Notre expérience espagnole a contribué au succès de ce séminaire. Il est important qu'il ait été réuni dans un lieu où on accueille des pèlerins. La convivialité entre hospitaliers français et espagnols, malgré le handicap de la langue, était un reflet de la réalité supranationale que vit le pèlerin en chemin. L'âge élevé des participants reflétait plus la réalité des associations jacquaires françaises que celle du Camino. En Espagne, il y a plus de jeunes aux séminaires car ils sont recrutés parmi les pèlerins et pas dans les associations. Il est inévitable que des candidats hospitaliers ayant été de " chauds " pèlerins gardent à fleur de peau les difficultés de leur chemin. Je crois qu'il serait mieux que les thèmes propres aux associations ne se transmettent pas aux hospitaliers et qu'au séminaire il vaut mieux se dévouer à l'hospitalité. "

A l'origine de cette formation, l'offre faite par nos amis basques de renforcer leurs équipes d'accueil à Roncevaux avec des hospitaliers français.
L'expérience montre en effet que le passage des Pyrénées est souvent, pour le pèlerin parti depuis déjà deux ou trois semaines, un choc émotionnel et culturel important.
L'entrée en Espagne représente une rupture après une étape parfois éprouvante. Le pèlerin français, ou étranger ayant traversé la France, se trouve mêlé à des pèlerins espagnols, parfois nombreux, qui ont là leur point de départ. Et la présence d'hospitaliers français pour assurer leur accueil était apparue très souhaitable.
Tous ne réagissent pas comme cette pèlerine, partie du Puy qui se sentait déjà une ancienne du Chemin et trouvait plaisir à accueillir les nouveaux venus.
La session a été ouverte à d'autres adhérents d'associations intéressées par l'hospitalité dans d'autres gîtes que Roncevaux.

Le programme très intéressant était calqué sur les formations assurées par la Fédération espagnole, le principal animateur étant don José Ignacio Diaz.

Les principaux sujets présentés ont été :

 

l'histoire de l'hospitalité et témoignages d'hospitaliers,

 

les moyens de l'hospitalier, comment organiser un refuge ?

 

les attitudes pratiques de l'accueil

 

la spiritualité de l'hospitalité, par Léonard Tandeau de Marsac

 

la pharmacie de l'hospitalier et les gestes qui peuvent soulager le pèlerin

En résumé deux journées d'échanges denses et d'amitié entre anciens pèlerins, souvent multirécidivistes, bien décidés à continuer à témoigner de l'esprit du Chemin en se consacrant à l'accueil
Nous rendrons compte ultérieurement avec plus de détails des apports de ces journées. En attendant voici les conclusions d'une session déjà ancienne des hospitaliers en Espagne (San Juan de Ortega 1992):

• Réaffirmer le caractère volontaire et gratuit du travail des hospitaliers.
  
• Le travail des hospitaliers vise avant tout le service et la satisfaction des besoins des pèlerins.
  
• Il est de la mission de l'hospitalier d'encourager la réflexion chez le pèlerin pour l'aider à découvrir le véritable sens spirituel du chemin de saint Jacques.
• Nous soulignons l'importance et le sérieux que revêt la délivrance du carnet de pèlerin.
• Chaque année se tiendra un sage de formation pratique des nouveaux hospitaliers.
• L'hospitalier sera tenu d'accueillir aimablement tous les pèlerins sans discrimination.

Les débats ont permis des échanges sur l'éthique du chemin, le carnet de pèlerin montrant certaines divergences d'appréciation entre les propositions les façons d'apprécier les situations tant d'un côté à l'autre des Pyrénées qu'entre pèlerins français. Ces débats mériteront d'être approfondis.

Rendez-vous a été pris pour le 11 mai à Saint-Jean-de-Braye où nous poursuivrons ce travail par une réflexion sur l'hospitalité en France.

L'expérience de nos amis espagnols mérite d'être transposée aux réalités de l'hébergement en France.