Connaître saint Jacques - Comprendre Compostelle
page établie en juin 2010
Accueil mise à jour le 25 juin, 2010   Connaître et vivre Compostelle survol du site Page précédente

Les saints de Provence

Une légende analogue à celle de saint Jacques est à l'origine de la vénération des saints de Provence, Marie-Madeleine, Lazare, Marthe, les saintes Maries de la mer.
Proches de Jésus, ils ont connu saint Jacques. Leur vénération ne peut pas nous être étrangère.
Cette page est ouverte avec le concours de l'association SANTO MADALENO qui organise d'importantes manifestations en 2010 à l'occasion dese anniversaires des translations des reliques de sainte Marie-Madeleine.
Comme à Compostelle, une légende a fondé une tradition qui s'inscrit dans l'histoire et le coeur des Provençaux.

 

Comme de saint Jacques, on peut dire d'elle qu'elle est une et multiple

Marie-Madeleine pécheresse repentie, sœur de Marthe et Lazare, celle qui la première vit le Christ ressuscité, Apôtre des apôtres. C’est une femme multiple, mais un personnage unique, figure majeure dont nous parlent les Evangiles.
Marie-Madeleine la pécheresse, qui s'introduit chez Simon le pharisien à l'occasion d'un dîner auquel il avait invité Jésus. Elle se précipite à ses pieds qu'elle embrasse, qu'elle inonde de ses larmes, qu'elle oint de parfum, qu'elle essuie de ses cheveux. Au grand scandale de l'assistance Jésus lui pardonne ses péchés et la renvoie lui disant: « Ta foi t'a sauvée; va en paix ». (Luc 7, 36-50).
Plus loin saint Luc nous présente les femmes qui suivaient Jésus et la toute première est Marie de Magdala dont étaient sortis sept démons, (Luc 8,2). C’est à elle que le Christ apparaitra en premier après sa résurrection: « Jésus apparut d'abord à Marie de Magdala dont il avait chassé sept démons. » (Marc 16,9).
Quant à Marie (dite de Béthanie), elle est la sœur de Marthe et de Lazare: « Cette Marie était celle qui oignit le Seigneur de parfum et lui essuya les pieds avec les cheveux » (Jean 11, 2): la pécheresse donc, qui va renouveler son geste quelques jours plus tard, oignant les pieds du Christ de nard, un parfum très cher, chez Simon le lépreux six jours avant la crucifixion (Jean 12,1-11).
Elle accompagne le Sauveur au sommet du Calvaire, assiste à sa mort et à sa sépulture, et bientôt reçoit l'une des premières visites du Christ ressuscité: "Marie!" s'écrie le Sauveur. Et Marie, reconnaissant Jésus, Lui répond dans une effusion d'amour: "Maître!"
Peu après, les Juifs endurcis, fatigués de ses exhortations et de celles de Marthe et de Lazare, les exposèrent sur la mer par une tempête, dans une pauvre barque sans rames ni voiles. La nacelle qui emportait aussi Maximin, Sidoine, Marie Jacobé et Marie Salomé, voguait à la garde de Dieu, et vint aborder, après quelques jours, au rivage de ce qui deviendra le village des Saintes Maries de la Mer. Les pieux disciples du Christ évangélisèrent alors la Provence.

Une histoire : La tradition de Provence

Cette tradition rapporte que, vers 43, Hérode qui voulait faire périr Lazare de Béthanie et ses sœurs Marthe et Marie Madeleine, les avait abandonnés en mer avec leurs compagnons sur une pauvre barque sans voiles et sans rames. Portée par les courants, la barque s'échoua à l'embouchure du Rhône, en Camargue. La Provence était alors romaine, vivait une époque de paix et de prospérité qui n'allait pas durer. Son évangélisation allait commencer et le christianisme s'implanter malgré les persécutions. Elles ne cessèrent qu’avec l'avènement de Constantin qui reconnut la liberté des cultes par l'édit de Milan en 313.
Marie Jacobé, mère de Jacques le Mineur, et Salomé, mère des apôtres Jacques et Jean restèrent en Camargue, non loin de la côte, là où se développa la petite ville des Saintes-Maries-de-la-Mer. On dit que Sara la noire les servait. Elles édifièrent un modeste oratoire sous lequel elles furent ensevelies. Au-dessus fut construite une chapelle, puis une belle église fortifiée. Leurs corps furent retrouvés sous l'autel de la crypte en 1448 lors de fouilles ordonnées par le Roi René.

Marthe à Tarascon

Marthe, elle, remonta le Rhône jusqu'à Avignon. Elle ressuscita un jeune homme qui s'était noyé dans le fleuve et par ce miracle, elle convertit la ville à la foi chrétienne. Elle fit bâtir sur le rocher des Doms un premier oratoire, dédié à la Vierge Marie, qui fut à l'origine de la cathédrale Notre Dame des Doms. Après avoir évangélisé Avignon, elle choisit de se retirer à Tarascon qu'elle débarrassa de la tarasque, un animal redoutable qui semait la terreur. Elle édifia un petit oratoire sous lequel elle fut enterrée C'est au-dessus de son tombeau que fut élevée la collégiale Sainte-Marthe. Son corps fut retrouvé dans un superbe sarcophage de marbre lors de fouilles entreprises en 1187.

Maximin et Lazare évangélisateurs d'Aix et Marseille

Maximin était l'un des soixante-douze disciples. Il avait beaucoup d'affection pour Marie-Madeleine et c'est avec elle qu'il évangélisa Aix-en-Provence et sa région. A Aix, ils construisirent un tout petit oratoire, l'oratoire Saint-Sauveur, qui devint le centre d'un bourg et fut englobé dans la construction de la cathédrale consacrée en 1003. Cet oratoire fut détruit en 1808 car il obstruait la vue de l'un des bas-côtés ! Sidoine, l'aveugle-né de l'Evangile, succéda à Maximin comme évêque d'Aix après avoir commencé son apostolat à Saint-Paul-Trois-Châteaux où il est connu sous le nom de Restitut.
Lazare, lui, aida Marie-Madeleine dans son apostolat à Marseille. Peut-être ne vint-il la rejoindre que plus tard, après un séjour à Chypre. Il sera le premier évêque de la ville. et mourra lors de la persécution de Domitien, martyrisé puis décapité sur la Place de Lenche après avoir été emprisonné dans les geôles romaines qui existent toujours sous la place. Son souvenir est attaché à une nécropole rupestre où l'on voit encore la « confession » de saint Lazare et d'antiques sépultures chrétiennes. Au-dessus fut construit un oratoire paléochrétien puis la basilique Saint-Victor, berceau du Cassianisme. Au IXème siècle, on transporta le corps de Lazare à Autun pour le soustraire aux sarrasins. Mais les marseillais gardèrent son chef qui resta à Marseille et que l'on peut voir aujourd'hui dans un beau reliquaire à la cathédrale de la Major.

Marie-Madeleine à Marseille

Marie-Madeleine, elle se rendit d'abord à Marseille. Les Phocéens avaient mis leur ville sous la protection de l'Artémis d'Ephèse, la Diane des romains, et c'est sur le parvis du temple de Diane qu'elle commença à évangéliser la ville. Un jour, elle décida de se retirer dans une montagne proche de Marseille, d'Aix et de Saint-Maximin que l'on appelle aujourd'hui la Sainte Baume.

Recluse à la Sainte-Baume

Elle vécut dans une grotte. Sept fois par jour des anges la portaient jusqu'au sommet de la montagne où elle jouissait avec eux de la joie céleste. Lorsqu'elle sentit que l'heure d'aller rejoindre son « Rabouni » était proche, elle descendit dans la plaine, communia des mains de Maximin et expira dans ses bras. Il l'enterra dans un petit oratoire, aujourd'hui crypte de la basilique de Saint-Maximin. Il demanda à être enterré à ses côtés, le jour venu. Ce qui fut fait. Ces premières tombes furent modestes, mais au IVème siècle ces précieux corps et celui de Sidoine furent transférés dans de superbes sarcophages.

Des sépultures préservées

En 710, pour tromper les sarrasins, Marie Madeleine fut cachée dans le sarcophage de Sidoine et la crypte comblée pour la soustraire à la profanation. C'est là qu'elle fut retrouvée lors des fouilles effectuées par Charles II d'Anjou en 1279. Dès le Vème siècle un centre cultuel sur lequel veillaient les Cassianites s'était développé près de l'oratoire où l'on voit toujours les sarcophages et le chef de Marie Madeleine dans un beau reliquaire. Des fouilles récentes ont mis à jour un baptistère, une basilique primitive et de nombreuses sépultures.
Voilà ce que nous dit la tradition. Elle a amené dans nos sanctuaires de Provence d'illustres pèlerins, papes et rois, religieux et grands seigneurs et une multitude d'anonymes. L'archéologie et les textes très anciens que nous possédons la confortent Elle s'est maintenue malgré les persécutions, les hérésies, les invasions barbares, les sarrasins, la révolution. Elle est à l’origine d’une production artistique et intellectuelle sans précédant à travers ouvrages, tableaux, sculptures, monuments. Elle constitue une part importante de notre patrimoine que nous nous devons de protéger et de transmettre.

 

Mireille BOEUF
Présidente de l'Association SANTO MADALENO

 En savoir plus sur les manifestations de Saint-Maximin en 2010

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