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mise à jour le 20 janvier, 2006 Connaître saint Jacques. Comprendre Compostelle. survol du site Page précédente Accueil

La lettre de Jacques

Avec l'aimable autorisation du journal La Croix, nous publions ci-dessous une chronique parue dans le numéro du vendredi 25/07/2003. Boglarka Lamboley, Pasteur, appelle notre attention sur l'actualité de la Lettre de Jacques.

Le Festival de la correspondance de Grignan accueille chaque année les visiteurs, touristes et vacanciers de la Drôme provençale. L'art épistolaire est mis en valeur sous toutes ses formes. Le programme est riche, et les participants nombreux.
Si, pendant l'été, Grignan s'anime, cette saison dans la vie des paroisses ressemble souvent à une hibernation. Nous avons ajusté notre rythme de vie à l'année scolaire : nous débutons la plupart de nos activités en septembre et nous faisons une pause pendant l'été, puisque beaucoup d'entre nous prennent
un moment de repos. Il y a alors comme une sorte de ralentissement, comme si le battement du coeur de ce corps qu'est l'Église devenait à peine perceptible, tout en devinant l'existence de la vie... Est-il possible, malgré tout, de nous ré-animer, et de nous rassembler autour d'un même projet, catholiques et protestants ? Bruno Dardelet, chef d'une entreprise de communication à Grenoble, a relevé ce défi, et nous voilà réunis, le 29 juin, autour de la Lettre de Jacques, à la collégiale de Grignan, pour une soirée qui nous associera au Festival de la correspondance, paroisses catholiques et réformées. En effet, faire connaître et offrir cette épître aux passants, touristes, vacanciers, quelle idée lumineuse pour nous extirper de la chaleur provençale et aller à la rencontre de ceux qui croisent notre chemin ! Si repos rime avec détente, distraction, relâchement, l'été pour beaucoup est aussi une période privilégiée où l'on peut se réserver un temps pour soi, un temps où l'on réfléchit sur le sens de sa vie. Dans le dictionnaire, le repos est « absence de mouvement, immobilité, pour faire disparaître la fatigue », mais aussi « quiétude, tranquillité », donc c'est un temps de paix, propice au ressourcement, à la recherche de soi-même, pour qu'un changement puisse s'opérer... Or, la Lettre de Jacques ne nous propose justement pas du repos, du ralentissement, mais des outils pour repartir autrement, une véritable régénération. Cette épître adressée à l'Église universelle est une lettre qui interpelle, qui veut que nous changions, tant dans notre interprétation de la foi que dans notre pratique. À travers une telle parole, ce temps de paix et de tranquillité nécessaire pour chacun de nous peut devenir ressourcement, changement du regard et du coeur. Ainsi, l'épître évoquée contient des instructions pratiques et concrètes adressées « à l'ensemble du peuple de Dieu dispersé dans le monde » ; elles sont données dans un souci d'exigence et de cohérence entre foi et actes, entre ce qu'on est et ce qu'on fait, cohérence à rechercher dans un face-à-face avec soi-même et avec Dieu. Les thèmes abordés s'enchaînent sans qu'il soit néanmoins possible de dégager une logique dans la succession des sujets traités : la persévérance de la foi, la lutte contre les dominations sociales (argent, pouvoir...), sont le résultat, pour l'Apôtre, d'un équilibre entre l'écoute et la réalisation de la parole. Cet équilibre devient une priorité, pour vivre une foi authentique et vivante, car c'est ainsi que l'Église peut être solidaire avec ceux qui souffrent, c'est ainsi qu'elle peut accueillir les petits et les pauvres. Quel dynamisme, quelle persévérance et quelle foi profonde, quelles exigences se dégagent de cette lettre ! Ces paroles nous rejoignent dans notre aujourd'hui pour nous communiquer, pour nous prévenir que « la foi sans les actes est morte » (2, 26). Vivre selon les préceptes de Jacques, c'est prendre un risque : le risque d'aller à l'encontre des conventions sociales, d'être insensé aux yeux du monde, d'avoir la liberté de porter un regard autre sur ceux qui sont défavorisés et, par conséquent, d'être radicalement transformé par la rencontre avec Dieu et avec l'autre. De la nécessité d'une foi active, nous avons témoigné tous ensemble, catholiques et protestants réformés, dans une oeuvre collective à Grignan. Et nous vous invitons à lire ou relire la Lettre de Jacques.

Que Dieu nous interpelle et nous transforme !

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