Il s’agit d’une découverte capitale et d’un pas très important
dans la récupération de cet incunable qualifié d’exceptionnel par les
spécialistes, autant par sa qualité artistique que par l’information qu’il
apporte sur l’histoire de l’église avant le Concile de Trente.
La prestigieuse revue « Pliegos de Bibliofilia » consacre l’article d’ouverture
de son dernier numéro à cette exceptionnelle découverte. Il s’agit de
quatre feuilles en parchemin qui permettent de mieux connaître l’histoire
du livre et qui s’intègrent aux autres fragments déjà découverts, en papier
et parchemin, et qui avaient été malheureusement utilisés comme couvertures
d’autres œuvres. Selon J.I. Cabano, dans l’article publié dans « Pliegos
de Bibliofilia », l’incunable, remplacé par le missel de Saint Pie V,
ne fût plus utilisé après le Concile de Trente. La non-utilisation du
missel provoqua sa disparition et seulement quelques feuilles détachées
furent retrouvées.
Le chanoine historien, Antonio López Ferreiro, trouva des références,
datées du XVI siècle, où on indique qu’il existait deux exemplaires de
l’œuvre, un en parchemin et un autre, plus vieux, qu’on utilisait sur
l’autel dans les célébrations de chaque jour. D’après les recherches d’Antonio
Odriozola dans les archives de la Cathédrale de Compostelle entre 1961
et 1986, on sait que le missel fut commandé par l’archevêque Alonso II
de Fonseca à Juan de Porras et González Rodriguez de la Passera, imprimeurs
à Monterrei (province d’Ourense). Sept cent vingt exemplaires furent édités
en papier et trente autres en vélin ou en parchemin. Un autre missel,
le «Misal Auriense» (Missel d’Ourense), dont deux exemplaires sont conservés
dans la cathédrale d’Ourense, auraient été commandés postérieurement au
même imprimeur. Le meilleur soin typographique et les pages numérotées
du «Missel Auriense», prouveraient son impression postérieure au «Missel
Compostelano». Le document retrouvé est composé de quatre feuilles, en
parchemin, de trente-deux lignes sur deux colonnes. La première, avec
une très belle typographie musicale, concerne l’Ordinaire de la messe.
Le second fragment est une feuille avec la fin de la Préface, au recto,
et la description détaillée des cérémonies à observer pendant le Canon
au verso. Le troisième fragment est un double feuillet dont la première
feuille correspond au premier dimanche de l’Avent avec l’Epître du jour
suivi des Evangiles et Epîtres du lundi et mardi suivants. En fin, le
quatrième fragment, également un double feuillet, contient les textes
du mercredi, jeudi et vendredi et des jours de fête de Carême. Selon le
chercheur Antonio Odriozola, l’incunable découvert est « exceptionnel,
peut-être unique dans le monde, à cause de l’histoire même du document
et son reflet dans différentes références et descriptions bibliographiques
»
Traduction et compilation par C.Montenegro de deux articles
parus dans «El Correo Gallego» du 30.05.03 voir
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