Connaître saint Jacques - Comprendre Compostelle
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A Metz, la fête de saint Blaise trouve un nouveau sens

Le journal La Croix a rendu compte le lundi 4 février du pèlerinage à saint Blaise à Metz.
Avec son autorisation, nous publions l'article de sa correspondante, Elise Descamps.

 

L'église Saint-Eucaire de Metz a accueilli le traditionnel pèlerinage de la Saint-Blaise

 

Samedi 2 février, dans l'église Saint-Eucaire, au centre de Metz, les pèlerins allaient et venaient un sachet à la main. À l'intérieur, des petits pains briochés marqués de picots rappelant le martyre de saint Blaise.
Cet évêque arménien du IVe siècle, dont des reliques reposent ici, attire depuis six siècles les pèlerins avec la réputation de guérir les maux de gorge. La tradition, toujours vivace, veut qu'on fasse bénir ces petits pains. Puis on en mange un, on en garde un dans une armoire pour protéger la maison, et on offre les autres à des malades ou des proches.
De 6 h 30 du matin à 19 heures, en présence de la quinzaine de prêtres et diacres de la ville, les offices s'enchaînent pour les pèlerins (entre 2 000 et 4000, selon le curé de la paroisse) qui viennent embrasser les reliques, brûler des cierges et faire bénir les petits pains. «Je viens par tradition, en souvenir de mon enfance. Je crois en cette guérison, et c'est un moment simple et chaleureux», explique un retraité.
Auteur d'un mémoire de théologie sur cette tradition, Christine Barbazanges a établi que les pèlerins, en grande majorité des habitués, sont de la région de Metz, ont entre 60 et 80 ans et se disent pratiquants. 57 % en profitent pour aller à la messe ce jour-là, et leur principale raison d'acheter les petits pains est leur espoir en une guérison des maux de gorge. «Il y a sûrement une part de superstition, mais les gens ne sont pas idiots, ils font avant tout une démarche de foi, et vivent concrètement la fraternité en allant porter ces pains autour d'eux», constate-t-elle.

«Ce jour-là, l'église ne désemplit pas. Il faut prendre ce pèlerinage au sérieux, ne pas négliger la vie spirituelle de ceux qui ont cette dévotion pour un saint, mais nous nous faisons un point d'honneur d'y donner une dimension spirituelle et religieuse», commente le P. Daniel Piovesan, curé de la paroisse. Depuis quelques années, avec sa communauté de quatre Petits Frères de la Cité de Dieu, il essaie de faire évoluer doucement ce pèlerinage, invitant à méditer sur la guérison en général. «Nous ne donnons plus les bénédictions pendant la messe, c'était un brouhaha continuel. Nous voulons amener les gens à être plus attentifs à la Parole de Dieu, à la prédication donnée cette année par un exégète. Nous proposons aussi une messe pour enfants, et c'est une réussite», explique-t-il, se félicitant de l'apparition de nouveaux venus, plus attirés par les prédications.
«C'est enrichissant», approuve une participante. Pourtant, l'évolution du pèlerinage n'est pas sans risques. «Avant, c'était plus concret, le prêtre donnait des exemples. Maintenant c'est plus solennel, plus intellectuel, déplore Rosa, 63 ans. Ils essaient de recadrer, mais ça ne me plaît pas...»

METZ (Moselle) de ÉLISE DESCAMPS
correspondante régionale de La Croix

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