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En octobre 1999, Jean-Paul II la proclame co-patronne de l’Europe
en même temps que Catherine de Sienne et sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix
(autres patrons : saint Benoît en 1964 et Cyrille et Méthode en 1980).
Nous publions ci-dessous de premiers éléments d'information
sur sainte Brigitte et sa place dans l'histoire de l'Europe.
Donner à l’Europe de nouvelles bases.Le christianisme est un élément central et caractéristique
qui a façonné la culture européenne et a été mêlé de façon inextricable
à son histoire. La route vers l’avenir doit tenir compte de cela. |
Brigitte de Suède et son mari, pèlerins en 1341-1342D’après la plus ancienne de ses Vies, écrite peu après
la mort de la sainte par son confesseur Pierre de Skenninge et son secrétaire
Pierre d’Alvastra. Puis d’après une autre Vie écrite par Burger, évêque
d’Upsal, son contemporain. Puis par sa fille Catherine, et d’après ses
Révélations.
«Ce frère suivait sainte Brigitte au voyage de Saint-Jacques. Il vit en esprit sainte Brigitte comme couronnée de 7 diadèmes et vit le soleil comme tout noirci. De quoi s’étonnant, il ouït une voix qui lui disait : « ce soleil obscurci signifie le prince de votre terre qui, ayant relui comme un soleil, sera méprisé par l’opprobe des hommes. Et cette femme que vous voyez aura l’épi d’une grâce de Dieu septuple, laquelle est signifiée par la couronne septuple que vous avez vue. Et ceci vous sera en signe que vous serez guéri de cette infirmité. Vous retournerez aux vôtres et serez élevé à une plus grande dignité. Etant retourné, il fut fait abbé, faisant progrès de vertu en vertu.» *
Brigitte visionnaire et politiqueAu retour, les pèlerins traversent la France. Ulf tombe malade
à Arras et manque de trépasser. Les époux décident de se séparer pour
entrer en religion. Après la mort de son mari (en 1344, des suites de
sa maladie), elle se retire au couvent d'Alvastra, où elle eut ses visions.
Sainte Brigitte de SuèdeElle fut canonisée par Boniface IX le 7 octobre 1391. Très vives controverses aux conciles de Bâle et de Constance, en particulier de Jean Gerson. Mais sainteté confirmée 2 fois au XVe siècle (1415 par Jean XXIII et Martin V le 1er juillet 1419). Hostilité des grands docteurs de l’Université de Paris. Pierre d’Ailly, Jean Gerson, la faculté de théologie de Paris s’opposent. 1415, Gerson, à la fin du concile de Constance déplore que la papauté canonise sans l’avis des conciles. Ne s’agit-il pas de visions fausses, illusoires ou frivoles qui entraîneraient les fidèles dans l’erreur. Dangereux aussi de les rejeter alors que dans d’autres pays on en dit du bien : scandale chez les chrétiens et ébranlement de la foi populaire. Grégoire XI, dit Gerson, se serait amèrement repenti d’avoir suivi les avis des visionnaires qui lui avaient conseillé de quitter Avignon pour Rome, allusion claire à Brigitte. Au concile de Bâle, le théologien allemand Mathias Döring tire 123 propositions hérétiques ou suspectes qu’il tente de faire condamner. Mais la méfiance du concile vient de ce qu’elle apparaît comme une adepte de la conception monarchique de la papauté romaine qu’elle a exaltée. Fin du Grand Schisme en 1415, l’Eglise de France est gallicane, conciliariste et antiromaine. D’où, dès la première moitié du XVe siècle, une large diffusion dans les pays relevant de l’obédience romaine : Italie, pays scandinaves, Angleterre, Allemagne (incunable en 1492 puis en 1500) et même traduction en tchèque. Luther la traite de folle mais la Contre-Réforme la remet à l’honneur (reédition à Rome en 1628) Quantité d’autres prophéties lui sont attribuées : apologie de la pauvreté, critique de la papauté d’Avignon, exaltation du rôle de telle ou telle dynastie. La France fermée d’une manière générale à la lecture des textes mystiques, ce type de littérature connaissant un grand essor en Italie, Allemagne, Pays-Bas. Ils n’intéressent que dans un contexte politique, et non religieux. Des leçons et un modèle pour aujourd'hui ?Les phénomènes surnaturels constituent une forme de pouvoir qui ne peut pas laisser indifférents les pouvoirs civils ou ecclésiastiques. Le Moyen Age n’a pas été crédule, mais au contraire a témoigné d’un esprit critique pouvant aller jusqu’à l’indifférence vis-à-vis des phénomènes surnaturels. Visionnaires et prophètes à la sensibilité vibrante qui fait d’eux des témoins particulièrement intéressants des espoirs et des peurs de leur temps. Prophétie authentique ou falsifiée, peu importe. Besoin de se rassurer sur les malheurs du temps et aux changements dont la signification échappe. Désir de prévoir l’avenir pour le maîtriser et, si possible pour l’orienter. Les puissants de ce monde ont cherché à apprivoiser les prophètes et les visionnaires et à mettre leurs révélations au service de leurs intérêts. Saint Jean l’Evangéliste, auteur de l’Apocalypse est un voyant et un prophète. A partir du XIIe siècle se développe un courant prophétique en dehors de l’Eglise. 1147, le pape approuve les visions d’Hildegarde de Bingen. Mi XIVe, dév. considérable : malheurs des temps. Place des femmes que Dieu charge de délivrer aux hommes des révélations sur le présent et l’avenir. Attributs : plume, encrier et livre Revelationes S. Birgittæ, éd. J. Keerbergium, Anvers,
1611, Livre VI, chap. 36 Bibliographie : |
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