Noun Seinhour,
Penso de moun deber de Counseillé Général d’ô Sent
Jacques des Blats, de m’ensserbi de le lenguo des Anciens per bous rendre
gracias de l’honour que nous fasès en beni dans nostros mountanhos
et per bous dire cossi estimons eici, anhuéi, lou prix de la presence
del plus grand ebesquo d'Espanho ;
Ses bengut Moun Seinhour, omb nostre ebesquo Maurice Pourchet per bénitji
la peyro que be de leba, nostro curat l’abba Jammet. Bons remercions tout
ses tres.
Aquelo peyro es lebado per dire a tout lou monde, que de centenats et des
centenas de cristios sous passats sur aquelo routo les uels lebats sur les estielos
de la Carraouo de Sent Jacques, per ana à Santiago de Compostelle prega
nostro Patroum Coumun.
Aquelo peyro es per nous fa soubeni de toutes les omos d’aquelo countrado
que sous ana en Espanho per trobalha.
Les tsours passats en Castille ou en Galice aouo marqua nostre pais « eici
son un paouo d’Espanho ». Nostro lengo, nostro pataï es
esta toucat per oquel cousinatso amb bouostro Païs et si de dolaï lou
liouron disoun : uno batsho, uno tschabro, un tsçhi, naoutres dison et
n'en son fiers : uno cabro, un co unu baco.
Aquestchos bouyatsos en Espanho aouo marqua nostro pais dius soun coustmo.
Nostres beilets, - dobon Diou sias-coum, - pourtabou petchiouno besto de
raso et gron copel bourru, - les chales, les coulards d’or de nostros
anciennos beniou d’Espanho.
Peyro routso d'o Sent Jacquo,
Peyro lebado de la Croyanco,
Peyro lebado del soubenir,
Peyro lebado de l’amista, entre nostrestres,
Païs ; l’Espanho, l’Oubernho et la Francio
Peyro troucado d’uno estielo te saludons… et aro qu’e t’aon
benetjido… foson…
te saludons et foson proumessa de te garda en prega Diou que sogues-ses per
toutsours la peyro de lo Pa et de lo Liberta » Monseigneur,
Je pense de mon devoir de prendre la langue de nos anciens pour vous remercier
de l’honneur que vous nous faites en venant dans nos montagnes, et pour
vous dire combien nous apprécions aujourd’hui, ici, le prix de
la présence du plus grand évêque d’Espagne.
Vous êtes venu, Monseigneur, avec notre évêque Maurice Pourchet
pour bénir la pierre que vient de dresser notre curé l’abbé Jammet.
Nous vous remercions tous les trois.
Cette pierre est levée pour rappeler à tout le monde que des centaines
et des centaines de chrétiens sont passés sur cette route, les
yeux levés vers les étoiles du Chemin de Saint-Jacques, pour aller à Saint-Jacques-de-Compostelle
prier notre commun patron.
Cette pierre nous fait penser encore à tous ceux de notre pays qui sont
allés en Espagne pour y travailler.
Les jours passés en Castille ou en Galice ont marqué notre pays.
Ici nous sommes un peu d’Espagne.
Notre langue, notre patois à été touché par ce cousinage
avec votre pays, et si au-delà du Lioran on dit une vache batche, une
chèvre chabre, un chien chi nous, nous disons et sommes fiers uno baco,
uno cabro, un cho (Ko).
Ces voyages en Espagne ont marqué notre pays dans son costume. Nos anciens –devant
Dieu soient-ils ! – portaient petite veste rase et grand chapeau bourru,
et les châles et les foulards de nos grand-mères venaient d’Espagne.
Pierre rouge de saint Jacques !
Pierre levée de la croyance !
Pierre levée du souvenir !
Pierre levée de l’amitié entre nos trois pays : l’Espagne,
l’Auvergne et la France,
Pierre trouée d’une étoile nous te saluons
Et maintenant que nous t’avons bénie, nous faisons promesse de
te garder, en priant Dieu, pour que tu sois toujours la Pierre de la Paix et
de la Liberté.
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