus de 9 siècles, le voyage en Galice de son évêque Godescalc
est venu fort opportunément conforter la beauté des paysages de
l'Aubrac et de la Margeride. Le Puy est ainsi devenu le principal point
de départ
vers Compostelle des pèlerins contemporains. Si Compostelle a ses années
saintes, Le Puy fête aussi un grand jubilé. Moins fréquent
il n'a lieu que quelques fois par siècle. Le dernier était en
1932. L'année 2005 est la première année jubilaire du XXIe siècle.
Nous publions à cette occasion un texte de Denise Péricard-Méa paru en 1997,
dans L'Auvergne & le Limousin, Larousse, France Loisirs.
Un siteLe Puy-en-Velay est bâtie sur l’un des sites les plus pittoresques du monde, au centre d’un bassin verdoyant qui emprunte une impressionnante originalité aux étranges rocs volcaniques surgissant de toutes parts. Ces aiguilles de pierre, restes d’anciennes cheminées volcaniques émergent d’un paysage bien plus vieux que la chaîne des Puys. Plusieurs sont couronnées de monuments religieux car l’imaginaire assimile volontiers ces sommets à des échelles permettant d’accéder au ciel. C’est ainsi que le rocher d’Aiguille haut de 85 m. se dresse sur la rive droite de la Borne, dans un faubourg du Puy, d’où saint Michel est particulièrement bien placé pour pourfendre le dragon. Un sanctuaire à la ViergeLa ville elle-même escalade le flanc méridional d’une colline
isolée, le mont Anis, lieu de culte gaulois avant d’être
un temple romain puis une cathédrale. L’accès au monument
se mérite : d’abord les gradins de la rue des Tables, puis un escalier
de soixante marches aboutissant à un porche établi sous l’église
et communiquant avec elle par une autre série de marches. C’est
de là que partit la première Croisade, de cet écrin de
la Vierge Noire à demi construit sur le vide et dominé par un
clocher haut de 56 m. Roman ? Byzantin ? Mozarabe ? On n’en finit pas
de définir son style indéfinissable. Pas plus que ne l’est
cette autre merveille, le cloître voisin où processionnaient les
chanoines, l’un des plus beaux cloîtres romans d’Europe. Le sculpteur de Notre-Dame de FranceJean-Marie Bonnassieux (1810-1892), Un sanctuaire de pèlerinage historiqueLa ville a été modelée pour les pèlerins dont l’afflux
ne s’est jamais tari. Dès le Moyen Age et jusqu’à aujourd’hui,
l'économie du Puy repose presque entièrement sur la réputation
de miséricorde et de miracles de la « chère petite vierge ».
La ville s’est lentement organisée pour faire face aux fameux jours
de « jubilés », ces grandes fêtes qui ont lieu chaque
fois que le Vendredi saint tombe un 25 mars, jour de l’Annonciation (lorsque
la mort du Christ coïncide avec l’annonce de sa naissance faite à Marie
l’ange Gabriel). Chaque jubilé dure deux semaines et ce depuis
1065, attirant des milliers de pèlerins. Au moment des Rogations également
l’affluence était grande, ce qui n’allait pas sans causer
morts par étouffement et piétinement des cultures. |
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