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mise à jour le 20 janvier, 2017 Connaître saint Jacques. Comprendre Compostelle. survol du site Page précédente Accueil

La Fondation réagit à un article du Monde

Nous avons remarqué un article d'un envoyé spécial du journal Le Monde dans l'édition des 17/18 août 2003. Sous le titre "L'affluence sur les chemins de Saint-Jacques témoigne du retour en grâce des pèlerinages", l'auteur aborde quelques points qui nous tiennent à coeur concernant la via podiensis. Le sous-titre : "des milliers de fidèles se recueillent au pied de la Vierge noire, 1600 km les séparent de la Galice" nous a également conduits à réagir en adressant au Monde la lettre suivante.

Messieurs,

 

Animateur d'une Fondation pour la recherche sur saint Jacques et les pèlerinages, je souhaite apporter quelques compléments et correctifs aux informations que vous avez publiées sur ces sujets, en particulier dans votre numéro des 17/18 août 2003, page 6.
Il est effectivement habituel de dire qu'il y a, en France, quatre chemins de Compostelle, mais il est inexact d'écrire que leur origine remonte au IXe siècle. Ils sont évoqués pour la première fois dans un manuscrit du XIIe siècle. Ce manuscrit est l'un des cinq livres du Codex Calixtinus. Il est resté quasiment inconnu jusqu'à la fin du XIXe siècle où il été publié en latin. Il n'est véritablement connu en France que depuis 1938, date à laquelle il a été publié par Jeanne Vielliard sous le titre de Guide du pèlerin, titre qui n'est pas celui du manuscrit mais qui a fait le succès de ce livre.
Il est vrai que le pèlerinage de Jean-Paul II à Compostelle en 1982, un an après la proclamation de l'autonomie de la Galice, puis l'organisation des JMJ ont contribué à l'essor de ce pèlerinage. Mais, bien que les auteurs, dont l'un appartenait à sa rédaction, soient partis de Vézelay, Le Monde se devait de citer aussi Priez pour nous à Compostelle, ouvrage qui a véritablement assuré le lancement médiatique du chemin et qui met encore des pèlerins sur la route.
Remontant encore un peu dans l'histoire, il aurait pu raconter la naissance du GR 65 dans le début des années 1970 et proposer la lecture du numéro de la revue Le Fil consacré à ce sujet et toujours en vente à l'Office du Tourisme du Puy*. Cela pour ne pas laisser croire à ses lecteurs que ces chemins sont des chemins de pèlerinage médiévaux mais pour leur montrer comment ils ont été construits dans un passé somme toute récent pour répondre aux besoins de la société d'aujourd'hui.
S'agissant des pèlerins qui assistent à la Messe des pèlerins, l'article peut laisser supposer que tous vont à Compostelle. Il n'en est rien, beaucoup de ceux qui partent du Puy n'arriveront jamais en Galice pour diverses raisons, mais tous auront partagé un peu de la magie de Compostelle, tels ce pèlerin qui nous a dit un jour "j'ai fait trois fois Compostelle dont une fois du Puy à Conques".
Enfin le sous-titre de l'article laisse supposer, à tort, que les milliers de fidèles qui se recueillent au pied de la Vierge noire sont sur le départ pour Compostelle. Cette mystérieuse Vierge était vénérée au Puy bien avant saint Jacques à Compostelle, en particulier par des pèlerins espagnols. C'est desservir la ville que de ne la voir qu'en fonction de la lointaine Galice.

 

Recevez, Messieurs, l'expression de mes salutations distinguées,

Louis Mollaret
président
Fondation David Parou Saint-Jacques

* Voir le témoignage de Jean Chaize qui a tracé ce chemin en Haute-Loire

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