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L'année sainte ou jubilaire est une période au cours de laquelle l'Eglise accorde de singulières grâces spirituelles aux fidèles, en imitant la Bible en ce qui concerne l'année Jubilaire des Israéliens : tous les 7 ans, on célébrait l'année Sabbatique lors de laquelle celui qui avait vendu ses terres par besoin les récupérait et les esclaves devenaient libres. Tous les 50 ans, c'était l'année jubilaire (Lv.25). Jésus dit qu'il vient annoncer “ une année de grâce du Seigneur ” (Lc. 4, 16). L'année sainte est une grâce offerte à tous et singulièrement une invitation, à renouveler sa foi, à revenir vers une vie chrétienne. Les pèlerins qui en sont jugés dignes se voient alors octroyer une indulgence plénière.
L’indulgence plénière est une remise de la peine temporelle. En effet, si le confesseur peut effacer les fautes, il reste la marque d’une peine temporelle qui doit s’accomplir dans le Purgatoire. D’où l’idée largement répandue que le pèlerinage à Compostelle lors d’une année Sainte permettra au pèlerin d’entrer directement au Paradis.
A Rome : En1300 le pape Boniface VIII institue un jubilé pour Rome, renouvelable tous les 100 ans. La grâce accordée est l’indulgence plénière pour tous ceux qui visiteront 15 jours de suite les basiliques de Saint-Pierre et de Saint-Paul.
A Compostelle : L'année jubilaire à Compostelle a lieu lorsque le 25 juillet tombe un dimanche " en mémoire de ce que la découverte du tombeau de saint Jacques fut faite un dimanche ". Ce qui reste une hypothèse. Une bulle papale de 1179 et la chronique d’Alphonse VII voudraient faire remonter à 1122 l’octroi par Rome de cette année jubilaire au sanctuaire galicien. Il n’en est rien : la bulle est fausse et la phrase de la chronique a été interpolée. Les érudits tendent à s’accorder pour dater la première année jubilaire au plus tôt du début du XIVe siècle en raison de deux mentions au jubilé romain qui fut décrété par Boniface VIII en 1300.
Il ne reste de cette fausse bulle que deux copies, dont une du XIVe siècle. Il se trouve qu’en 1318, le Français Béranger de Landore fut nommé archevêque de Compostelle par le pape, mais il mit quatre ans à pouvoir prendre possession de son siège qui lui était disputé par un compétiteur galicien. En 1322 seulement, Béranger put «célébrer avec une grande dévotion sa première messe solennelle sur l’autel du très saint apôtre». Or, il se trouve que, cette année 1322, le 25 juillet tombait un dimanche. Il apparaît donc comme très plausible que Béranger ait été le fondateur de cette première année jubilaire à Compostelle. Il aurait ainsi perpétué le souvenir de ce dimanche faste 25 juillet 1322 en étant certain d’attirer, de tout le monde chrétien, des pèlerins dans sa cathédrale.
Aujourd’hui, l’année sainte commence par un acte liturgique : l'ouverture de la Porte Sainte par l'archevêque, le 31 décembre à minuit.
* les années saintes du XXe siècle ont été les suivantes : Denise Péricard-Méa |
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